Toufik Hakkar, nouveau PDG de la compagnie nationale

L’instabilité managériale à la tête de Sonatrach continue



...

L’instabilité managériale devient chronique à la tête du groupe énergétique national, dont le rôle difficile de développer une production en déclin et d’attirer des investissements étrangers conséquents est rendu encore plus difficile et complexe au vu de la valse des PDG, dont certains ont eu à peine le temps de s’installer pour assumer leur mission.

C’est le cas de Kamel Eddine Chikhi, qui a été limogé, mercredi 5 février, après moins de trois mois à la tête du groupe. Le désormais ancien PDG avait été nommé le 14 novembre, succédant à Rachid Hachichi qui ne sera lui-même resté que sept mois à la tête de l’entreprise publique algérienne. M Chikhi est remplacé depuis mercredi par un de ces vice-présidents, Toufik Hakkar, qui hérite ainsi du poste – devenu quasi un siège éjectable – de président-directeur général du groupe Sonatrach. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé Toufik Hakkar au poste de président-directeur général du groupe Sonatrach, en remplacement de Kamel Eddine Chikhi», annoncent les médias publics sans indiquer les raisons de ce changement devenu récurrent avec trois PDG en l’espace d’une année – Rachid Hachichi avait remplacé fin avril Abdelmoumen Ould Kaddour, qui dirigeait le groupe depuis 2017 – et le 12e changement en l’espace de 20 ans.

En moins de dix ans, Sonatrach a en outre consommé sept présidents-directeurs généraux. Noureddine Cherouati, de 2010 à 2011 ; Abdelhamid Zerguine, de 2011 à 2014 ; Saïd Sahnoune, de 2014 à 2015 ; Amine Mazouzi, de 2015 à 2017, qui lui-même a été remplacé par Abdelmoumene Ould Kaddour, PDG de 2017 à avril 2019 ; Rachid Hachichi, PDG d’avril 2019 à novembre 2019, et enfin de Kamel Eddine Chikhi de novembre 2019 à février 2020.

Lors de la cérémonie d’installation qui s’est déroulée jeudi au siège du groupe, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, a tenté de justifier, selon ce que rapporte l’APS, «l’instabilité marquant la direction de Sonatrach, en raison du changement des PDG sur de courtes périodes», M. Arkab a indiqué que «ces changements sont opérés, au niveau des compagnies, pour apporter une nouvelle méthode de gestion en adéquation avec la stratégie tracée».

Un discours qui peine à convaincre, face à une politique plutôt inconsidérée de changements et d’instabilité, en plus des injonctions et autres interférences qui fragilisent le groupe, déjà mis à rude épreuve par des scandales de corruption en série depuis des années.

Le groupe est paradoxalement maintenu dans une situation de précarité managériale alors qu’il est soumis à l’impératif de renouveler les réserves et d’accroître la production d’hydrocarbures, seule source de recettes de devises du pays, et qu’il évolue en outre dans un contexte international difficile avec la chute des prix du pétrole et la concurrence féroce autour des parts de marché du gaz en Europe.

Le ministre de l’Energie a d’ailleurs souligné, dans son discours lors de la cérémonie d’installation du nouveau PDG, que Sonatrach «se focalisait sur l’optimisation de l’exploitation des hydrocarbures pour accroître la production, tout en déployant davantage d’efforts dans le domaine de la transformation des hydrocarbures pour la promotion de la production nationale et la création de postes d’emploi».

Dans le même sillage, M. Arkab a précisé que le groupe Sonatrach avait de grandes missions à accomplir, consistant en la valorisation des hydrocarbures, la création de nouvelles opportunités d’emploi et de petites entreprises afin qu’elles soutiennent l’économie nationale, outre la participation efficiente à la transition énergétique.

Quel impact sur la relation avec les partenaires étrangers ?

Pour ce qui est de la confiance des partenaires étrangers face aux changements de PDG à la tête de Sonatrach, le ministre a tenté de convaincre en estimant que «la confiance existe, vu qu’il n’y a pas eu de grand changement», étant donné que M. Hakkar occupait le poste de vice-président Business Development & Marketing de la compagnie Sonatrach, et était en première ligne en matière de relations avec les partenaires étrangers.

Pour sa part, le nouveau PDG du groupe Sonatrach, M. Hakkar a assuré, selon l’APS, qu’il ne ménagera aucun effort et consacrera sa compétence et son expérience sur le terrain pour être à la hauteur de la confiance placée en sa personne.

Toufik Hakkar a en outre présenté les grandes lignes du plan d’action du groupe, affirmant l’engagement de Sonatrach à s’acquitter de son rôle de leadership économique visant à créer une valeur ajoutée et à contribuer à la diversification de l’économie. Il a indiqué que «la première mission de Sonatrach est de satisfaire les besoins du marché national et de contribuer au développement socioéconomique du pays, ainsi que la prise en charge du renouvellement de nos réserves d’hydrocarbures, en recul d’année en année».

Pour le nouveau PDG, il s’agit en outre d’œuvrer «à l’élargissement des périmètres de prospection et d’exploitation et la multiplication de ses opérations à travers l’ensemble du pays avec ce qu’il renferme comme gisements énergétiques offshore et onshore».

Évoquant la nouvelle loi sur les hydrocarbures, M. Hakkar a estimé que ce cadre constitutionnel est cohérent et complémentaire car prévoyant l’attractivité requise et créant une valeur ajoutée, soulignant qu’«il est temps de valoriser notre espace minier national, d’autant que nous œuvrerons en toute obligation sous le contrôle et l’accompagnement de l’autorité de l’Etat consistant en les institutions et les instances dont la place a été renforcée par la nouvelle loi».

Le nouveau PDG cite, par ailleurs, le défi d’honorer «les engagements de Sonatrach envers le marché national pour répondre à ses besoins croissants, sans négliger les engagements pris avec les clients étrangers afin de les approvisionner conformément aux contrats conclus, et ce, dans l’objectif de préserver nos marchés traditionnels au niveau international, notamment en ce qui concerne le gaz naturel et l’accès à de nouveaux marchés».

 

 

Qui est le nouveau PDG ?

Le nouveau PDG de Sonatrach, Toufik Hakkar, est âgé de 49 ans. Il a occupé plusieurs postes importants dans le secteur des hydrocarbures, dont le plus récent est celui de vice-président Business Development & Marketing de Sonatrach. Il a travaillé durant son parcours professionnel dans plusieurs domaines, notamment dans les négociations pour la réalisation de projets industriels dans le domaine de la pétrochimie, outre sa contribution dans l’élaboration du plan stratégique et des études techniques des projets d’investissement de Sonatrach ainsi que la négociation des contrats et l’administration des litiges. M. Hakkar avait participé à la présentation et l’explication de la nouvelle loi sur les hydrocarbures, adoptée en novembre dernier. Titulaire d’un Master en économie de l’énergie et de l’environnement de l’Ecole supérieure Enrico Mattei, en Italie, M. Hakkar est diplômé également de l’Institut national des hydrocarbures et de chimie (INHC) de Boumerdès et titulaire d’un diplôme d’ingénieur d’Etat, spécialité économie pétrolière.


Lire la suite sur El Watan.

Publier des annonces gratuites

Autres sites

Sciencedz.net : le site des sciences
Le site des sciences en Algérie


Vous cherchez un emploi? Essayer la recherche d'emploi en Algérie
Babalweb Annonces Babalweb Annonces
Petites annonces gratuites