Les larmes de Djerad



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Par Abdelkader S. – Le Premier ministre n’a pas pu retenir ses larmes à la vue d’Algériens vivre au moyen-âge, en 2020, dans des régions isolées où le mot progrès et modernité sont une hérésie. Abdelaziz Djerad a pleuré parce qu’il a vu ce qu’endurent des compatriotes dans l’Algérie de la «bahbouha» (aisance) que nous a léguée le tandem Bouteflika-Gaïd-Salah et le travail colossal qui attend son gouvernement pour réparer ce qui peut encore l’être dans les conditions financières et économiques difficiles actuelles.

Abdelaziz Djerad, il faut le souligner, s’est aligné du côté du peuple et du Hirak depuis le début du soulèvement populaire pacifique le 16 févier 2019 à Kherrata, avant le tsunami du 22 février qui se poursuit à ce jour. Il sait la souffrance de pans entiers de la société à cause du népotisme, du déni de droit, de la corruption, de l’incompétence, des nominations de complaisance, des passe-droits, de la prévarication, du régionalisme et de tous ces maux qui se sont enracinés dans l’administration algérienne ces vingt dernières années.

Il sait aussi que sa marge de manœuvre est extrêmement serrée et que la résolution des nombreux problèmes qui se sont aggravés malgré le relatif confort que permet le peu d’argent qui reste dans les caisses de l’Etat ne sera pas une sinécure. Si Abdelmadjid Tebboune a dressé un tableau noir de la situation économique du pays, c’est qu’il est conscient de ce qui l’attend. A la crise politique risque de s’ajouter un malaise profond qui pourrait transformer les manifestations pacifiques en un torrent furieux. Une explosion sociale sera difficilement maîtrisable, et rien ne présage une éclaircie dans le ciel algérien assombri par le pillage et la déprédation.

La chasse aux sorcières n’a rien réglé. Au contraire. Les entreprises des hommes d’affaires emprisonnés sont à l’arrêt et des centaines de milliers de postes d’emploi sont menacés. Les industriels qui ont été épargnés par le «faucille» ont levé le pied et assurent le strict minimum vital, alors que les responsables administratifs à tous les niveaux sont tétanisés et refusent d’engager leur signature dans quelque projet ou décision que ce soit.

Abdelmadjid Tebboune doit décrisper l’atmosphère et corriger les errements de Bouteflika et Gaïd-Salah et les quelques continuateurs qui perpétuent leur héritage désastreux s’il veut sortir l’Algérie de son marasme actuel. Car sans amélioration des conditions de vie des Algériens, il ne pourra rétablir la confiance, comme il l’a encore souhaité ce dimanche devant les membres du gouvernement et les walis. Les citoyens privés d’une vie décente ont moins besoin des larmes des gouvernants – fussent-ils sincères – que de leur capacité à diriger le pays avec le courage, le désintéressement et le sens du sacrifice que dicte l’état peu enviable de la nation.

A. S.


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