De quelle aide aura besoin l'Algérie ?



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L'économie mondiale est en pleine récession en raison de la pandémie du covid19. Après avoir sévit en Chine, seconde économie mondiale, la pandémie a frappé de plein fouet l'Europe et désarçonné la première puissance économique mondiale, les Etats-Unis.
Depuis plus d'un mois, les principales places financières internationales sont au rouge. Une situation inédite depuis la grande dépression de 1930. La réaction des grandes puissances économiques ne s'est pas fait attendre. Le G20 (groupe des pays les plus industrialisés et les pays émergents) a tenu une réunion virtuelle du G20 il y a une semaine et décide la mobilisation de 5 000 milliards de dollars pour contrer les répercussions sociales, économique et financières de la pandémie.
En Europe, l'Allemagne, première économie européenne, prends des mesures d'un montant de 1100 milliards d'euros pour faire face aux conséquences de la pandémie sur son économie.
Leur emboîtant le pas, la France a décidé la mobilisation d'un fond de 45 milliards d'euros sur trois mois pour face à une situation sociale et économique d'urgence et 300 milliards euros supplémentaires pour soutenir les banques et entreprises en difficultés.
Aux Etats Unis, la situation a empiré en l'espace de quelques jours. Les déclarations rassurantes du Président Trump il y a deux semaines ont cédé la place à la panique au vu du nombre record des contaminés (plus de 400 000) et la mise au chômage de 3 millions de personnes. Le congrès a voté un plan de 2 000 milliards de dollars. Le locataire de la Maison Blanche ira même jusqu'à obliger le géant américain de l'automobile, Général Motors, de produire des respirateurs. Ces derniers jours, les Etats unis sont devenu l'épicentre de l'épidémie avec près de 200 000 cas de contamination.

Un coup dur pour l'Algérie
La récession de l'économie mondiale n'épargne, cependant, aucun pays, grand ou petit. L'Algérie subit violemment les contrecoups de cette crise inédite qui est venue se greffer à une situation déjà difficile. Première conséquence direct sur l'économie locale est l'effondrement des prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux. Le confinement de plus de la moitié de la population mondiale a eu comme conséquence l'arrêt des transports aériens et terrestres. Une situation qui s'est répercutée négativement sur la demande mondiale de pétrole. Une baisse aggravée par la hausse de la production de l'Arabie saoudite et de la Russie.



Depuis presque un mois, le pétrole se maintien en dessous des 25 dollars le baril. Mais le pétrole n'est pas la seule déconvenue. Le confinement, comme seul moyen efficace pour lutter contre la pandémie touche de plein fouet d'autres secteurs économiques.


Les transports, publics et privés (compagnies aériennes, transport maritimes des voyageurs, tramways, métro, bus et taxis) sont totalement à l'arrêt. Le secteur du bâtiment et des travaux publics est paralysé dans les grandes wilayas du pays touchées par le virus. A cela s'ajoute, les dizaines de milliers d'artisans, de journaliers et d'intermittents poussés au chômage technique par ces temps de confinement. Seuls les secteurs de l'agriculture, des industries agro-alimentaires, du médicament, d'hygiène et des détergents, poursuivent normalement leurs activités. Les secteurs de la santé, au premier front, l'énergie, de l'eau et des finances et les administrations qui sont épargnés par la cessation des activités.


Quelle parade ?
En l'état actuel des choses il est encore difficile d'évaluer les pertes subies par les entreprises, publiques et privées, en raison du confinement des populations dans les wilayas touchées par le virus. Lors de la dernière réunion du Conseil des Ministres, l'examen du projet de la loi de finances complémentaire a été reporté. Un report qui permettrait au gouvernement de bien évaluer les conséquences financière de la pandémie et proposer les ajustements nécessaires pour terminer l'année 2020 sans de lourds déficits financiers interne et externe. Déjà et bien avant l'élaboration de cet avant-projet de loi de finances, certains patrons ont appelés à une amnistie fiscale et même à un effacement des dettes des entreprises privées. Un souhait qui s'inscrit en porte-à-faux avec la demande pressante du Président de la République à l'adresse du ministre des finances pour que les banques et l'administration fiscale récupèrent les crédits accordées aux entreprises et les impôts non encore recouvert.


La situation financière du pays ne permet aucune mesure allant dans le sens d'une amnistie fiscale ou d'un effacement des dettes.


Inévitablement, le gouvernement doit s'adresser aux institutions financières internationales pour demander aide et assistance pour dépasser cette grave crise de l'économie mondiale. Lors du dernier Conseil des ministres et en plus des 100 millions de dollars débloquer par le gouvernement pour l'importations des moyens nécessaires à la lutte contre le virus le Fond monétaire internationale et la banque internationale pour la reconstruction et le développement ont promis de fournir des aides de 100 millions de dollars pour le premier et 32 millions de dollars pour la second.


Le 17 mars dernier, les Conseils des administrateurs de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC) ont approuvé une enveloppe de financement accélérée d'un montant de 14 milliards de dollars afin de soutenir les efforts des pays en vue de faire face à la propagation rapide du virus. De ce montant, 8 milliards de dollars seront consacrés au soutien aux entreprises privées et à leurs salariés face à la baisse des activités causée par la pandémie. Les organisations patronales et les départements ministériels concernés peuvent d'ores et déjà préparer des dossiers pour bénéficier de cette aide vu que l'Algérie est membre du FMI et de la banque mondiale.
De son côté, l'Union européenne apporte elle aussi son aide. Bruxelles a déjà débloqué des aides au Maroc et à la Tunisie. L'Algérie, qui est un partenaire important de l'union européenne, plus de 50% des échanges commerciaux se font avec l'UE, est en droit de demander l'aide de Bruxelles.
Au dernier bilan du virus en Afrique, l'Algérie est le second pays, après l'Afrique du sud, par le nombre de cas et le premier par le nombre de décès.
Le recours à l'aide internationale devient inévitable pour limiter les conséquences désastreuses d'une pandémie planétaire dont personne ne sait à quel moment elle va s'arrêter.


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