Certains investisseurs doivent 1216 milliards de dinars aux banques

Vers la criminalisation du non-paiement des impôts



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Une loi criminalisant le non-paiement des impôts est prévue, à l’instar de ce qui est en vigueur dans plusieurs pays à travers le monde, dont les Etats-Unis où le non-paiement des impôts est considéré comme étant un crime économique», a annoncé hier le président, Abdelmadjid Tebboune, à l’ouverture de la rencontre gouvernement-walis. «Certains prétendent être parmi les plus riches de ce pays, alors qu’ils figurent en bas du classement des contribuables, tandis que le fonctionnaire, lui, s’acquitte de ses impôts par retenue sur salaire», a-t-il déploré.

Brandissant un dossier qu’il a montré à l’assistance, le chef de l’Etat a affirmé qu’«en janvier dernier, certains investisseurs – qu’il ne citera pas – devaient un montant de 1216 milliards dinars aux banques», l’équivalent de 10 milliards de dollars. «Le passé récent tragique a provoqué une hémorragie des fonds de l’Etat, en devise et en dinar, c’est pourquoi les citoyens, dit-il, s’interrogent aujourd’hui sur les méthodes à même de garantir les financements.»

Pour le président de la République, «le financement existe mais les remboursements ne sont pas effectués». Le chef de l’Etat a, dans ce cadre, évoqué la question du montage automobile en soulignant que le ministère de l’Industrie va certes libérer les kits SKD pour préserver les emplois, mais dans deux mois «on va demander des comptes». Demandant à Ferhat Aït Ali d’initier une nouvelle politique pour l’industrie automobile, le président Abdelmadjid Tebboune soutient qu’on ne peut plus «continuer à importer».

Le chef de l’Etat, qui appelle à mettre fin au gaspillage, a affirmé, en effet, que «les dépenses publiques doivent être affectées au règlement des problèmes de développement et non pas gaspillées et utilisées pour la réfection des trottoirs tous les six mois». Selon lui, «les trottoirs sont parfois rénovés tous les six mois alors que le citoyen habitant à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya manque d’eau et d’électricité». «Le contrôle technique a fait défaut, faisant de chaque investissement de développement local une source de gaspillage. Ce que nous réalisons est refait trois ou six mois après, et ce, en toute impunité», a-t-il ajouté. Ce sont les directions techniques au niveau des ministères qui sont appelées à assumer la responsabilité de contrôle de la qualité des investissements afin d’éviter le gaspillage. Insistant sur la rationalisation des dépenses publiques, le président Abdelmadjid Tebboune a affirmé que «la lutte ciblée contre le gaspillage concerne toutes les dépenses publiques, y compris les dépenses engagées lors des visites sur le terrain des cadres supérieurs de l’Etat».

Selon lui, «les visites ne sont pas synonymes d’ostentation et de festins, nous devons éviter les cortèges composés de 20 à 30 voitures et dont seulement trois ou quatre véhicules transportent les personnes concernées». Les cortèges ministériels doivent «impérativement transporter les personnes concernées seulement, et si le déplacement sur le terrain est indispensable, il y a le transport public», recommande le chef de l’Etat. 

 

 

 

 

Automobile : Un nouveau cahier des charges dans deux mois

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Ferhat Aït Ali Braham, a annoncé, hier à Alger, que le nouveau cahier des charges relatif au montage automobile sera promulgué dans deux mois. Dans des déclarations à la presse, en marge de l’ouverture de la rencontre gouvernement-walis, Aït Ali Braham a souligné que le cahier des charges consacrera une nouvelle vision basée sur l’intégration progressive des composants produits localement, et l’adaptation aux développements que connaît le marché automobile à l’échelle internationale. On ne peut considérer les opérateurs activant actuellement dans le domaine du montage comme étant des industriels, vu le faible niveau d’intégration nationale, a-t-il soutenu, appelant ces derniers à d’adhérer à cette nouvelle démarche. Il a affirmé, dans ce cadre, que cette démarche permettra d’épargner des milliards en devise qui pourraient être exploités dans de réels projets industriels créateurs d’emplois. Ferhat Aït a annoncé, également, la préparation de nouveaux textes juridiques destinés à assainir et rationaliser la gestion du foncier industriel. Ces textes permettront de définir les modalités d’octroi et de gestion des assiettes foncières destinées aux projets d’investissement, a-t-il indiqué. Il sera également question, selon lui, de créer de nouvelles zones en fonction des moyens disponibles et les besoins de développement de chaque région. La gestion des zones industrielles fera elle aussi l’objet d’une révision à travers l’association des opérateurs privés qui y activent, a ajouté le ministre de l’Industrie. Concernant l’investissement, Il a fait état du lancement de la révision de tous les textes pour trouver de plus grandes garanties pour les investisseurs locaux et les protéger et réduire l’intervention de l’administration dans l’acte d’investissement.


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