Le procureur de Sidi M’hamed en faveur du Hirak et de « ce que veut le peuple »

un engagement sincère ou tentative de manipulation ?



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Le magistrat Sid Ahmed Belhadi, Procureur de la République près le tribunal de Sidi M’hamed, a créé l’évènement ce dimanche à Alger. Pour la première fois dans l’histoire, un procureur algérien se range du côté des manifestants algériens du Hirak et plaide ouvertement en faveur de l’Indépendance de la justice. Trop beau pour être vrai ou pour être sincère ? 

C’est la légitime question que l’on est tenté de se poser après le réquisitoire unique de ce procureur de la République qui a demandé la relaxe de 16 manifestants arrêtés lors des manifestations du 48e vendredi à Alger, le 17 janvier dernier, parmi lesquels Kamel Nemiche, membre dirigeant de RAJ. « Les Algériens marchent d’un pied ferme vers l’Algérie nouvelle, une Algérie où la justice sera libre et indépendante. Les Algériens scandent des slogans réclamant une justice libre et indépendante. Pour cela, j’assume mes responsabilités en tant que représentant du parquet. En concrétisation du principe de l’indépendance de la justice, et pour qu’on ne dise pas qu’on fonctionne avec les injonctions d’en haut, le parquet demande la relaxe », a affirmé ainsi ce procureur devant le tribunal de Sidi M’hamed qui était jusque-là l’un des tribunaux les plus durs en Algérie à l’égard des activistes du Hirak et de la démocratie.

 « Je ne peux pas être contre ce que veut le peuple », a déclaré également le même Procureur. Une déclaration fracassante, forte, puissante et inédite. Mais cet engagement surprenant, et tardif après près d’une année de forte mobilisation populaire, traduit-il une volonté des magistrats algériens à s’émanciper du joug politique ? Pas si sûr et il ne faut surtout pas s’enthousiasmer. Et pour cause, le réquisitoire de ce Procureur de la République intervient au moment où une véritable guerre de clans divise profondément le ministère de la Justice. Des cercles se sont constitués autour du ministre Belkacem Zeghmati dont le maintien au pouvoir divise plus que jamais au sein même du sérail algérien. La semaine passée, une note surprenante de l’inspecteur général du ministère de la Justice, Hamdane Abdelkader, qui dénonce des « verdicts absurdes et illégaux de certains juges ». Des « verdicts qui n’on queue ni tête », a-t-il dit en dénonçant des juges qui violent les aspirations légitimes des Algériens à une justice exemplaire. L’inspecteur général a même demandé aux magistrats algériens de dénoncer au ministère de la Justice les juges qui prononcent de tels verdicts injustes. Quelques heures plus tard, c’est le secrétaire général du ministère de la Justice, Mohamed Zougar, qui publie une autre note pour démentir la première note de l’inspecteur général et pour dénoncer une « instruction illégale » et qui « sort du cadre légal et juridique ». Une véritable cacophonie prouvant des tensions vives au ministère de la Justice. Une lutte interne pour le pouvoir entre les partisans de Belkacem Zeghmati et ses adversaires qui veulent le déloger de ses fonctions parce qu’ils l’accusent d’autoritarisme et de clanisme. Zeghmati a été imposé au ministère de la Justice par le clan du défunt Ahmed Gaid Salah. Le nouveau Président Tebboune avait été « instruit » par Gaid Salah bien avant son décès de maintenir dans leurs postes certains hauts responsables et parmi lesquels Belkacem Zeghmati. Ce dernier est toujours respecté et apprécié par les décideurs de l’institution militaire algérienne. Zeghmati a été le bras juridique et armé de cette institution contre le Hirak et ses revendications démocratiques. Nous avons contacté plusieurs sources au cours de nos investigations pour comprendre les relations entre Zeghmati et le Palais Présidentiel d’El-Mouradia. Nous avons pu confirmer que ces relations sont houleuses et froides. Zeghmati se  sent privilégié et veut travailler et traiter uniquement avec le haut commandement militaire de l’ANP. Il ne fait pas confiance à la nouvelle équipe entourant Abdelmadjid Tebboune. La situation est donc tendue au plus haut sommet de l’Etat et ces tensions ont fini par s’implanter au sein du ministère de la Justice. Il est fort probable que les magistrats algériens réunis autour de leur syndicat aient décidé de prendre parti en faveur du clan qui veut déloger Zeghmati. Les magistrats algériens n’ont pas oublié les humiliations qui leur ont été infligées par un Belkacem Zeghmati triomphant et revanchard lors du mouvement annuel opéré dans les rangs des juges le 24 octobre 2019. Il faut donc rester prudent et éviter toute instrumentalisation du Hirak dans un pur conflit d’intérêt autour du devenir du ministre de la Justice.


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