L'activiste Islam Benattia au JI

« Nous militons pour un parti rassembleur du hirak »



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La révision de la Constitution suscite moult réactions parmi les acteurs de la scène politique entre adhérents à la démarche et critiques du contenu qui selon certains n'a pas apporté le changement attendu.
Le populaire militant du hirak Seif Islam Benattia a saisi cette occasion pour lancer une initiative politique qui rassemblerait, selon lui, tous les acteurs du hirak y compris ceux qui l'ont quitté.
Benattia qui multiplie les sorties médiatiques depuis le 22 février 2019, évoque dans cet entretien accordé au Jeune Indépendant les motivations de son initiative et les actions à venir qu'il compte mener pour aboutir au changement qui traduirait les aspirations du Hirak. Toutefois, il n'a pas exclu le scenario de la reprise du hirak après la levée du confinement. Toutefois, il a fait part de son souhait de voir le parti qu'il compte lancer contribuer à la construction d'une « Algérie nouvelle dans le cadre d'un dialogue sérieux et ouvert. »

Le Jeune Indépendant : En tant qu'activiste du Hirak vous avez annoncé une initiative politique qui rassemblerait des acteurs du Hirak. Est- ce que vous pouvez nous dire où on en est de cette initiative et est-ce que vous envisagez de la transformer en parti politique ?

Islam Benattia : La réponse est claire. Notre initiative est un projet politique et qui dit projet politique dit parti politique d'autant plus qu'il n'y a pas d'autres méthodes pour exercer la politique selon les lois de la république qu'à travers un parti. effectivement, nous envisageons de transformer notre initiative en un nouveau parti qui émergera du Hirak et censé adopter les idées du 22 février 2019 sans pour autant prétendre représenter le Hirak .

LJI : Qu'en est- il du déploiement de votre initiative et l'adhésion de la population à travers les différentes wilayas ?

Islam Benattia : C'est tout à fait normal que je n'agis pas tout seul. La décision a été prise après longue réflexion avec plusieurs les amis et activistes politiques dans le Hirak et que plusieurs personnes à travers plusieurs wilayas ont adhéré à ce projet. Notre initiative n'exclut personne ni les gens qui ont décidé de quitter le Hirak ni ceux qui y sont encore.

Notre projet se veut un parti rassembleur de tous les Algériens qui croient au changement et que nous pouvons faire quelque chose ensemble.

D'ailleurs , même durant la période du confinement sanitaire nous avons continué, grâce aux moyens de communication, à débattre nos idées et à tenir des rencontres virtuelles à raison de trois fois par semaine. L'idée est de formuler un projet politique englobant tous les aspects liés notre vision sur l'Algérie de demain.

LJI : Quelle est votre position rapport à la mouture de la Constitution en cours de révision et est –ce qu'elle traduit, selon vous, les aspirations du Hirak ?

Islam Benattia : Sur ce point ma position est très claire. L'avant-projet de la nouvelle Constitution n'a rien apporté de nouveau. On s'y est attaché juste à changer l'appellation de certaines institutions. Je vous cite à titre d'exemple le remplacement du Conseil constitutionnel par une cour constitutionnelle tout en maintenant les mêmes prérogatives.
Concernant la séparation des pouvoirs, nous constatons dans le texte remis que le régime politique demeure « présidentialiste » et que nombre d'institutions restent chapeautées par le président de la république.
Pis encore, Nous relevons même des contradictions dans la mesure où le chef d'Etat parle dans son discours avec les médias d'une diminution des prérogatives du président et de la séparation « totale » entre les pouvoirs avec une justice indépendante, chose que nous ne trouvons pas dans l'avant-projet en question. D'ailleurs, il nous été donné de constater que dans l'introduction de la mouture de constitution la commission d'experts chargée de la révision de la constitution mentionne qu'elle n'a aucun droit de changer le régime politique alors le président avait évoqué dans les 54 engagements annoncés lors de la campagne électorale « d'un changement radical du système ».
Cela ne pourrait que refléter clairement la contradiction dont le parle et cette démarche ne traduit pas les aspirations du mouvement populaires. Pour le reste des observations à faire sur cette mouture, j'ai émis mes remarques article par article sur ma page Facebook et exprimé mon point de vue en la matière à travers les médias. Maintenant si ses propositions et observations seront prises en compte ou non, cela revient aux seules autorités publiques.

LJI : Est-ce que vous approuvez et adhérez à la démarche du président de la République Abdelmadjid Tebboune qu'il a baptisée la nouvelle république ?

Islam Benattia : Comment peut-on participer ou adhérer à une démarche où les décisions continuerons d'émaner d'une seule partie et dans un sens unique, du haut en bas. Nous aimerions bien contribuer à la construction d'une Algérie nouvelle dans le cadre d'un dialogue sérieux et ouvert, cela est notre objectif. Mais en l'absence des modalités adéquates basées sur le dialogue pour l'implication des différents acteurs dans cette démarche, nous restons dans les pratiques anciennes.

LJI : Avez-vous entrepris des contrats avec des hommes politiques pour les inviter à se joindre à votre initiative et est-ce que vous avez contacté les autorités publiques pour un éventuel dialogue au sujet du devenir du pays ?

Islam Benattia : Certes, le dialogue est un principe que je n'ai pas cessé de prôner depuis le 22 février 2019 et demeure la seule solution pour la résolution de tous les problèmes politique en Algérie ,mais, moi en tant d'activiste indépendant je ne pourrais entreprendre l'initiative d'entamer un dialogue avec les autorités publiques et je n'ai pas été contacté par quiconque pour un éventuel dialogue. Concernant mes contacts avec des personnalités politiques et des activistes ou encore l'élite dans les différents domaines, le travail est toujours en cours.

Notre projet verra la participation des gens issus de divers horizons et nous comptons rendre publique la liste des adhérents à l'initiative au moment opportun.

LJI : Selon vous, le Hirak va-t-il reprendre la mobilisation ? et est -ce que vous allez lancer des appels pour que le Hirak adhère à la démarche du président Tebboune ?

Islam Benattia :La reprise du Hirak reste la volonté de tous les hirakistes et je pense que le retour à la mobilisation est inévitable au vu de l'évolution des choses, car nous ne sommes pas encore arrivés à la satisfaction des revendications du hirak portées depuis le 22 février. Cela d'autant que la mobilisation reste le seul moyen de pression et le mouvement populaire a déjà fait preuve de son pacifisme. Donc la reprise permettra d'exercer une pression positive en vue d'aller vers plus de liberté d'opinion et concrétiser le changement aspiré.
Concernant la démarche du président, Il est important de bien définir les choses. Il y a une différence entre ce qui se dit dans les discours et les pratiques concrètes.
Avec un champ médiatique verrouillé plus qu'auparavant et des arrestations qui ciblent encore les activistes du Hirak, le climat ne permet pas d'aller vers un dialogue serein, cela d'une part, d'autre part, comment voyons nous cette nouvelle Algérie ? Chacun de nous a sa propre vision et il n'a y que le dialogue qui pourrait rapprocher les visions. Je pense qu'il y a des obstacles qui empêchent le président d'aller plus vite et d'appliquer les promesses faites.


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