Malgré la campagne de sensibilisation contre le Covid-19

Afflux massif dans les marchés communaux

Décidément, beaucoup de citoyens n’ont pas encore mesuré la gravité de la pandémie et continuent à braver le danger en cette période où le Covid-19 fait des ravages à travers le monde.

Dans la capitale, en dépit de toutes les campagnes de sensibilisation, de nombreux citoyens demeurent insouciants au danger de contamination de l’ennemie invisible qui les guette en l’absence d’application des règles de bienséance sanitaire.

Et pour cause, certains marchés communaux recensés font l’objet de controverse durant cette période. Ces lieux d’approvisionnement continuent vaille que vaille à attirer du monde sans qu’il y ait la moindre consigne à respecter ou du moins une mesure dissuasive qui contraint les clients à ne pas s’attrouper dans ces espaces à forte concentration.

Le cas d’école est celui du marché communal de Bachedjarrah ainsi que celui d’El Harrach, réputés d’offrir des produits à bons prix, qui continuent à enregistrer une fréquentation record. Sur les réseaux sociaux, des images d’une foule compacte dans le marché communal Miloudi Briniss et celui de Boumaâti se sont multipliées hier, suscitant la polémique et d’acerbes commentaires des internautes.

Alors que des mesures leur imposent le respect de la distanciation pour leur sécurité, des citoyens récalcitrants s’y approvisionnent en grand nombre dans la promiscuité et sans aucune inquiétude, constate-on. Pis encore, les chalands n’hésitent pas à manipuler les produits sans gants ni masque de protection. Les mesures d’hygiène sont quasi-inexistantes et le gel hydroalcoolique n’est pas mis à la disposition des clients.

Indifférence

Les internautes n’ont pas manqué de dénoncer, à travers des pages dédiées à ce genre de mouvements, «l’irresponsabilité» et «l’incivisme» des personnes qui se rendent encore dans ces lieux estimés de «dangers potentiels», malgré les mesures semi-draconiennes préconisées par les autorités.

Parmi le flot de critiques sur la Toile, on peut saisir celle-ci : «Même si la vie t’importe peu, n’expose pas la vie des autres au danger.» «La vie ne vaut pas une emplette», ont mentionné les internautes se demandant si les marchés ne devaient pas fermer pendant la période de confinement.

Par ailleurs, ce qui est à craindre à travers ces comportements «irréfléchis» est le prolongement de la durée de confinement qui varie selon la gravité de la pandémie. Pour l’heure, les collectivités locales n’ont pas encore prévu de fermer ces marchés en dépit de la disponibilité des produits de première nécessité à travers les petits commerces, ces derniers n’ayant pas reçu d’instruction de fermeture.

Faut-il donc attendre une mesure drastique qui émane des hautes autorités pour s’astreindre à la discipline générale ?

Pour Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA), des mesures rigoureuses s’imposent sans pour autant prescrire la fermeture de ces structures. «Bien que les marchés communaux enregistrent toujours de l’affluence, cela ne doit pas amener à les fermer mais à les restructurer», tranche-il. Pour le président de l’ANCA, «la solution c’est d’imposer une discipline, à savoir la distanciation, des mesures d’hygiène strictes sans oublier de limiter les horaires d’ouverture et de fermeture».

Par ailleurs, M. Boulenouar n’a pas manqué de fustiger le rôle des collectivités locales durant cette période de pandémie. «Il est du devoir des services des municipalités de prendre en charge ces structures commerciales.

A ce titre, notre dernière réunion avec le ministre du Commerce a débouché sur des solutions salutaires, à savoir instruire le wali d’imposer aux collectivités locales des tranches horaires limitées, sans oublier la stérilisation régulière par les services communaux de ces lieux qui restent un nid pour la propagation du virus», a conclu le président de l’ANCA.