La loi et la démagogie



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Sur un ton et un regard courroucés, sans prendre de gants, un ministre s’est violemment emporté à la télévision. Ce qui n’est pas dans les usages protocolaires de la République.

Ce ministre a promis de couper les têtes à ceux qu’il a dénommés la mafia du lait !

Au-delà de son caractère démagogique, cette posture est aux antipodes du nouveau paysage que les Algériens veulent instaurer, loin des envolées violentes et populistes qui suscitent l’émotion, en jetant le voile sur ce qui est attendu : un Etat de droit où force est à la loi, rien qu’à la loi.

On comprend pourquoi les masses réclament de l’Etat, derrière ses lourds remparts, qu’il ouvre les portes aux grands vents du changement qui tarde à s’annoncer.

Et de nos jours, ce qui n’est pas entrepris, ou ce qui l’est d’une manière peu engageante par un pouvoir qui appelle à construire la démocratie dans les premiers mois de son avènement, ne l’est peut-être, ensuite jamais plus !

Pourtant, ce pouvoir a toute la latitude pour bien faire !

Ne bénéficie-t-il pas d’un Etat de grâce d’une conjoncture favorable, suite à l’effondrement (salutaire) d’un régime honni par le peuple, ce même peuple qui continue encore de dénoncer son ignominie et ses travers gravissimes, et dont le dévoiement a gangrené non seulement l’économie et la politique, mais aussi les mœurs et la morale ?

Certes, le nouveau pouvoir a entrepris de déminer les voies pour une gouvernance qui contente la majorité et dont les effets sensibles ne seront pas visibles dans l’immédiat.

Cette équation est cependant parasitée par certains comportements hostiles qui ruinent la confiance mutuelle et font se lever les risques d’une instabilité. `

L’arrachement au passé exige du pouvoir actuel de rompre définitivement et irréversiblement avec les pratiques antérieures et les milieux impliqués dans le désastre national.

Les masses désillusionnées revendiquent leurs droits légitimes de liberté, de démocratie, d’égalité en espérant un sursaut pour corriger les effarantes régressions en contestant fermement leurs représentativités dans les enceintes idoines.

La longue déliquescence de l’Etat a sans doute laissé proliférer les illusions d’un Etat nourricier, figure tutélaire et protectrice, non sans arrière-pensées politiciennes. Sortir du postulat de la paix sociale à tout prix est aussi, sans conteste, le meilleur moyen d’avancer. Le constat est que les partis se sont avérés des machines à clientèle politique, sans ancrage populaire, qui se sont érigés en viviers pour des places privilégiées, sans plus.

Quant au Parlement, on sait ce qu’il vaut, empli d’«élus» qui avaient, lors des récentes élections, désavoué le programme du candidat, futur Président. La logique impose une rénovation institutionnelle, qui passe par la dissolution des deux Chambres du Parlement.

Ce Parlement qui n’a jamais donné au peuple, ne serait-ce qu’une fois, une idée de son avenir. Mais comme dirait le poète : «L’avenir, pour les hommes ‘‘politiques’’, reste la grande cause des infortunés.»
Le mot «maghboun» qualifiant le peuple, utilisé par le président Tebboune lors de sa campagne électorale, n’est ici nullement fortuit ni déplacé !

Mais ça c’est le passé. Et le rituel de la plainte comme exutoire à ses renoncements, le peuple l’a dépassé depuis qu’il a renoué avec le souffle de la liberté qui s’est manifesté un certain 22 février 2019.


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