Réunion gouvernement-walis

Tebboune perpétue une tradition laissée par Bouteflika

Par Mounir Serraï – Le gouvernement Abdelaziz Djerad va rencontrer les dimanche et lundi 16 et 17 février au Palais des nations, sur la côte ouest d’Alger, les walis. Une première sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune. Cette rencontre est placée sous l’intitulé «Pour une nouvelle Algérie». Mais ce format de travail institutionnel nous renvoie bien à l’époque de la gouvernance du président déchu, Abdelaziz Bouteflika. C’est ce dernier qui a institué cette tradition que le président Tebboune semble vouloir garder sous la nouvelle Algérie promise dans son programme présidentiel.

Le «dialogue» instauré entre le gouvernement central et son pendant au niveau des wilayas va donc se poursuivre sous l’égide du président Tebboune et son Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui a pourtant vertement critiqué les réalisations de ses prédécesseurs à la tête du gouvernement. On nous promet cependant un nouveau style, de nouveaux éléments de langage afin d’améliorer la gouvernance locale et optimiser l’utilisation des ressources allouées aux collectivités.

Pour de nombreux observateurs, la démarche actuelle de la présidence de la République ne constitue pas une véritable rupture avec les politiques qui se faisaient avant. Qu’il s’agisse de la gouvernance ou la révision de la Constitution, il y a bien des similitudes avec la façon de faire de l’ancien régime. La seule différence pourrait être dans la finalité de ces actions.

Pour le gouvernement Djerad, il s’agit de baliser le terrain pour de nouvelles pratiques qui bannissent la bureaucratie et qui mettent un terme aux passe-droits et aux indus privilèges. Sous Bouteflika, faut-il le préciser, les réunions gouvernement-walis n’ont pas vraiment donné des résultats sur le terrain. Les choses vont-elles changer avec le gouvernement Djerad ? On le verra bientôt.

M. S.