Affaire des enregistrements téléphoniques

La justice se met en branle



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Les enquêtes lancées par les éléments de la police judiciaire et scientifique de Sétif et d’Alger, ayant auditionné de nombreuses parties et pas uniquement Fahd Halfaya, le directeur général de la SSPA/Black Eagles, et Nassim Saâdaoui, l’agent des joueurs, avancent bien, divulguent de nouveaux éléments d’un gigantesque puzzle, ainsi que de nouveaux noms de personnes impliquées dans une équation à plusieurs inconnues.

Prenant les allures d’une véritable affaire d’Etat, le dossier risque d’éclabousser une bonne partie du football algérien se trouvant sous le microscope de la justice, décidée à suivre à la lettre les instructions du président de la République, faisant de la lutte contre toutes les formes de la corruption la pierre angulaire de son programme.

La convocation des sus-nommés et des premiers responsables de l’USB, de l’ASAM, de l’USMBA et du CABBA qui auraient été cités dans un des nombreux enregistrements téléphoniques remis aux services de sécurité, et qui devaient être auditionnés jeudi par le procureur de la République près d’un tribunal d’Alger, montre que l’affaire va connaître des rebondissements et l’implication d’autres personnes.

Se trouvant désormais entre le marteau et l’enclume, ces personnes ne peuvent continuellement faire de Halfaya et Saâdaoui les boucs émissaires du virus gangrenant notre sport roi depuis des décennies. L’audience a été reportée à dimanche (aujourd’hui).

L’on apprend par ailleurs que des personnes de Sétif ont été auditionnées à la fin de la semaine écoulée par les enquêteurs en possession, nous dit-on, de plusieurs enregistrements.

Effectué à l’insu de Fahd Halfaya, le premier enregistrement ne laisse pas indifférent Mahfoud Kerbadj, l’ex-président de la Ligue professionnelle. «Nul n’a le droit d’enregistrer illégalement une communication téléphonique, de surcroît privée», dit l’ex-président du CRB. Faite à une chaîne privée, la déclaration de Mahfoud Kerbadj ouvre une brèche et pas des moindres.

Pour quelle raison Saâdaoui procède à l’enregistrement de la discussion à l’insu de son interlocuteur ? Qui lui a demandé de le faire ? Un acte aussi gravissime ne peut être le fait d’une seule personne ? L’enquête va sans nul doute démasquer les tireurs de ficelles se trouvant sous l’œil de la justice qui pour la première fois depuis l’indépendance du pays met les bouchées doubles pour couper l’herbe sous le pied des maquignons de notre sport roi.

Les résultats de l’affaire impliquant tout un bataillon de faux managers et de dirigeants sont attendus avec impatience et curiosité par l’opinion sportive réclamant les têtes de tous les commanditaires et auteurs des différents enregistrements dont la finalité est le racket.

En mettant le doigt sur un rançonnage ne disant pas son nom, des questions nous taraudent l’esprit : par quel «canal» Saadaoui a été mandaté par le directeur général de l’ESS pour transférer Boussouf vers Nice, Monaco et Rennes, transfert qui aurait été négocié contre un bon pactole (on parle de 2 millions d’euros) pour s’attacher les services de la pépite ? Qui a forcé la main à Halfaya pour qu’il confie un tel dossier à ce manager ? «Le football national a besoin d’une véritable purge.

Pour l’honneur de l’Algérie et de son football souillé, le moment est venu pour couper les racines du mal. Commencer par les branches ne serait qu’un feu de paille», soulignent de nombreux amoureux de notre sport-roi dans l’attente du débauchage de tout le personnel.


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