«Le confinement est une décision sanitaire»



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L’Algérie ne manque ni de moyens, ni de fonds, mais il lui manque, malheureusement, la discipline des citoyens à respecter les mesures préventives prises dans le cadre du confinement», a regretté, hier, le président Abdelmadjid Tebboune, précisant que le confinement n’est ni une décision politique ni un acte d’autoritarisme, mais une décision sanitaire pour préserver la vie des citoyens.

Face aux médias, il a rappelé que le coronavirus n’a pas de pieds pour venir chez les gens, mais plutôt ce sont les gens qui vont à lui pour se faire contaminer et mettre leur vie et celle de leurs familles en danger, d’où les décisions prises pour sanctionner ceux qui refusent le confinement sanitaire.

Après les appels au respect du confinement et les campagnes de sensibilisation, les autorités ont décidé de passer au stade supérieur en sanctionnant toutes les personnes qui refusent de se conformer aux prescriptions de soins, de dépistage ou de confinement sanitaire.

Les prévenants risquent la prison et aussi des amendes allant de 20 000 DA à 100 000 DA. Une directive est adressée, dans ce sens, aux ministres de l’Intérieur, de la Justice, de la Santé ainsi que l’ensemble des walis de la République.

Celle-ci institue une procédure de réquisition à engager lorsqu’une personne présentant des signes de contamination, ou qui soit effectivement atteinte par le coronavirus, refuse de se conformer aux prescriptions médicales de soins, de dépistage ou de confinement sanitaire, ou lorsque la personne concernée interrompt ses soins ou quitte le lieu de confinement sanitaire, quelle que soit sa nature.

«Après la phase de pédagogie où il a fallu expliquer aux citoyens le bien-fondé du confinement, aujourd’hui, nous sommes passés à la phase des sanctions contre les contrevenants qui seront poursuivis pour  »mise en danger » la vie d’autrui. La loi sera appliquée dans toute sa rigueur», a averti le Président.

Mais, concrètement comment et quant les services de sécurité doivent-ils intervenir pour interpeller ceux qui ne respectent pas le confinement, notamment au niveau des quartiers, où les jeunes continuent à se regrouper ou bien au niveau des marchés où la mesure de distance n’est nullement respectée ou alors sur les routes ?

Faut-il mettre un policier derrière chaque Algérien ? S’agit-il de retirer les permis de conduire pour les automobilistes qui enfreignent le couvre-feu ? Le président Tebboune a dit qu’il n’excluait pas des peines de prison et la confiscation des véhicules pour mettre fin à la violation des mesures de confinement.

Selon nos informations les walis ont le feu vert pour sévir contre les récalcitrants, les présidents d’APC peuvent également intervenir au niveau de leur localité pour signaler ceux qui ne respectent pas le confinement.

Des brigades de gendarmerie sont installées dans différents points pour traquer les automobilistes qui n’ont pas d’autorisation de circuler durant le couvre-feu. Des patrouilles de la police continuent de sillonner les rues d’Alger pour rappeler, via des haut-parleurs, les règles de confinement pour empêcher la propagation du Covid- 19.

Les policiers rappellent que les habitants doivent rester chez eux de 19h à 7h, faute de quoi ils risquent des sanctions. Le même procédé est appliqué dans toutes les wilayas du pays. Pour le président de la République, le recours au confinement national est possible, mais ce qui fait défaut, ce sont les conditions qui devront accompagner ce dispositif.

M.Tebboune a exclu, dans ce sillage, l’extension du confinement général qui est aussi une mesure contraignante à d’autres wilayas, comme recommandé par beaucoup d’experts. D’autant plus, explique-t-il, qu’un grand nombre de wilayas sont actuellement épargnées, comptant un nombre de cas très minime qui ne nécessitent pas une mesure aussi radicale comme le confinement.


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