Le règne de Bouteflika a clochardisé la presse



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Le règne de Bouteflika a clochardisé la presse en Algérie. Ce verdict sans appel a été rendu lors d'un débat organisé, jeudi, par l'ambassade du Royaume des Pays-Bas qui célébrait à l'hôtel Marriott de Constantine les journées de la Hollande.

Durant ces journées, l'ambassade a mis en valeur les secteurs qui intéressent la société algérienne dont l'agriculture, les start-up et les médias. Durant cette rencontre qui a regroupé des experts et des professionnels des médias, le professeur Belkacem Mostefaoui, enseignant en média et société et aussi directeur du laboratoire de recherche média, usages sociaux et communication (Musc), estime que l'autonomie du journaliste se trouve affectée par ce type de « missives » sur mesure. Pour lui, le journaliste n'est ni militant ni propagandiste et se doit d'agir au moins indépendamment de la sphère gravitant autour de la ligne éditoriale de son organe employeur.

Si pour les institutions et les organismes étatiques ou autres, quels que soient leurs secteurs d'intervention ou leur apport sociopolitique et économique, la promotion de la (leur) communication requiert une stratégie à même de leur permettre de façonner l'information « sur mesure », il demeure que dans certains cas le journaliste est appelé à mener plus d'investigations pour tenter, si besoin est, de dénicher l'information à sa source.

Ce constat rappelle on ne peut mieux le « blocus » imposé sur l'information émanant de la citadelle par le précédent locataire d'El Mouradia, menaçant de surcroît quiconque oserait contourner l'Agence de presse service d'en « assumer les conséquences ». La communication étatique, et par conséquent institutionnelle, prend ainsi le devant et étouffe la libre-circulation de l'information, confinant le droit du citoyen à être informé aux seuls canaux officiels. Lors de cette rencontre, l'accent fut aussi mis sur un nouveau type de journalisme qualifié peut-être maladroitement de « journalisme citoyen » qui, pour sa part, est venu « parasiter » la profession.

Axé essentiellement sur les réseaux sociaux, de jeunes et moins jeunes citoyens s'improvisent en effet rédacteurs et acteurs d'évènements avec le risque de véhiculer des fake-news ou autres informations qui tirent pour la plupart leur origine du quotidien. Autre point soulevé par le professeur Mostefaoui, celui de l'impératif de créer des centres de formation de journalistes. Pour l'orateur, Les pouvoirs publics doivent songer à mettre en place au moins au niveau régional des centres de formation pour jeunes talents désireux de se lancer dans le journalisme. Pour le spécialiste en sociologie des médias, la formation au journalisme reste cardinale et nécessite à cet effet un encadrement académique approprié.

La floraison anarchique de journaux durant les deux décennies de gouvernance de Bouteflika et la création tous azimuts de chaînes de Tv offshore ont clochardisé la profession et fait émerger des patrons de presse entrepreneurs sans scrupule accaparant illégalement la manne publicitaire et qui souvent, dit-il, n'ont même pas un journaliste dans leur staff, encore moins un diplôme universitaire. Cette réalité a donné lieu à des injustices et des disparités aux dépens des journaux nés au lendemain de la loi de 1990. Ainsi des titres plus sérieux se sont retrouvés privés de publicité, à faire face à des difficultés financières tandis que de nouveaux titres se sont retrouvés avec une manne publicitaire étoffée aux premiers jours de leurs tirages. Autre personnalité des médias conviée à ce rendez-vous arrangé par l'ambassade du Royaume des Pays-Bas dans la capitale de l'Est, l'animatrice et journaliste de la Chaîne 3 Hayet Eddine Khaldi. L'animatrice vedette du magazine « Va savoir », diffusé tous les jeudis entre 16 heures et 17 heures, s'est dite plus versée dans la vulgarisation et la sensibilisation, notamment sur l'environnement. Un secteur pour lequel

l'agronome de formation et spécialiste en foresterie et protection de la nature se sent en effet plus proche. Une rencontre qui fut aussi non sans habileté plutôt bien modérée par le Dr Nawel Frahtia, enseignante à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information. Le rendez-vous fut rehaussé par la présence du reporter- photographe Houcine Zaourar, auteur de l'immortelle photographie « la Madone d'Alger », lequel a brièvement « raconté » la petite histoire de sa « Madone » devant une assistance composée en majorité d'étudiants qui se sont glissés du campus Mentouri jouxtant le Marriott. A noter qu'à l'ouverture de la rencontre, l'ambassadeur des Pays-Bas avait pris la parole. Il avait ainsi tenu à justifier le choix du thème, souhaitant de riches échanges entre participants.


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