La reprise est-elle encore possible ?



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La levée partielle ou totale du confinement imposé depuis la mi-mars dernier devrait permettre un retour progressif à la normale. Le secteur des sports devant constituer un maillon dans cette dynamique de reprise des activités publiques.
Les pouvoirs publics ont donné le feu vert à un retour progressif à la normale. En validant l’option de déconfiner totalement ou partiellement, le gouvernement a toutefois mis des balises afin d’éviter d’éventuels «dérapages» dont les conséquences ne sont plus à sous-estimer. C’est pourquoi la mise en place d’un protocole sanitaire est un impératif. C’est le seul moyen actuellement qui puisse garantir un tant soit peu la sécurisation des populations d’une nouvelle vague. Et c’est pourquoi les activités de masse, comme les manifestations sportives, doivent réunir un minimum syndical de conditions de prévention et d’intervention. Outre les gestes barrières exigés aussi bien à l’entraînement que durant les compétitions, les confrontations doivent se tenir à huis clos, mesure provisoire également en vigueur au niveau de l’ensemble des championnats de football qui ont repris ces dernières semaines. En Allemagne, en Italie, en Espagne et bientôt en Angleterre, l’affaire est prise au sérieux et clubs, fédérations et ligues professionnelles ont mis le paquet pour que «tout se passe bien». Qu’en est-il en Algérie où la FAF, la LFP et les clubs des deux ligues dites professionnelles et ceux de la division «amateurs», les seuls à être concernés par une éventuelle reprise, attendent le feu vert des autorités ? Les déclarations faites depuis quelque temps laissaient entendre que le football reprendra son droit de cité dès que les autorités sanitaires décideront de la levée du confinement. Ce n’est certes pas totalement le cas, des villes (29 wilayas) qui disposent d’une, voire de plusieurs équipes engagées dans lesdits challenges (L1, L2 et DNA) vont encore vivre sous un régime particulier. Alger, Blida, Oran, Bordj Bou Arréridj, Constantine, Annaba, Chlef, Béjaïa, Sidi Bel-Abbès, Biskra, Relizane, Médéa et Sétif sont des contrées très représentées, environ 80% des clubs dépendant de la LFP et de la LNFA, dans les trois divisions précitées. L’allégement des horaires de confinement dans ces villes pourrait ouvrir la voie à une reprise des entraînements. Ce qui ne sera pas nécessairement possible pour un retour à la compétition lequel exige des déplacements, des sites d’hébergement et de restauration. Des commodités qui n’existent pas partout et aux mêmes standards, des villes ne disposant ni d’hôtels classés et aux capacités d’accueil optimales (nombre de chambres singles, notamment) ni même d’un centre hospitalier en mesure d’assurer la couverture de ces manifestations sportives en sus de ses charges quotidiennes envers les patients de la ville en question. Le protocole sanitaire n’étant pas un simple flacon de gel hydroalcoolique, une bavette ou un gant chirurgical, il est à se demander si les clubs et les villes qui abritent les matchs de ces derniers, ont cette maîtrise d’un dispositif qui, en Europe, requiert la mobilisation de beaucoup de moyens humains et logistiques. Si le protocole mis en place par la LFP, validé par la FAF et amélioré par le MJS sous la bienveillance du conseil scientifique du CNMS peut être garanti à Alger et dans les grandes métropoles, il n’est pas évident que des wilayas de taille moyenne et aux infrastructures désuètes, puissent assurer ce type de protocole si exigeant et si onéreux. Ce qui explique, en grande partie, le pourquoi des hésitations des pouvoirs publics et des instances sportives à se projeter sur une reprise risquée et aux conséquences inconsidérées.
M. B.


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