Enseignement à distance

Le ministère de l'Education veut relever le défi



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A l'heure où le pays a fermé ses écoles, pandémie de Coronavirus oblige, le ministère de l'Education nationale tente de trouver des alternatives pour des millions d'élèves privés de cours.

Car l'option d'une prolongation de la situation de relâche au-delà des vacances du deuxième trimestre est sérieusement prise en compte. Jusqu'à présent, aucune mesure d'e-learning n'a été prévue par le département de Ouadjaout.

En Algérie, la fermeture de l'ensemble des établissements scolaires, dans la cadre de la prévention contre la pandémie du coronavirus, a coïncidé avec les vacances. Mais la situation risque de perdurer si la situation pandémique n'a pas été maîtrisée. Cependant les parents d'élèves, notamment ceux en classes d'examen, commencent à s'inquiéter de l'issue de la scolarité de leurs enfants. Y aura-il reprise des cours ? Si oui quand ? Comment ? Quels sont les risques sanitaires s'il y a reprise ? Comment se fera le calcul de la moyenne de passage en classe supérieure ? Ce sont autant de questions préoccupant l'ensemble la famille éducative enseignants, parents et élèves, qui risquent de se retrouver livrés à eux-mêmes pour rattraper les cours afin de ne pas connaître une année scolaire blanche.

Voulant être rassurant, le ministère de l'Education nationale se dit prêt à opter pour la diffusion des cours en ligne si la situation pandémique persiste. Cette mesure permettra aux élèves de continuer leur scolarité, tout en respectant les mesures de confinement en vue de contrer la propagation du Covid-19. Le ministère précise, à ce propos, que les cours et leçons seront disponibles sur Internet dès le 5 avril si les établissements scolaires restent fermés après la fin des vacances. La présidence de la République tranchera au plus tard ce mercredi sur la prolongation ou pas de la durée des vacances. Cela dépendra de l'évolution de la situation épidémiologique dans le pays.

Cours télévisés ou le E-learning

Par quels canaux le ministère de l'Education compte-t-il atteindre les millions d'élèves que compte notre pays ? La télévision ? Internet ? Des pays développés en matière de diversification des méthodes d'enseignement ont du mal à relever le défi. C'est en ces termes que le syndicaliste indépendant, Nabil Ferguenis, a tenu à exprimer son inquiétude sur l'avenir de la scolarité des élèves algériens à l'heure du Coronavirus. Contacté par Le Jeune Indépendant, Nabil Ferguenis estime que l'école ne peut, à ce stade de notre développement, remplacer la salle de classe, regrettant le fait que le ministère de l'Education ait attendu plus de deux semaines pour prendre des initiatives et tenter de mettre en œuvre un programme pour continuer à accompagner les élèves dans leur scolarité.

Avec le concours de l'ONEFD, le ministère tente ainsi de sauver vaille que vaille le troisième trimestre, mais cela risque de ne pas être évident. Pour ce qui est des cours télévisés, le syndicaliste redoute l'absence d'interaction prof-élève, indispensable lors de n'importe quel cours. Pour lui, la seule façon d'entretenir un tant soit peu l'interactivité prof-élève reste les plateformes Internet. Mais là encore, ce type de cours à distance exige beaucoup plus de travail, souligne M. Ferguenis, notamment pour une bonne partie du corps enseignant, car au lieu de gérer une classe de quelques élèves, il faudra les prendre individuellement. Ce ne sont là que quelques aléas qui montrent bien que ce n'est pas évident, car le processus exige des plateformes performantes, a-t-il souligné.

Inégalité des chances et absentéisme ! Parlons-en !

Le syndicaliste, qui se préoccupe de la scolarité des élèves algériens, s'interroge sur les dispositions à mettre en œuvre en dehors de l'enceinte de l'école, pour s'assurer de la « présence numérique » des élèves. M. Ferguenis n'omet pas de soulever, par ailleurs, le problème des inégalités criardes qui minent notre société, et qui pourraient être renforcées en ayant recours aux cours en ligne.

« Devant le confinement, la noble mission égalitaire de l'éducation nationale bat de l'aile. Cette situation concernera en particulier les familles défavorisées », a souligné le syndicaliste. Selon lui, ce ne sont pas tous les élèves qui ont un appareil et de la connexion à la maison, alors que d'autres élèves (notamment des paliers inférieurs) ne savent pas se servir des outils informatiques et encore moins avoir le téléviseur à eux seuls pour de longues heures. « Combien sont-ils les élèves issus de famille favorisées et de parents cultivés ? Combien sont-ils, ces parents qui peuvent accompagner leurs enfants dans leurs révisions ? Et quel sort est alors réservé à l'évaluation tout en ne perdant pas de vue l'égalité des chances dans de telles circonstances ! », s'est-t-il interrogé. Le secrétaire général du Snapest, M. Meziane Meriane écarte, pour sa part, le risque d'une année blanches puisque selon lui, le troisième trimestre dure au maximum un mois et demi. Cette période est rattrapable pour. Meriane, si on vient à bout de cette épidémie. « On peut faire une translation et récupérer les cours perdus des élèves », a-t-il suggéré.

Le syndicaliste propose également des cours télévisés, présentés par d'anciens professeurs et inspecteurs, qui seraient aussi bénéfiques.

Report des examens de fin d'année envisageable

En attendant la prise de décisions officielles par le président de la République de prolonger ou non la fermeture des établissements scolaires, plusieurs scénarios sont proposés afin de faire face aussi à cette situation exceptionnelle. Le ministère prévoit donc un plan « B » si l'épidémie n'a pas été contenue. Ce plan prévoit une reprise des cours le 16 avril, tout en se contenant des leçons dispensées pendant les 1er et 2e trimestres et de quelques leçons avant de procéder aux devoirs et aux évaluations à tous les niveaux, excepté les classes d'examen.

Si la situation pandémique s'aggrave et demeure incontrôlable, un plan « C » s'impose. Il prévoit l'annulation définitive du troisième trimestre et la comptabilisation des résultats des deux premiers trimestres, tout en maintenant les examens officiels « la 5e », « le BEM » et « le BAC » dont les dates fixées initialement pourraient être reportées ou décalées au mois de septembre. Il faut rappeler que la décision de fermeture des établissements scolaires du primaire, du moyen et du secondaire, mais aussi des universités et des centres et instituts de la formation et de l'enseignement professionnels, a été prise par le président de la République Abdelmadjid Tebboune le 12 mars dernier, dans le cadre des premières mesures de prévention contre la propagation du coronavirus.


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