Les autorités ont empêché leur conférence de presse prévue, hier, à El Biar

Des activistes du hirak proposent une nouvelle démarche



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Le décalage entre le discours et les pratiques du pouvoir est énorme. Quelques jours seulement après l’intervention du Premier ministre, Abdelaziz Djerad, à l’APN, où il avait promis le respect de toutes les libertés, un fait intervient pour le contredire.

En effet, après l’interdiction, le 25 janvier dernier, de la conférence des Forces de l’alternative démocratique, des représentants de la société civile, des activistes du hirak et des journalistes indépendants ont fait les frais de la même pratique.

Initiateurs d’une conférence nationale, programmée pour jeudi prochain à la salle Harcha d’Alger, ces derniers ont été tout simplement empêchés de tenir une conférence de presse pour donner les détails sur l’événement. Ayant obtenu l’accord de l’hôtel d’El Biar, sur les hauteurs de la capitale, les organisateurs ont été surpris, en arrivant sur place, par la présence des éléments des services de sécurité.

Ces derniers ont exigé la présentation d’une autorisation de l’administration. Une mauvaise surprise. Ils étaient obligés de quitter les lieux, après avoir dénoncé cette pratique qu’ils croyaient révolue. «Nous sommes empêchés de tenir une conférence de presse dans une salle fermée que nous avons réservée plusieurs jours auparavant. C’est regrettable de constater que ce genre de pratiques persiste après une année de hirak. L’article 14 de la loi relative aux manifestations et réunions publiques n’exige pas une autorisation pour ce genre de rencontres qui se tiennent dans des lieux privés», dénoncent les organisateurs.

Chassez le naturel…

Cette énième interdiction d’une rencontre publique confirme que le pouvoir n’a aucune intention de changer. Chassez le naturel, il revient au galop. La nature répressive du pouvoir est visiblement indélébile. Face à cette situation, les initiateurs, dont des défenseurs des droits de l’homme, des avocats, des étudiants, des journalistes et des comédiens, ont décidé de changer de lieu et d’organiser leur conférence au siège de l’association SOS Disparus.

Un rendez-vous indispensable pour expliciter les objectifs de leur démarche qui commence déjà à susciter des interrogations et essuyer les premières critiques, notamment sur les réseaux sociaux. C’est pourquoi, les organisateurs de la conférence de jeudi, qui affirment «s’être mis en contact dans la rue lors des marches», ont tenté d’emblée de dissiper les doutes.

Ils reviennent sur la genèse de cette initiative, née, selon eux, à l’occasion d’une rencontre tenue le 28 décembre dernier, avant de préciser qu’ils ne prétendent pas «représenter le hirak ou le structurer». «Nous avons choisi d’intégrer cette initiative en tant qu’étudiants actifs dans le hirak. Nous souhaitons que d’autres collectifs nous rejoignent pour construire ensemble une alternative», affirme Maamas Hayet, étudiante et membre du collectif autonome des étudiants de l’institut polytechnique d’Alger.

Selon les intervenants, dont Saïd Salhi, vice-président de la LADDH, Khaled Drarni, représentant du collectif des journalistes indépendants, et l’avocat Hafid Tamert, la rencontre de jeudi devra adopter un document définissant les contours de cette nouvelle démarche. «Le point de départ de notre démarche commence à partir de la conférence nationale que nous organiserons jeudi prochain à la salle Harcha d’Alger. Notre objectif est d’aller vers une conférence unitaire ou inclusive», annoncent-ils.

«Nous sommes partie prenante du Hirak»

Les initiateurs affirment que leur but est de donner «une alternative politique au mouvement». «Nous sommes partie prenante du hirak. Nous sommes un prolongement de ce qui s’est passé aujourd’hui à Kherrata (marche de célébration du 1er anniversaire du hirak) et on s’inscrit totalement dans le hirak», souligne Saïd Salhi. Selon lui, le hirak a sécrété différentes sensibilités et il est temps «d’aller vers une conférence unitaire». «La deuxième année du hirak doit être celle de l’organisation», affirme-t-il. «Le but est de réunir l’ensemble des sensibilités autour d’une charte unique. Un document qui sera rendu public à l’issue de la conférence», indique, pour sa part, Abdelhafid Tamert.


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