Rencontre littéraire avec Aïssa Kasmi, à la galerie Ifru Design

«Il ne faudrait pas qu’on me surprenne sans avoir écrit sur mon village, Toudja»



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Toudja : mon beau village, de l’auteur Aïssa Kasmi, est le premier ouvrage consacré entièrement à la ville de Toudja et de ses habitants . Retour sur la rencontre littéraire avec l’auteur, mercredi dernier, à la galerie Ifru Design.

 

Paru le mois dernier aux éditions Imtidad, Toudja : mon beau village, écrit par Aïssa Kasmi, est un livre d’une richesse culturelle incroyable. En sept chapitres et 310 pages, l’œuvre comporte un récit «dessiné» comme une fresque bien détaillée, celle d’un village à la puissante histoire.

Il faut savoir qu’il s’agit du premier livre consacré entièrement à Toudja et à ses habitants. Un livre qui renferme plusieurs éléments historiques, que ce soit sur ses vestiges témoignant de son ancienneté, tels que l’aqueduc romain construit en l’an 152 après Jésus-Christ pour alimenter la ville de Béjaïa en eau.

Mais aussi sur sa population et le farouche parcours de ses enfants durant la Révolution algérienne. En effet, dans ce livre, il y a le portrait de 116 personnages ainsi que ceux de 52 maquisards, des gens plongés dans la révolution. Il s’agit d’une perspective de l’histoire de la résistance avant et après la Révolution.

Elle comprend tous les sacrifices de cette population de près de 3000 habitants qui a vu périr plus de 556 âmes, des martyrs. «Je fais les portraits selon les informations à ma disposition et celles que j’avais en mémoire. Puis, je les publie sur les réseaux sociaux», ajoute-t-il. Il y a bien évidemment une raison à ce partage dans les réseaux sociaux.

L’auteur explique que les retours lui servent afin de compléter ses portraits, mais aussi pour savoir s’il avait commis des erreurs représentatives. D’ailleurs, il se corrige au fur et à mesure. Cet ouvrage lui a tout de même demandé près de deux ans de recherches.

Les femmes

De plus, il parle ardemment du rôle des femmes. La femme kabyle, esclave de l’homme et de la famille patriarcale, et qui n’avait pas beaucoup de droits. Ces femmes qui ont été emprisonnées et humiliées, celles qui avaient remplacé les hommes pour continuer la Révolution. Aïssa Kasmi en parle avec passion, car cela lui tenait beaucoup à cœur. Durant la rencontre littéraire donnée à la galerie Ifru Design, mercredi dernier, l’auteur a insisté sur le fait que ce livre à un objectif précis, celui de faire connaître l’un des plus beaux villages de Kabylie ainsi que son histoire.

«Il ne faudrait pas qu’on me surprenne sans avoir écrit sur mon village, Toudja», confie Aïssa Kasmi. Toutefois, ce n’est pas le seul objectif avec cette publication. En fait, l’auteur souhaite mettre à disposition des futurs historiens un document de référence sur l’histoire de Toudja et de l’Algérie.

Un village dont il a été chassé alors qu’il n’avait que 16 ans. Cependant, sans ce bouleversement, il n’aurait jamais intégré la police algérienne. Un métier où il a passé 38 ans. Il a même cumulé plus de 1000 heures à la radio algérienne où il a rencontré plusieurs journalistes.

Par la suite, il a été en poste en tant que directeur de la coopération internationale à l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie où il est resté 10 ans.

Ayant passé sa carrière d’abord dans la formation, puis dans la communication, un cheminement qui a les mêmes intérêts vocationnels, sa retraite n’a commencé officiellement qu’en 2000. «Tout ce que j’ai cumulé dans mes professions, de l’histoire, dans la vie des hommes et des femmes, et de tout ce qui m’ont précédé, c’est que je devais restituer tout ce j’ai appris de la société à la société», précise-t-il.

En outre, sans trop dévoiler de son ouvrage, Aïssa Kasmi promet de faire un second tome sur Toudja, avec encore quelque 50 portraits supplémentaires de gens qu’il a omis de citer.

Et parfois à son corps défendant, car il n’était pas en possession de suffisamment d’informations. Pour ce qui est de ses projets futurs, il souhaite écrire l’histoire noire du côté de la Wilaya VI. Aïssa Kasmi est un écrivain plutôt atypique, bilingue, il écrit en langue française comme en arabe et alterne entre les deux langues après chaque ouvrage. Du même auteur, son premier livre paru aux éditions ANEP, intitulé La police algérienne : une institution pas comme les autres en langue française.

Le second paru aux éditions Dar El Kitab El Arabi, intitulé La police algérienne : une institution ancrée dans la société en langue arabe est un peu la même version que son premier livre, mais modifiée et plus enrichie. Le troisième ouvrage paru aux éditions Dar El Ouma, avec pour titre La main courante, un policier algérien témoigne».

Ecrit en français, c’est un livre autobiographique, mais non personnel. L’auteur a entremêlé sa vie à celle du pays en passant par la Seconde Guerre mondiale ainsi que sur les événements qui se sont passés pendant l’indépendance. Un autre livre, toujours édité à Dar El Ouma, mais en langue arabe, intitulé Mémoire d’un individu… histoire d’une nation, est une curieuse ressemblance à l’ouvrage sur la main courante, mais écrit avec plus de profondeur.

Pour ce qui est du cinquième livre paru aux éditions Atfalouna intitulé La sécurité nationale, enjeux et défis, il est écrit en langue arabe. Il englobe un peu toutes les perspectives de sécurité en Algérie.


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