Le charlatanisme hérité du règne de Bouteflika à l’ère du mortel coronavirus



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Par Dr Abderrahmane Cherfouh – Devant l’apparition fulgurante du coronavirus et sa propagation vertigineuse à travers tous les continents, toute la planète s’est mobilisée pour lui trouver un antidote afin de soulager l’humanité, qui est complètement désarçonnée et qui ne sait plus à quel remède se fier. Plusieurs centaines d’équipes de chercheurs en Europe, aux Etats-Unis et en Asie travaillent d’arrache-pied, nuit et jour, n’hésitant pas à partager leurs données pour essayer de trouver un vaccin qui puisse soulager un tant soit peu la population touchée.

Parmi ces chercheurs émérites, il y en a qui jouissent d’une grande expérience et qui ont passé toute leur vie dans les laboratoires dotés de matériel ultrasophistiqué et d’équipements spécialisés qui leur garantissent une grande fiabilité et leur permettent d’être à la pointe de la technologie. Ils sont constamment mobilisés à améliorer leurs recherches pour aboutir à des résultats qui ne souffrent aucune contestation. Des budgets colossaux sont consacrés à ces recherches, un soutien à toute épreuve de la part de leur pays, des conditions de travail enviables. Nous devons mesurer le travail minutieux et titanesque qu’ils doivent effectuer et la course qu’ils doivent mener contre le temps et contre ce redoutable fléau, qui est devenu leur cauchemar et qui leur mène la vie dure.

Cependant, malgré leur grande expérience, malgré tous les moyens mis à leur disposition, malgré leurs compétences, tous ces grands chercheurs, tous ces grands virologues, tous ces grands scientifiques, tous ces grands savants, tous ces grands microbiologistes, la quasi-majorité d’entre eux de réputation mondiale, ont échoué pour le moment, mais ne s’avouent pas vaincus, pour autant. Ils continuent assidûment à entretenir une lueur d’espoir. Les plus optimistes parmi eux estiment qu’un vaccin pourrait être mis au point dans environ un an.

Et l’Algérie dans tout cela ? Faut-il remuer le couteau dans la plaie pour mieux illustrer les carences dont souffrent les mécanismes de la recherche en Algérie ? Méprisés, marginalisés, livrés à eux-mêmes dans leur pays, les chercheurs algériens, toutes spécialités confondues, ont pris la poudre d’escampette et se sont établis à l’étranger, dans des pays qui leur offrent tous les moyens et toutes les conditions pour s’épanouir et exercer leur métier.

Il ne faut pas hésiter à souligner que ceux qui sont censés les encourager à rester dans leur pays sont ceux-là mêmes qui les ont dévalorisés en allant se faire soigner à l’étranger aux frais du Trésor public algérien. Le premier responsable étant, bien entendu, l’ancien Président désigné puis déchu. Il est le premier à lui avoir porté un rude coup en donnant le mauvais exemple et en affichant un mépris total à l’encontre de la médecine algérienne quand il avait déclaré que le seul médecin à qui il faisait confiance était son frère.

En plus d’avoir porté un préjudice grave et énorme à la recherche, ce Président déchu a tout fait pour encourager le charlatanisme qui a trouvé sous son règne calamiteux un terrain propice pour germer et se développer. Au lieu d’aller fréquenter les centres des sciences et de la culture, il préférait fréquenter les zaouïas. Ce gourou a toujours vécu sur des dogmes incrustés. C’était une véritable machine à certitudes et préjugés, à idées toutes faites. Il a fonctionné par l’élaboration de conclusions sur des principes préétablis, construits par lui-même sur les vestiges de son passé d’endoctriné. Un piètre Président sans envergure, sans vision politique, incompétent. L’Algérie est un pays qui se consume et qui se meurt à petit feu, ravagé par une politique de destruction massive, sciemment voulue et orchestrée par lui.

Alors, faut-il être surpris de voir éclore des charlatans, des faux imams, des faux érudits, des hommes de folklore qui s’autoproclament porte-parole de tout un peuple pour venir occuper les devants de la scène dans les médias, partout en Algérie, et s’arroger le droit de parler et de donner leur avis sur des sujets sensibles qu’ils ne maîtrisent pas, alors que les plus méritants, les compétents sont maintenus loin des feux de la rampe ?

Qu’on en juge à travers la manière avec laquelle l’Algérie vit et traverse cette période très dangereuse et de gérer cette pandémie qui frappe la terre tout entière. C’est une vraie catastrophe qui risque de se produire. Sommes-nous assez conscients pour laisser un certain Bonatero s’exprimer et avancer des choses invraisemblables qui frisent le ridicule et qui déroutent le commun des mortels ? Sommes-nous assez conscients pour laisser s’exprimer un Chams-Eddine et l’écouter dire et avancer des choses qui ne sont pas de son domaine ? Donner la parole à ces gens est très dangereux. Sa soi-disant fatwa concernant la réouverture des mosquées, alors que le danger est réel, est une illustration de la médiocrité et du laissez-faire des autorités.

Ce n’est pas de cette façon que l’Etat doit protéger la santé et la sécurité des citoyens. Les vrais soldats, ceux qui doivent être au premier rang, ce sont les médecins, les virologues, les microbiologistes, etc. C’est à eux qu’il revient de remplir le rôle qui leur échoit et de ne pas laisser des charlatans de tout acabit prendre leur place. Il y va de leur responsabilité des autorités sanitaires de notre pays qui doivent placer la santé de la population avant toute autre considération.

A. C.

(Montréal)


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