Des dizaines de victimes à travers le monde

Depuis l’automne 2019, le coronavirus a tué plus de 400 000 personnes dans le monde. Parmi elles, beaucoup d’artistes ont succombé à cette maladie qui a durablement transformé la vie des sociétés et des individus. 
Musiciens, artistes-plasticiens ou écrivains, les arts et lettres ont, comme d’autres corps de métiers, payé un lourd tribut au Covid-19.  
On dénombre des dizaines d’auteurs, musiciens, chanteurs, comédiens, peintres et philosophes morts depuis janvier 2020 des suites du coronavirus. 
En Algérie, on déplore la perte de l’artiste-peintre blidéen Mohamed Benbaghdad, décédé le 8 avril dernier à l’âge de 79 ans. Membre fondateur du groupe Aouchem (1967-1968), il fait des études en scénographie à l’INADC puis rejoint la rédaction culturelle d’El Moudjahid où il exercera en tant que journaliste jusqu’en 1997. 
Le continent a également perdu le jazzman camerounais Manu Dibango, décédé le 24 mars dernier en France à l’âge de 86 ans. Surnommé Papa Groove, le saxophoniste et chanteur capitalisant plus de cinquante ans de carrière figure parmi les pionniers du world-jazz africain ayant marqué son époque et animé des centaines de concerts sur les scènes les plus prestigieuses. 
Il meurt à Melun, une semaine après avoir été hospitalisé et sera enterré au cimetière parisien du Père-Lachaise. Sarah Maldoror, cinéaste française d’origine antillaise, néanmoins considérée comme l’une des voix les plus importantes du cinéma africain. Elle décède le 13 avril à l’âge de 90 ans. Le chanteur et compositeur congolais Aurlus Mabélé, né en 1953, décède à Paris le 19 mars 2020 des suites du Covid-19, il est notamment connu comme le créateur du «soukous», un style musical qui a marqué l’ensemble du continent africain et influencé ses musiques urbaines. Le 4 avril dernier, la décoratrice, designer et féministe tunisienne Leïla Menchari tire sa révérence à l’âge de 93 ans. Elle est notamment connue pour être l’une des décoratrices vedettes de la maison Hermès. 
Une semaine plus tard, l’architecte irakien Rifaât Chadirji, considéré comme le père de l’architecture moderne de son pays, décède à Baghdad. Egalement photographe, auteur et activistes, il a fait partie du «Bagdad Modern Art Group» et s’est fait connaître par son style de réinvention et modernisation des formes architecturales traditionnelles irakiennes. 
Le monde de la chanson a également perdu de nombreux artistes, notamment en France, où l’auteur-compositeur-interprète Christophe meurt du coronavirus le 16 avril à l’âge de 70 ans. Auteur mythique de la chanson Aline, il se fait également connaître avec des titres à succès comme Les mots bleus ou Le paradis perdu. Il décède un mois après avoir interrompu sa dernière tournée en mars 2020. Son compatriote violoniste et chef d’orchestre Jean Leber, 80 ans, succombe également aux complications liées au Covid après avoir passé toute une vie entre scènes et enseignement de la musique.  Aux États-Unis, la fulgurante propagation du virus n’a pas épargné la communauté artistique : le dramaturge et comédien Terrence McNally, le chanteur de Country Joe Diffie, Allan Merril le leader du groupe The Arrows, le trompettiste de Jazz Wallace Roney, l’actrice Julie Benett, etc. 
L’Amérique latine a notamment perdu deux de ses illustres auteurs. L’écrivain et ancien détenu politique Luis Sepulveda, né en 1949, décède le 16 avril dernier, laissant derrière lui une œuvre remarquable dont le roman «Le vieux qui lisait des romans d’amour». 
Il est également connu pour avoir milité en faveur du gouvernement Allende, ce qui lui a valu les geôles de Pinochet durant plus de deux ans, sa peine de 28 ans de prison ayant été commuée sous la pression des ONG en huit ans d’exil en Suède. 
Mais le militant n’ira pas en Europe et sillonnera l’Amérique latine pour y contribuer aux luttes de l’époque, notamment les Sandinistes du Nicaragua. Le bédéiste argentin Juan Gimenez Lopez, né en 1943, connu pour ses œuvres futuristes, décède le 2 avril 2020.
S. H.