Kora…corps d’un griot



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Le griot electro, ce troubadour de Guinée – décédé le 22 mai à l’âge de 70 ans -, l’auteur du désormais tube international Yeké Yeké, avait donné un concert mémorable à l’esplanade de Riadh el Feth en juillet 2009 lors du Panaf’ (deuxième réplique du Festival panafricain de 1969.

Un concert sonnant comme celui des retrouvailles avec le public algérien.

Et ce, après une absence qui aura duré… 24 ans. Le dernier concert à Alger de Mory Kanté, c’était en juillet 1985 à l’occasion du mythique Festival de la jeunesse, au même endroit de l’Oref, aux côtés de grands de la musique africaine, algérienne et maghrébine comme Salif Keita, King Sunny Ade, un certain Youssou N’dour, Touré Kunda, Jorge Ben, Alpha Blondy, Brahim Izri, Kassav, Ira Kere, T34, Raïna Raï, Djamel Allam…

C’est une foule massive toute ouïe et avertie qui s’était déplacée pour célébrer le retour de l’enfant prodigue, et puis la fierté de la musique africaine dans toute sa dimension plurielle, diverse et riche.

Ce fut une fête à tout… casser la baraque. Sémillant, troquant son costume traditionnel blanc contre celui de trois-pièces et béret couleur immaculée, Mory Kanté, le kora, son instrument de prédilection faisant corps… (à kora) avec lui, en bandoulière, accompagné d’un big band – avec une section cuivre impeccable, avec Marc, le tromboniste de Khaled – établira et rétablira une tête de pont musicale entre la Guinée et l’Algérie et ce, à travers ses tripes, vocalement parlant.

L’acteur Danny Glover dance sur de «gospel afro»

Enfin un «trip» (voyage) à destination d’une playlist représentant sa prolixe discographie tels les titres Bankiero, Mogo Djolo, Krougnegne, Warra Sima, Mankene, Touma (Wimowe, Dia, Soumba, Mansa Ya, Kissi Moba ou encore Mogo Djolo.

Un tempo tonique et «ultra-sonique» emmenée par cette voix caractéristique, rapide, chaude, généreuse et puis foncièrement soul. Donc, enivrante ! Une bonne intelligence instrumentale et orchestrale où le balafon, le kora, le saxophone, la flûte ou encore les percussions filent du très bon son. La formation de Mory Kanté joue sur du papier à musique.

Le public se délectera et dansera dans une sorte de transe urbaine et africaine sur les rythmes afro-beat, des pseudo-rumba zaïroise ou du mambo effréné. Même le grand acteur américain Danny Glover (L’Arme fatale) s’était “lâché” en esquissant des pas de danse au grand bonheur de ses fans. Ce Danny Glover est d’une grande humilité. La classe et la grandeur d’âme !

Et en prime, des «sessions» acoustiques où Mory Kanté, le griot mandingue, assis (à la manière unplugged) interprétera un solo hispanique et arabisant de par le quart de note oriental (mode sahli). Et aussi, ces introductions (istikhbar) incantatoires, chorales et spirituelles, celle d’un gospel afro.

«Solidarité, amour et fraternité avec des Africains…»

Dédiant une chanson à la Guinée, Mory Kanté s’adressera à son bon public : «C’est une chanson dédiée à la Guinée. C’est pour l’unité nationale. Nous avons besoin de la solidarité, l’amour et la fraternité des Africains en Afrique…»

Mory Kanté rendra hommage aussi aux femmes : «Je remercie toutes les femmes d’Afrique et celles du monde entier. Vive les femmes !» C’est sûr, ce griot des temps modernes est un sacré charmeur !

Cependant, avec le hit Yeké Yeké, Mory Kanté enflammera la foule. D’ailleurs, il recommencera avec un bis repetitea de Yeké Yeké. «This is soul Africa  ! (c’est la soul de l’Afrique ! Merci Alger !» saluera-t-il le public.


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