Près de 100 millions de dollars de pertes et plus de 700 emplois supprimés

3 opérateurs privés du WIMAX « assassinés » pour offrir le monopole à Algérie Télécom



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C’est une véritable catastrophe économique dont personne n’en parle en Algérie. Cette année 2020 commence très mal pour l’économie numérique algérienne et notamment pour ce que les spécialistes des télécommunications appellent communément le marché de la large bande.  

Un réseau large bande est défini comme capable de transmettre des signaux à un débit élevé. En opposition à un réseau bande de base qui utilise un seul canal de transmission, un réseau large bande utilise plusieurs canaux de transmission.  Les technologies utilisés dans ce domaine peuvent être par câble, ondes hertziennes ou satellitaires. Les technologies par câbles comprennent la paire de cuivre, le câble électrique, la fibre optique et une technologie hybride câble fibre optique. Les ondes hertziennes comprennent les réseaux 2,5 et 3G networks. Les technologies satellitaires utilisent les VSAT.

Malheureusement, en Algérie, la seule technologie de large bande connue et utilisée est le WIMAX.Le principe du WiMax consiste à transmettre des données numériques à hautes fréquences et sur de larges distances.Le terme « WiMax » désigne un standard de réseau sans fil, qui correspond à l’abréviation de l’expression anglaise « Worldwide Interoperability for Microwave Access ». Le WiMax transmet des données numériques sur différentes bandes de hautes fréquences comprises entre 2 et 11 GHz. Il a pour principale particularité de supporter un haut débit de données (jusqu’à 75 Mb/s en théorie) sur des distances très importantes, comprises entre 10 et 50 kilomètres selon les obstacles rencontrés par les ondes. Sur un territoire donné, les ondes WiMax sont diffusées depuis une station de base baptisée « BTS » qui est reliée au réseau de fibre optique. Chaque abonné peut accéder au réseau en installant une antenne sur son toit, et en la dirigeant en direction de la station de base.

Il était prévu que l’Algérie démocratise l’accès commercial aux autres technologies de la large bande comme le Wi-FI Outdoor, mais malheureusement la volonté politique ne s’est jamais manifestée. En dépit de cela, au moins trois opérateurs privés ont prospéré en Algérie durant ces 15 dernières années dans le développement de l’offre WIMAX. Il s’agit de la société algérienne SLC, l’opérateur algéro-tunisien Icosnet et l’opérateur jordanien Anwarnet.

Le 29 janvier dernier, le fournisseur d’accès internet, Icosnet, a annoncé hier, dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la suspension, dès ce mercredi soir, « de l’activité de connexion à travers la technologie WiMax et ce conformément aux nouvelles directives de l’ARPCE concernant cette technologie ».

Il était le dernier opérateur qui pouvait encore commercialiser la Wimax et travailler encore dans ce secteur en Algérie. Auparavant, la société SLC Smart Link Communication, spécialisée dans la fourniture d’accès à Internet à haut débit aux entreprises, et appartenant à la famille du général Khaled Nezzar, a cessé toutes activités télécoms en Algérie le 21 août 2019.

En décembre 2017, c’est l’opérateur Anwarnet qui a été totalement démantelé par les autorités algériennes. A l’épouqe, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a annoncé mercredi sa décision de « retrait définitif » des autorisations délivrées à la société Anwarnet portant fourniture de services de la Voix sur Internet Protocol (VoIP) et fourniture de services d’accès à Internet (ISP).

En clair en 3 ans, plus aucun opérateur privé ou étranger n’existe pour offrir les services du WIMAX en Algérie. Les trois opérateurs ont cessé leurs activités et tout le marché de la large bande a été offert sur un plateau en argent à Algérie Télécom, la société étatique algérienne qui monopolise donc tout le marché. Une première dans le monde.

Les trois opérateurs « tués » par l’Etat algérien employaient plus de 700 employés. Ils gagnaient ensemble près de 100 millions de dollars. Tout le gâteau est revenu à Algérie Télécom dont les prestations et les performances n’ont jamais fait le bonheur d’un seul client algérien.

Tout un marché a été donc étouffé pour faire plaisir à Algérie Télécom qui, confronté à des difficultés financières, avait besoin de nouveaux débouchés pour réduire ses déficits et se maintenir en vie. Oui continuer à exister en tuant ses concurrents. Et à chaque fois, l’Etat algérien justifie ses décisions de fermeture des opérateurs concurrents par des motifs légaux ou juridiques.

Dans le cas de SLC de la famille Nezzar, les autorités algériennes ont prétexté un non-paiement de taxes qui justifie le refus du renouvellement des autorisations réglementaires pour la poursuite de leurs activités par l’Autorité de régulation de la poste et des communications électroniques (ARPCE). L’opérateur privé algérien a contesté cette décision en dévoilant une toute version des faits. Aucune instance judiciaire n’a pris la peine d’entamer des investigations à ce sujet pour imposer la force de la loi.

Dans le cas d’Anwarnet, les autorités algériennes ont affirmé que retrait des licences et autorisations nécessaires à l’exerce de toute activité en relation avec la fourniture de services d’accès à Internet « est motivé par la gravité des manquements de l’opérateur en rapport avec les dispositions des textes en vigueur et celles contenues dans ses cahiers des charges ». Concernant enfin Icosnet, l’Autorité de régulation en Algérie a affirmé que le cahier des charges régissant le secteur a été amendé et signé par des opérateurs fournisseurs de service d’accès internet, dont l’opérateur ICOSNET. Et ce nouveau cahier de charges explique que lors de l’examen des demandes de renouvellement d’autorisation de fourniture d’accès internet formulées par les différents opérateurs, l’Autorité de régulation a procédé à la mise en conformité des dites autorisations aux nouvelles dispositions réglementaires.

L’ARPCE explique qu’elle a subordonné le renouvellement des autorisations au basculement des liaisons radioélectriques sur des supports filaires conformément au cahier des charges précité, en précisant que « l’opérateur ICOSNET titulaire d’une autorisation FAI « a été invité à se conformer aux dispositions en vigueur et un délai de trois mois lui a été accordé à compter du 29 octobre 2019 ».

Pour chaque cas, des explications alambiquées, des interprétations juridiques imposées aux opérateurs privés sans leur concéder l’opportunité de se défendre devant une juridiction indépendante ou neutre. Ce mode d’emploi est-il digne d’un Etat de droit ? Non, loin s’en faut. Et après tué toute concurrence et des entreprises privées prospères, le nouveau Président Tebboune continue de vendre le rêve d’une Algérie qui veut encourager les startups. Est-ce sérieux ?

 

 


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