L’Algérie pourra-t-elle faire face aux conséquences du Covid-19 ?



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Par Zoubir M. – La crise sanitaire Covid-19 va certainement avoir des conséquences socio-économiques profondément négatives. Certains prédisent que ces conséquences sont comparables à la grande dépression des années 1930. Si des pays riches et développés s’inquiètent, à juste titre, qu’en est-il des pays avec des moyens limités et déjà en pleine crise économique ? L’Algérie peut-elle faire face au tsunami économique qui va suivre le tsunami sanitaire ? Tout ça arrive au moment où l’économie algérienne est à l’arrêt depuis presque deux ans, voire plus, avec la fin de règne du régime de Bouteflika.

L’heure n’est donc plus aux tergiversations, ni aux tâtonnements. Il faudra se rendre à l’évidence que l’armée nationale reste le seul rempart pour éviter l’écroulement total de la société et de l’Etat algériens. On est conscient de ces risques, d’autant plus que la mainmise de l’armée depuis l’indépendance est la raison principale de la crise politique, économique et sociale que traverse actuellement le pays. Avec des structures étatiques affaiblies et fortement bureaucratiques, un tissu industriel réduit à de l’importation réelle ou déguisée, une société civile qui prendra du temps à s’organiser, heureusement ou malheureusement, l’armée reste le dernier rempart. Elle pourrait mettre en place une industrie qui permettrait une autosuffisance à moyen terme. Bien sûr, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Avec le Barrage vert, l’armée a mis en place un projet grandiose et avant-gardiste. Ce n’est que très récemment que les experts environnementaux ont reconnu que le boisement et le reboisement sont les solutions ultimes pour lutter contre les changements climatiques. Le prix Nobel de la paix 2007, il aurait fallu le donner à Boumediene, pas à Al-Gore. Passons ! Pour différentes raisons, ce projet a été malheureusement mal géré. Le Barrage vert aurait pu être un atout fort pour répondre à certains besoins cruciaux internes et de rentrées de devises. Encore une autre opportunité ratée !

On est sûr que le génie humain va venir à bout de la crise sanitaire actuelle. Par contre, il y a une grande incertitude sur le temps que cela prendra. Est-ce 3, 6, 12 mois, voire plus ? Les coûts monétaires et en vies humaines seraient sans précédent. Malheureusement, même quand une crise frappe toute l’humanité presque sans distinction, les populations et leurs gouvernants retrouvent les réflexes individualistes. Il suffit de voir ce que font tous les pays occidentaux qui ferment un à un leurs frontières. Ces frontières ne se rouvriront pas de sitôt. Ça sera presque du chacun-pour-soi. Il serait faux de croire qu’il n’y aura pas de pénurie mondiale de denrées alimentaires de base. Comme le font les individus, chaque pays va augmenter ses propres réserves. C’est logique et compréhensible, même si c’est dénué d’humanisme. L’exemple de l’Italie, qui ne peut venir en aide à ses patients mourants faute d’équipements de base, en est un exemple frappant. Même leurs partenaires européens n’ont presque pas bougé le petit doigt. Chaque pays se prépare à faire face à cette crise sanitaire et économique seul.

Bien sûr, on entend des voix par-ci, par-là se positionnant dans ce secteur juteux que représentera le secteur médical dans un contexte de psychose post-Covid 19. Tous les pays, riches ou pauvres, vont investir des ressources colossales dans ce secteur, même si, probablement, on doit attendre un autre siècle avant une prochaine pandémie. En Algérie, très peu d’organismes ont les moyens pour mettre en place la logistique qui répondrait à cette crise dans des délais raccourcis. Par exemple, n’est-ce pas le moment de récupérer toutes ces fausses usines de voitures, téléphones et autres bébelles dont le but était de siphonner des devises et remplir des comptes personnels de la nomenclature algérienne ? Au moins, le pays pourra récupérer une partie de ces investissements pour les adapter à la production d’équipements médicaux et, plus tard, d’autres produits. Techniquement, ce n’est pas facile, mais ce n’est impossible non plus. D’ailleurs, les pays occidentaux s’y sont déjà mis.

Bien sûr, l’armée ne pourra jamais faire cela toute seule. Elle doit faire montre de plus d’ouverture, de transparence, de flexibilité et d’innovation pour se montrer à la hauteur de ce challenge. C’est peut-être trop demander pour la Grande Muette. Il faudrait apprendre de l’histoire du Barrage vert pour mieux réussir ce genre de projets structurants. Par exemple, l’armée n’a pas su intégrer les techniciens et éleveurs locaux pour un meilleur choix de types d’arbres et leur entretien dans une optique durable. Sans sous-estimer ce que l’ALN a fait durant la Guerre de libération, cette guerre médicale, économique et technique est encore plus difficile car l’ennemi est invisible – je dirais même les ennemis, car ce n’est pas juste le virus SARS-Cov-2 dans le cas présent.

Dans les prochains jours et semaines, nous développerons davantage notre stratégie et notre feuille de route.

Z. M.

(Canada)


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