Le monde post-Coronavirus se profile à l'horizon



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Souvent l'histoire retient des dates qui symbolisent le basculement d'un ordre ancien vers un nouvel ordre. Ce fut le cas de la Guerre des Trente ans au XVIIème siècle qui a consacré la primauté de l'Etat-Nation, du Congrès de Vienne en 1814-1815 après les guerres napoléoniennes en Europe, des traités de Versailles en 1919 et de celui de Yalta en 1945.

Si la chute du mur de Berlin en 1989 a consacré la primauté américaine dans l'ordre international, la pandémie du Coronavirus en 2020 annonce-t-elle justement la fin de la pax americana au profit d'un nouveau duopole russo-chinois ?
En effet, la pandémie qui ravage la planète accentue une tendance de repliement des Etats-Nations sur eux-mêmes. Les grands ensembles géopolitiques supranationaux de type Union européenne sont confrontés à une très forte pression qui prône le retour aux politiques nationales aux dépends des politiques communautaires, Brexit aidant. L'exemple de la détresse italienne est éloquent. Ce ne sont pas ses partenaires européens qui ont volé à son secours, ce sont bien la Chine, la Russie et Cuba qui ont apporté aide matérielle, médicale et humaine.
Le grand exemple de cet égoïsme ambiant est incarné par les Etats-Unis. Sous la houlette d'un Donald Trump élu avec le slogan America First, Washington prouve, contrairement à une tradition messianique et internationaliste américaine, que le temps du repli sur soi est peut-être venu.


On est loin de l'engagement américain aux côtés de binôme franco-britannique en 1917 contre l'Allemagne wilhelmienne, puis en 1941 contre les puissances de l'Axe (Allemagne-Italie-Japon). On est surtout très loin du plan Marshall initié pour contrer le communisme soviétique en reconstruisant l'Europe de l'Ouest ravagée par la Seconde Guerre mondiale.


L'abandon par le vaisseau amiral atlantiste de l'un de ses principaux bâtiments, l'Italie en l'occurrence, est révélateur de cette tendance non pas isolationniste mais véritablement égoïste !


Si tous les chemins mènent à Rome comme dit l'adage, ce sont les Chinois en premier, suivis par les Russes et les Cubains qui ont porté main forte à une Italie lâchée par ses partenaires historiques.


Signe des temps qui changent, le président serbe Aleksandar Vucic a embrassé l'emblème chinois lors de la cérémonie de réception de l'aide de la République populaire de Chine à son pays.


Ce que le Premier ministre italien Giuseppe Conte n'a pas dit, le président serbe Aleksandar Vucic l'a crié haut et fort lors d'un discours le 16 mars.
« Je ne tirerai pas de conclusions politiques maintenant, mais nous avons réalisé qu'il n'y a pas de solidarité internationale ou européenne, tout cela n'étant que contes de fées », a-t-il asséné à l'adresse de ses partenaires occidentaux.
Le coup de grâce, ces propos élogieux à l'adresse de Pékin. « Seule la République populaire de Chine peut nous aider dans cette situation, et j'ai écrit une lettre au président Xi Jinping, dans laquelle j'ai demandé de l'aide et l'ai appelé frère », a déclaré le président Vucic.
Ce désarroi européen contraste avec la solidarité mondiale exprimée au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, où les symboles de la puissance américaine ont été frappés par les attaques terroristes.
A ce souvenir d'une générosité et d'une empathie mondiales, Trump renvoi en ces moments de détresse universelle des signaux dignes d'un chef féodal qui défend son domaine sans se soucier de ses voisins.
Sa démarche auprès des laboratoires pharmaceutiques pour l'acquisition des licences d'un éventuel vaccin, dénoncée en Allemagne par les scientifiques touchés par les services américains, en est une parfaite illustration.


Mais le comble reste l'attitude de Washington à l'égard de l'Iran. Ce dernier durement touché par le coronavirus a vu les sanctions américaines se durcir à son encontre.


Les observateurs avaient pourtant parié sur une trêve humanitaire, Donald Trump a démontré le contraire. Comme si le Covid-19 avait une nationalité ou une identité particulière !
Cependant, le nature des traitements par les grandes puissances de cette pandémie montre une tendance à un plus grand confinement des Etats-Unis sur eux-mêmes, tandis que le bloc eurasiatique porté par Moscou et Pékin prendre le relais dans cette redistribution des cartes sur le plan international.


La stratégie de la Ceinture et de la Route, plus connue sous le nom romantique de la nouvelle route de la Soie, telle que prônée depuis deux ans par la Chine, avec sa dimension mondiale place désormais Pékin au cœur des nouvelles relations internationales.
De son côté, la Russie de Poutine, et ses politiques proactives en Syrie, en Afrique du Nord et même en Europe occidentale (l'aide à l'Italie), a fait montre d'une grande détermination à réoccuper la place qu'avait naguère l'Union Soviétique, le communisme en moins.
Ainsi, l'année 2020 sera, vraisemblablement, l'année d'un basculement du monde de l'hyper-puissance américaine à une nouvelle gouvernance mondiale par le duopole russo-chinois, avec comme dindons de la farce, les Européens.


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