Confidentiel. Comment Mohamed Arkab a manipulé le Palais Présidentiel d’El-Mouradia pour placer un nouveau PDG à Sonatrach



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3 PDG en une seule année. C’est le record mondial que vient de battre la compagnie nationale des hydrocarbures Sonatrach, le seul et véritable poumon économique du pays. Une instabilité inquiétante qui a plongé Sonatrach dans une profonde crise de gouvernance alors que le monde subit sa pire crise énergétique depuis de très nombreuses années à cause de la pandémie du COVID-19, à savoir le nouveau Coronavirus. 

Mais comment expliquer cette instabilité qui a brisé le fonctionnement rationnel de Sonatrach. Selon nos investigations, c’est le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, qui a joué un rôle incontournable et malsain dans le « sabotage » qui a été perpétré à l’encontre de la stabilité et pérennité du travail de Sonatrach.

Le 23 avril 2019, Abdelmoum Ould Kaddour quitte le navire Sonatrach et cede sa place à Rachid Hachichi. A ce moment-là, le ministre de l’Energie Mohamed Arkab est mécontent et aurait aimé peser sur la nomination du nouveau PDG de Sonatrach alors que le pays traverse une profonde crise politique depuis l’enclenchement du Hirak, le 22 février 2019. A cette époque-là, Mohamed Arkab voulait placer Mustapha Hanifi, le directeur général des hydrocarbures et l’un des cadres les plus influents au ministère de l’Energie. Mohamed Arkab voulait étendre son pouvoir sur le ministère de l’Energie en se débarrassant de Mustapha Hanifi, l’homme qui menacer de lui succéder à la tête du ministère de l’Energie dans cette Algérie secouée de tous les côtés à cause de la chute brutale des Bouteflika.

Le plan de Mohamed Arkab ne fonctionnera pas et il devra prendre son mal en patience. Mais au lieu de penser à l’intérêt général et de mobiliser toutes les énergies pour secourir le pays en cette grave période de crise, Mohamed Arkab fera tout pour saboter le travail de Rachid Hachichi. Ce dernier a rencontré toutes les difficultés du monde à travailler avec le ministère de l’énergie qui lui compliquait la tâche à chaque fois qu’un dossier stratégie était mis sur la table. Mohamed Arkab a tenté à maintes reprises d’influencer Nourredie Bedoui, l’ex-premier ministre, pour lui demander d’intervenir auprès de l’Institution militaire afin de la convaincre de la nécessité de procéder à un nouveau changement à la tête de Sonatrach. La guerre froide va durer plus de 7 mois. A la surprise générale, Rachid Hachichi est éjecté de son poste le PDG de Sonatrach en raison de la mauvaise qualité de ses collaborateurs et sa lenteur à trouver des solutions à de nombreux problèmes urgents de Sonatrach. Mohamed Arkab a réussi son lobbying. Mais ce n’est pas lui qui va choisir le nouveau PDG. Kamel Eddine Chikhi est désigné à la tête de la direction générale de Sonatrach le 18 novembre 2019.

Ce PDG essaiera d’imposer ses marques et de régler tous les gros problèmes qui empêchent Sonatrach de retrouver sa sérénité. Mais il avait fait trop confiance à Mohamed Arkab. Ce dernier va lui tendre un piège machiavélique. Rusé et futé, Mohamed Arkab va proposer à Kamel Eddine Chikhi de procéder au remplacement de tous les vice-présidents de Sonatrach. Or ces derniers, au nombre de 8, sont nommés par décret présidentiel. Il faut donc le feu vert du palais présidentiel d’El-Mouradia. Justement, Mohamed Arkab va faire croire à Kamel Eddine Chikhi que la Présidence lui donne carte blanche pour agir. « Fonce, tu as carte blanche », glisse Arkab à l’oreille de Chikhi. Ce dernier tombe dans le panneau et procède aux premières démarches pour sélectionner sa nouvelle équipe de vice-présidents.

Mohamed Arkab saute sur l’occasion et saisit la Présidence de la République en faisant passer Kamel Eddine Chikhi pour un « indiscipliné », un « autoritaire suicidaire »  et un manager qui va faire cavalier seul au risque de bousculer la stabilité fragile de Sonatrach.

Le palais présidentiel d’El-Mouradia dont le cabinet est à peine installé à la suite de l’élection controversée d’Abdelmadjid Tebboune mord à l’hameçon et charge le ministre de l’Energie de proposer un nouveau PDG pour le désigner à la tête de Sonatrach. Mohamed Arkab réalise son rêve et choisit un cheval sur lequel il va parier. Il s’agit de Toufik Hakkar, un ancien vice-président de Sonatrach et profil idéal pour le ministre de l’Energie et son clan. Oui, son clan car ce n’est pas Mohamed Arkab qui est à la manoeuvre. Derrière lui, nous retrouvons l’homme d’affaires Kheir Allab, lobbyiste, intermédiaire pour plusieurs sociétés étrangères et homme de réseaux parce qu’il était l’ancien beau-fils du défunt général Smail Lamari, l’ancien influent haut responsable du DRS des années 90.

Kheir Allab sélectionne Toufik Hakkar pour deux raisons : il est malléable, inexpérimenté et suivra l’agenda tracé pour prendre le contrôle du secteur de l’énergie. Mohamed Arkab approuve le choix et persuade la Présidence de le nommer à la direction générale de Sonatrach. El-Mouradia accepte et désigne Toufik Hakkar comme nouveau PDG de Sonatrach le 6 février 2020. Une décision catastrophique pour Sonatrach qui replonge dans l’instabilité et les luttes de clans.

Le résultat est digne d’un film d’horreur : Sonatrach affronte la pire chute brutale des prix du baril de pétrole avec une direction générale conduite par un homme qui n’a jamais assumé une mission stratégique de sa vie. Le meilleur service que Hakkar avait dirigé comptait à peine 40 employés ou cadres. Cet homme se retrouve responsable de 200 mille travailleurs et du destin économique d’un pays largement dépendant des performances de Sonatrach.

Rien qu’au mois de janvier 2020, les exportations des hydrocarbures de l’Algérie ont  enregistré un recul de 25,16% ! Et la saignée va durer encore quelques mois. En attendant, Sonatrach se remet à peine de sa crise d’instabilité et n’a toujours pas travaillé sur des scénarios de crise pour identifier les solutions qui lui permettront de minimiser ses pertes financières à cause de la paralysie mondiale provoquée par la pandémie du nouveau coronavirus.

 


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