Air Algérie suspend temporairement ses vols vers la France, l’Espagne, l’Italie et le Maroc

La pandémie du coronavirus frappe fort au cœur du transport aérien. Elle a impacté cette activité de manière directe et poussé plusieurs compagnies mondiales, telles que Lufthansa, Emirates, la RAM et Air France à réduire leurs nombres de vols suite à la chute des réservations. Air Algérie, touché aussi par cette maladie, a instauré une cellule de crise.

La compagnie nationale a décidé de suspendre temporairement tous ses vols «de et vers» la France  au départ des villes de Sétif, Batna, Tlemcen, El Oued, Biskra, Chlef, Béjaïa et Annaba, comme mesure préventive contre la propagation du coronavirus, selon des informations mises en ligne sur sa page Facebook Air Algérie Médias officiel.

Elle a décidé également de réduire, à partir d’aujourd’hui, ses vols «de et vers» la France au départ d’Alger, Oran et Constantine, ajoute la même source. De plus, elle suspend tous ses vols «de et vers» l’Espagne à compter du 16 mars, jusqu’au 4 avril 2020.

Les passagers impactés par les perturbations de leurs vols peuvent bénéficier d’un changement de réservation, d’un report ou d’un remboursement sans frais. Air Algérie avait annoncé mercredi dernier la suspension des vols «de et vers» Rome (Italie) à partir du 15 mars, au titre de mesure préventive en raison de la propagation du nouveau coronavirus en Italie.

Elle a également déjà suspendu ses vols de et vers le Maroc pour les mêmes raisons. Le Maroc aussi a fait de même. La décision de suspendre temporairement les vols aériens entre les deux pays a été prise d’un commun accord. «Il a été décidé, jeudi soir, d’un commun accord entre les deux gouvernements algérien et marocain de suspendre temporairement les vols aériens entre les deux pays en tant que mesure préventive contre la propagation de la pandémie du coronavirus», a précisé un communiqué de la présidence de la République.

En outre, les agences de tourisme et du voyage en Algérie ont aussi subi cette situation. Elles sont dans le rouge, notamment celles qui ont bâti leur modèle économique sur la omra et le hadj. Une baisse substantielle d’environ 60% de leur chiffre d’affaires est évoquée par plusieurs professionnels et experts du secteur.

La demande sur certains produits phares de la saison, tels que les voyages organisés, notamment à destination de la Tunisie et de la Turquie, est en berne depuis plusieurs semaines. Les hôteliers ont aussi des soucis à se faire, notamment les 5 étoiles qui ont constaté une baisse de la clientèle, surtout professionnelle qui venait dans le cadre des Salons et foires. Cela tombe aussi au mauvais moment pour la clientèle loisirs qui hésite à aller passer ses vacances de printemps dans les hôtels balnéaires ou urbains.

Le groupe public HTT a baissé les prix, espérant sauver les meubles dans une conjoncture défavorable marquée par la baisse du pouvoir d’achat des Algériens qui n’ont pas suffisamment de budget pour les vacances. L’incertitude est totale.

Cette situation est devenue «insupportable» pour les agences de tourisme et de voyages qui ont «été obligées» d’annuler leurs programmes pour mars et avril, confie Senouci Lies, SG Snav et général manager de l’agence Saphir tours. Il ne s’agit pas uniquement de pertes financières. Il pense en fait que la situation de crise risque de se prolonger au-delà de ces deux mois. «Le mouvement de voyage est presque à l’arrêt», selon lui. Le secteur aérien vit cette situation comme une malédiction. La compagnie Flybie a disparu du ciel européen. 113 milliards de dollars, c’est ce que pourrait coûter l’épidémie de coronavirus au secteur du transport aérien, si l’on en croit les prévisions de l’Association internationale du transport aérien (IATA), qui regroupe 290 compagnies aériennes dans le monde.