Ouyahia, Sellal, où sont les autres ?

A chaque fois qu’une nouvelle convocation ou une condamnation est rendue publique, je me demande ce que deviennent ceux qui les ont précédés. Ouyahia et ses copains de cellule, quand ils ne sont pas dans un fourgon en direction du tribunal, suivent-ils ce qui se passe autour d’eux ? Enfin, je dis copains de cellule tout en me demandant si un minimum de confort n’aurait pas été consenti à cette bande d’escrocs, qui donnaient des leçons de probité aux populations tout en pillant le pays. Dans les films américains, les grosses pointures de la mafia ont les moyens de payer pour bénéficier d’un maximum de confort en prison. Est-ce que, chez nous, cela se passe selon les mêmes règles ? Parce que du coup, notre mafia à nous aurait largement de quoi payer ! Je ne sais plus d’où a fusé la blague de la tirelire grâce à laquelle Ouyahia aurait commencé à thésauriser dès son jeune âge. Elle nous aura bien fait rire ! Avec les amis, on a adoré imaginer la scène. On en a tous eu une étant petits, mais on n’attendait jamais qu’elle soit pleine pour la casser, pressés que nous étions de compter la maigre somme amassée. Lui aurait réussi à ne pas y toucher. Discipliné comme il est, il aurait attendu d’être Premier ministre pour la vider dans divers comptes en banque alimentés aussi par des cadeaux d’amis. Voilà comment on se construit un avenir à l’abri du manque. 
Ouyahia, Sellal et tous leurs semblables ! On ignore combien ils sont au total et, surtout, combien il en reste dehors qui ont vidé les caisses du pays quand c’est à nous que l’on a osé imputer la crise ! Je regarde leurs photos publiées par toute la presse et je lis et relis ce que l’on en dit tout en mesurant, avec stupéfaction, le poids de la déchéance. Qui aurait dit qu’un jour ces intouchables, enfants chéris du système,  se retrouveraient dans la situation qui est désormais la leur ? 
Beaucoup reste à faire, en ces temps de règlements de comptes. Mais il restera, après que toutes ces crapules se seront expliquées sur la gestion des affaires du pays et le détournement des biens publics à leur profit, à récupérer les sommes ahurissantes qui dorment dans des comptes étrangers.
M. B.