Tilissa ou le conflit aux frontières des générations



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Tilissa (Frontières) est une pièce nouvellement réalisée par le Théâtre régional Abdelmalek Bouguermouh de Béjaïa. Elle a été présentée au Théâtre régional Kateb Yacine, mardi dernier dans l’après-midi. Le texte est de Smaîl Soufit, d’après «La maison frontière» du Polonais Slavomir Mrozek et la mise en scène de Abdellaziz Hammachi, formateur au sein du théâtre de Béjaïa. «Tilissa» a été jouée par quatre comédiens et deux comédiennes. Le rôle du père était campé par Saâd Saïdi, celui de la mère par Hassina Aït Djebara, du fils par Mohamed Riyadh Hadad, la fiancée était Narimal Yerbah, alors que le rôle du diplomate I a été assuré par Mohamed Lefkir et celui du diplomate II par Halim Remila.

Dans cette pièce, les comédiens ont mis en relief les différentes frontières qui peuvent exister, en l’occurrence physiques, psychologiques… plus dangereuses que les frontières géographiques. Des conflits de générations éclatent entre le père et le fils, la mère et la fiancée… car les parents tiennent jalousement aux traditions ancestrales, aux us et coutumes millénaires, à l’identité, la langue et la culture. Jusque-là, la famille menait une vie tranquille et vivait grâce aux moyens du bord.

Mais un premier conflit éclata entre le père et le fils issus de deux générations différentes. La nouvelle génération n’en a que cure des traditions et préfère mener la belle vie, contrairement à l’ancienne qui y tient coûte que coûte. Puis est arrivée la fiancée, étrangère aux us et coutumes, à la religion et qui a réussi à chambouler le train de vie de cette famille. Elle a même osé annoncer devant elle : «Nous n’avons pas envie de faire des enfants et voulons en adopter un !» Une annonce inattendue ayant désorienté les parents. L’ «intruse» a aussi évoqué le problème de l’égalité entre l’homme et la femme. Elle a mis le fils dans son camp et tenu tête au père.

Et voilà que deux diplomates font incursion au sein de la famille, eux dont le comportement, le discours, les gestes et le langage sont du domaine du burlesque. Un fait inédit : ils arrivent à la convaincre de se scinder en deux. Une frontière est alors tracée à l’intérieur de la maison et pour passer d’un côté à l’autre, il faut avoir une autorisation ou parvenir à corrompre le garde-frontière. Cela a anéanti la famille, qui a perdu tout ce qui lui était cher. Il est à signaler que sur scène, trois comédiens amateurs épaulaient les trois professionnels.

Par ailleurs, le chargé de communication Smaïl Kedjtoul a indiqué, concernant «Tilissa», que c’est une comédie à la fois douce (famille tranquille) et amère (arrivée de l’étrangère) avec une touche d’absurdité, apportée par les diplomates, lesquels ont placé une frontière entre les membres d’une même famille. Pour rappel, la générale de «Tilissa» s’est jouée au Théâtre Abdelmalek Bouguermouh, le 3 février 2020. En outre, une tournée est prévue à Oum El-Bouaghi et Batna dans le cadre du Festival national du théâtre amazigh, qui se déroule du 3 au 11 févier, auquel le Théâtre régional Kateb Yacine participe.

M. A. Tadjer


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