Les effets dévastateurs du régime Bouteflika ont affaibli l’immunité du pays



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Par Houria Aït Kaci – Avec cette pandémie du coronavirus, on réalise aujourd’hui les effets dévastateurs du régime Bouteflika sur le système de santé et tous les autres secteurs – économie, société, politique –, ce qui a affaibli le système immunitaire de la nation face à cette catastrophe mondiale inédite. Mais le peuple algérien a une longue histoire de résistance face aux guerres et occupations et pourra s’en sortir si tout le monde s’y met, Etat et citoyens. Voici quelques conseils afin de contribuer à la prise de décision dans ces moments de crise que traverse le pays.

Sur le plan sanitaire

 

Les hôpitaux sont dans un état lamentable et le peuple était confronté à ce calvaire depuis toutes ces années, pendant que Bouteflika et sa famille étaient pris en charge pour les soins à l’étranger avec l’argent du peuple. Aujourd’hui, il est urgent de doter tous les hôpitaux et centres de santé des moyens pour traiter les cas suspects et les cas confirmés, car ils font défaut, selon les témoignages de médecins qui manquent de tout.

Construire des lits et fabriquer des masques et des respirateurs, en faisant appel aux apports de donateurs, d’industriels et d’entrepreneurs qui ont les moyens comme le groupe Cevital dont le patron, Issad Rebrab, qui vient d’offrir son aide. Le gouvernement peut aussi faire appel à l’industrie militaire pour installer des hôpitaux de campagne et fabriquer les équipements médicaux nécessaires en appoint aux civils – lits, masques, appareils respiratoires.

Sur le plan de la communication

L’information en temps de crise est une arme de guerre qui a un rôle capital. Il faut que l’information soit crédible, centralisée et transmise en temps réel sur tous les supports et en langage clair et compréhensible par tous – utiliser la derdja de préférence surtout pour les télés. L’information doit être courte et ne pas comprendre de commentaires ; dire juste l’essentiel.

L’absence de communication a été la règle durant le régime Bouteflika. Seul Saïd Bouteflika décidait de ce qu’il fallait dire ou ne pas dire sur sa chaîne «favorite» Ennahar TV. Comme le mensonge était de rigueur, tout le monde a fini par ne plus faire confiance à la communication officielle. Il appartient au président Tebboune de rétablir la confiance et de dire la vérité à son peuple comme il s’est engagé à le faire.

Sur le plan de l’ordre public

Dans un cas de crise majeure ou d’un état d’urgence sanitaire, comme celle-ci, aucune mesure prise par le gouvernement n’aura d’effet si elle n’est pas respectée. Si les citoyens sont assez respectueux de ces mesures, il faut par contre déplorer le comportent d’incivisme de certaines personnes qui outrepassent les consignes comme l’interdiction de regroupements sur les lieux publics et même privés. La meilleure façon de sévir est de leur faire payer des amendes comme le font plusieurs pays.

En outre, l’absence de respect de ces mesures et l’anarchie devenue la règle dans une société qui a été attaquée dans ses repères et son système d’éducation par l’individualisme et le fatalisme, le sauve-qui-peut est devenu de mise. Ce qui a pour conséquence la panique – comme on l’a vu à travers certains exemples ces derniers jours, comme dans ce train à Oran.

Or, la panique peut réduire à néant tous les efforts de l’Etat. Il faut aussi admettre que la panique est aussi à lier au manque de confiance dans les actes du gouvernement, en raison de la crise de confiance entre les citoyens et leur Etat, qui avait été privatisé par Bouteflika. Si le président de la République ou son ministre du Commerce disent aujourd’hui que le pays a assez d’approvisionnement, les citoyens n’y croient pas et se ruent vers les magasins.

Sur le plan économique et social

Les effets dévastateurs de la corruption, de l’argent sale et du gain facile, par le régime déchu, a pour nom les barons de l’informel, la bourgeoisie compradore et l’oligarchie mafieuse qui ont régné sous les Bouteflika et qui résistent encore en perpétuant ces pratiques.

Il en est ainsi de l’exemple des gros intermédiaires, mandataires et commerçants véreux qui s’adonnent à la spéculation et qui ont prospéré à l’ombre de l’ancien régime faute de contrôle et surtout de la corruption qui a gangrené tous les rouages de l’Etat. Le ministre du Commerce actuel leur a déclaré la guerre, mais il a besoin du soutien des citoyens pour cela.

En matière de mesures pour endiguer l’épidémie

Les actions de prévention à titre individuel sont certes nécessaires, mais elles ne peuvent remplacer les mesures que doit prendre le gouvernement et les faire respecter. En cas de confinement régional ou de toute la population, qui doit être décidé par l’Etat après avis des experts médicaux, il y a lieu de prendre en considération certaines situations.

Celles-ci concernent surtout la prise en charge des personnes à risques (âgées et/ou malades chroniques, retraités) concernant leurs soins, mais aussi leurs besoins pour s’approvisionner en denrées alimentaires, retirer les pensions de retraite, payer leurs factures – surtout que le télé- payement n’existe pas vraiment. Il faut aussi que les plus jeunes organisent dans leur quartier des actions de solidarité avec ces personnes.

Il importe aussi de faire jouer à la commune son rôle de cellule de base. C’est là que les gens vivent et se connaissent. Il faut faire appel aux comités de village dans les campagnes et comités de quartier existants ou à créer dans les villes. Ils auront tous pour but d’organiser la solidarité et de sensibiliser toute la population pour se mobiliser de façon collective, citoyenne et solidaire. C’est de cette façon que nous pourrons éviter le chaos, vaincre ce virus et d’autres guerres.

H. A.-K.

(Journaliste)

 


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