Affaire des biens présumés mal acquis de l’ex-DGSN et sa famille

Abdelghani Hamel devant le juge



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Le premier procès de l’ex-patron de la police, Abdelghani Hamel, s’ouvre aujourd’hui devant le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger.

Il sera jugé avec son épouse, ses quatre enfants (trois garçons et une fille) et leurs dix sociétés (en tant que personnes morales) ainsi que huit autres inculpés, dont l’ancien directeur général de l’OPGI de Hussein Dey, Mohamed Rehaïmia, l’ex-directeur des Domaines de Boumerdès, Ali Bouamrirene, et le promoteur immobilier Ali Bali, pour les délits de «blanchiment d’argent», «incitation d’agents publics pour l’obtention d’indus avantages», «non-déclaration de patrimoine» et «enrichissement illicite».

Il s’agit de la première affaire impliquant l’ex-DG de la Sûreté nationale, et qui concerne les biens qu’il détient en son nom et en celui des membres de sa famille.

D’abord ceux inscrits en son nom, un appartement dans son village à Sabra, wilaya de Tlemcen, hérité de ses parents, une villa achetée auprès d’un privé, une autre maison en cours de construction sur un terrain acheté auprès du promoteur Hasnaoui, un appartement à Hydra, qui faisait partie des biens de la Sûreté nationale à Alger, avant que l’ancien ministre de l’Intérieur, Ould Kablia, ne lui signe une décision de désistement, un terrain à Kouba, obtenu dans le cadre d’une coopérative immobilière, qui, selon l’instruction judiciaire, n’ont pas été déclarés.

Il en est de même pour les locaux commerciaux achetés par son épouse à Ouled Fayet, auprès de l’OPGI de Hussein Dey, pour un montant de 18,229 millions de dinars, mais aussi pour l’appartement social obtenu par un de ses fils.

Pour ses avocats, ce dossier est «vide». «La loi est très claire, c’est au ministère de l’Intérieur dont il dépendait en tant que Directeur général de la Sûreté nationale, ou au ministère de la Défense, auquel il était rattaché, de lui demander par écrit, une fois qu’il a quitté son poste, de faire une déclaration de patrimoine, dans un délai de deux mois.

Cela n’a pas été fait. C’est aux autres d’expliquer pourquoi ils ne lui ont pas demandé de faire une telle déclaration», explique un de ses avocats, en exprimant son «regret» de voir les 13 sociétés des enfants de Hamel (dont trois ont obtenu un non-lieu) ont cessé toute activité commerciale en raison des poursuites judiciaires engagées à leur encontre.

En plus de cette affaire, Abdelghani Hamel fait l’objet de trois autres poursuites, dont les instructions sont toujours en cours. Une au tribunal de Chéraga, qui concerne le dossier de l’intrigante Mme Maya, cette femme qui se présentait comme fille «secrète» du Président déchu.

Un titre qui lui a permis d’accéder aux cercles de décision au plus haut niveau et d’en profiter pour obtenir des biens fonciers et immobiliers et se frayer un long boulevard dans le monde des affaires. Hamel l’a connue grâce à Mohamed Ghazi, ex-ministre du Travail, et lui a affecté des policiers pour sa protection personnelle. Hamel a nié catégoriquement avoir mis à sa disposition une telle équipe, mais des policiers cités comme témoins affirment le contraire.

Toujours en instruction, l’affaire est encore pendante au niveau du tribunal de Chéraga, alors que celle instruite par le tribunal de Boufarik a été clôturée et le procès est programmé pour le 27 février. Il comparaîtra avec l’ancien chef de la sûreté de wilaya d’Alger, Noureddine Berrachedi, pour les délits de «trafic d’influence» et «abus de fonction».

Les faits remontent à la période où l’affaire des 701 kg de cocaïne, au centre de laquelle se trouve Kamel Chikhi, dit le «Boucher», le magnat de l’immobilier à Alger, a éclaté.

Alors que la brigade de la gendarmerie de Bab J’did enquêtait sur Kamel Chikhi et ses activités immobilières, une équipe d’officiers de police était dépêchée par le chef de sûreté de wilaya d’Alger à la direction des Domaines pour obtenir la liste des personnalités ou leurs enfants qui ont bénéficié de logements dans les promotions immobilières de Kamel Chikhi.

Une fois le document remis, les responsables des Domaines ont informé le juge d’instruction chargé de l’enquête. L’affaire a pris de l’ampleur et une information judiciaire a été ouverte par le tribunal de Boufarik.

L’ancien patron de la police est également poursuivi dans une troisième affaire, avec son fils Chafik et son ancien chef de sûreté de wilaya de Tipasa, Salim Djaidjai, pour «détournement d’une terre agricole de sa vocation», «menaces», «dilapidation de deniers publics», «trafic d’influence», et «abus de fonction».

Une affaire liée à l’acquisition par le fils de Hamel d’un terrain à vocation agricole à Magtaa Kheira, au même titre que d’autres bénéficiaires de «haut rang» qui étaient épargnés par l’enquête jusqu’à il y a quelques semaines, où le juge d’instruction a commencé à les convoquer.

Le premier a été le fils d’un ex-général-major, Cherif Zerrad, limogé, en octobre dernier, de son poste de chef du département emploi-préparation de l’état-major de l’Armée nationale populaire.

Tous les faits reprochés à Abdelghani Hamel ne concernent principalement que le volet lié à son patrimoine ou à celui des membres de sa famille, mais pas au sujet de sa gestion à la tête de la Sûreté nationale. Fait surprenant.

Depuis sa nomination le 6 juillet 2010, jusqu’à son limogeage le 26 juin 2018, Abdelghani Hamel percevait son salaire en tant que général-major du ministère de la Défense, et non pas de celui de l’Intérieur, dont dépend la Sûreté nationale.

Il avait occupé durant deux ans (de juillet 2008 à juillet 2010) le poste de commandant des gardes-frontières et sa radiation n’a jamais été effective jusqu’à son débarquement brutal de son poste de Directeur général de la Sûreté nationale à la suite d’une déclaration fracassante contre l’enquête préliminaire relative à l’affaire de Kamel Chikhi, en juin 2018.

En tout cas, aussi bien le procès d’aujourd’hui que les trois autres qui vont suivre vont lever le voile sur de nombreuses zones d’ombre sur un personnage sulfureux et sur ces affaires aussi troublantes que mystérieuses qui l’ont accablées lui et les membres de sa famille, dont les trois enfants sont en prison alors que sa fille et son épouse sont en liberté provisoire, alors que deux de ses frères font également l’objet de poursuites. Va-t-il profiter de ce premier procès pour éclairer l’opinion publique sur ce qu’il a qualifié de règlement de comptes ? La question reste posée.


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