Peur sur les arbitres et le football amateur



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Les amateurs de football retiennent leur souffle à la veille d’un nouveau week-end de compétitions. Les dernières journées de championnat du football amateur ont charrié un flot d’incidents et d’agressions envers les arbitres.

Quelques voix, peu nombreuses malheureusement, se sont élevées pour dénoncer la recrudescence de la violence dans les divisions amateurs.

Cela ne suffit pas. Ceux qui prônent le recours abusif et exclusif des sanctions disciplinaires pour stopper la spirale infernale de la violence occultent sciemment d’identifier les causes de cette violence enclenchée à grande vitesse depuis le début de la phase retour. Tout en combattant sans répit la violence en s’appuyant sur le code disciplinaire et les textes réglementaires, nul ne peut faire l’économie de l’identification des raisons de la flambée de la violence lors des dernières journées.

Ceux qui ont concocté et planifié le nouveau système pyramidal de compétition portent une lourde responsabilité dans les dramatiques incidents qui se sont intensifiés ces dernières semaines, et donc ne peuvent se soustraire à leurs responsabilités vis-à-vis de ce qui se passe.

Quelques voix s’étaient élevées en septembre 2019 contre la tentative de modifier le système de compétition en cours de saison et avaient mis l’accent sur les dangers qu’une telle décision ferait peser sur le football amateur en matière de violence et de sécurité des officiels (joueurs, arbitres, dirigeants …). Tout a commencé avec la transgression de l’article 29.6 des statuts de la fédération. Elle a été couverte par le silence des parties qu’identifie l’article 181 de la loi 13-05 de juillet 2013.

Par un tour de passe-passe, la tournure de l’article 71 qui traite des modalités d’accession et de rétrogradation a été modifiée pour assurer le passage en force du projet. Dans la première mouture, l’article indiqué précisait : «Avant chaque début de saison, la ligue publie les modalités d’accession et de rétrogradation», qui a été modifié comme suit «en début de saison…».

Depuis la nuit des temps, tout changement du système de compétition était annoncé une année avant son entrée en vigueur. Mieux encore, aucun nouvel article des règlements ne pouvait être amendé sans l’accord de l’assemblée générale, organe souverain et délibérant de la fédération. L’auguste assemblée générale de la fédération a adopté à l’unanimité, moins une voix, celle du délégué de la JS Saoura, le projet du nouveau système de compétition sans connaître ses contours définitifs, une Ligue 1 à 16, 18 ou 20 clubs. Cette question a été réglée le 30 septembre 2019, lors de la réunion du bureau fédéral tenue à Ouargla. La charrue avant les bœufs. Le football amateur allait payer le lourd tribu de ce choix.

La violence est concentrée presque exclusivement au niveau des divisions et championnats amateurs dont la moitié de la composante, 5, 6, voire 7 clubs se retrouvent sous la menace directe de la relégation en division inférieure.

Est-ce normal de faire rétrograder presque la moitié des équipes d’une division et de ne faire accéder qu’une seule équipe ? Y a-t-il ou pas un lien entre la modification du système de compétition, dans les circonstances évoquées, marquées par de flagrantes transgressions des statuts de la fédération et des règlements généraux, et la violence au niveau du football amateur induite par les décisions de l’assemblée générale du 17 septembre 2019 et du bureau fédéral du 30 septembre de la même année ?


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