Nehme au JI

Dans cette crise de Covid-19 l'Algérie s'en sort grandie



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A l'instar de nombreux autres pays du monde, l'Algérie se prépare à la levée du confinement, après une lutte lancée contre le Covid-19 qui bouleversé d'un côté l'ordre mondial et révélé un retour au nationalisme étroit et réfractaire à toute solidarité entre les peuples. La Chine, foyer de la pandémie a pris le chemin inverse : combattre le mal chez elle tout en portant assistance aux pays vulnérables. L'Algérie, la Chine et la Russie ont consacré, dans ces circonstances, leurs liens historiques. L'Algérie fut parmi les premiers pays à soutenir la Chine dès l'apparition de la pandémie. La Chine a renvoyé l'ascenseur à l'Algérie. L'axe Alger-Pékin-Moscou en sort renforcé de cette épreuve. Majed Nehme, Directeur de la rédaction du magazine « Afrique-Asie », évalue dans cet entretien accordé au Jeune Indépendant, l'état des lieux découlant d'une pandémie aux effets inédits, son incidence sur les relations internationales et les actions menées par l'Algérie pour juguler une crise des plus douloureuses. M. Nehme est également l'auteur de plusieurs ouvrages en langue arabe et il a notamment dirigé la publication de l'Encyclopédie politique, en sept volumes. En 2012 il publie « La face cachée des révolutions arabes » qui est son dernier ouvrage à ce jour.

Le Jeune Indépendant : La pandémie Covid-19 a bouleversé l'ordre mondial. Pourriez-vous nous en résumer les principaux changements au plan politique, économique et géopolitique ?
Majed Nehme : Il est encore prématuré de parler de bouleversement politique, économique et géopolitique de l'ordre mondial. Il faut attendre la fin de la pandémie pour en dresser le bilan. Actuellement, le monde vit à l'heure de l'urgence. Tout est mobilisé pour venir à bout de ce fléau qui a touché, d'une manière ou d'une autre, toute l'humanité.
L'heure des bouleversements et des comptes viendra après. Elle viendra inévitablement, car nous ne sommes pas seulement en face d'une crise sanitaire planétaire, mais d'un système mondialisé qui a rendu une telle crise possible. On remarquera que ce sont les pays dotés de structures étatiques fortes et d'une économie sociale et solidaire qui ont jusqu'ici le mieux géré cette pandémie. La Chine, pays où l'épidémie avait surgi, a réussi, au bout de deux mois, à la juguler. Les pays voisins de la Chine (Vietnam, Corée du Sud, Taïwan …) ont pu limiter le nombre de victimes.
Le Vietnam, voisin de la Chine et peuplé de près de 96 millions d'habitants n'a jusqu'ici annoncé aucun décès sur 268 cas positifs. C'est dû, comme en Corée du Sud, à une prise en charge précoce de la menace, comme le dépistage systématique et intelligent des cas avérés et le traçage des personnes qui ont été en contact avec le virus.

Le bilan provisoire de la pandémie atteint, hier plus de 8 800 000 personnes contaminées dont 460 000 morts. On est encore très loin du bilan de la grippe saisonnière dans le monde et qui s'élève, selon l'Organisation mondiale de la santé, jusqu'à 650 000 décès par an !

Toujours selon l'OMS, sur les 56,9 millions de décès survenus dans le monde en 2016, plus de la moitié (54%) sont dus à dix causes principales. Les cardiopathies ischémiques et les accidents vasculaires cérébraux furent responsables de 15,2 millions de décès au total en 2016. Elles sont restées les premières causes de mortalité dans le monde au cours des 15 dernières années.

Les bronchopneumopathies obstructives chroniques ont fait 3 millions de morts en 2016, tandis que les cancers pulmonaires (avec ceux de la trachée et des bronches) ont provoqué 1,7 million de décès. Le diabète a tué 1,6 million de personnes en 2016, contre moins d'un million en 2000. Les décès dus à la démence ont plus que doublé entre 2000 et 2016, ce qui en fait la 5e cause de mortalité dans le monde en 2016 alors qu'ils n'arrivaient qu'en 14eposition en 2000.
Les infections des voies respiratoires inférieures, maladies transmissibles les plus mortelles, sont à l'origine de 3 millions de décès dans le monde en 2016. Le taux de mortalité imputable aux affections diarrhéiques a diminué d'un million entre 2000 et 2016, ce qui représente tout de même 1,4 million de décès en 2015.
La tuberculose, même si elle a provoqué moins de morts au cours de cette période, demeure, avec le chiffre de 1,3 million, dans les 10 principales causes de décès. Le VIH/sida n'en fait plus partie : il a provoqué 1 million de décès en 2016 contre 1,5 million en 2000.
Outre ces causes de mortalité, citées par l'OMS, n'oublions pas que la faim et la malnutrition tuent chaque année plus de trois millions de personnes alors que le tabagisme cause la mort de 8 millions de personnes.

Je pourrais élargir ces bilans mortifères à d'autres domaines comme le climat, le terrorisme, les guerres, les accidents technologiques, les catastrophes naturelles, les sanctions et les blocus inhumains (le blocus contre l'Irak de 1991 à 2003 a causé la mort d'un million et demi d'Irakiens !

Pourquoi donc cette panique planétaire ? Tout simplement parce que le coronavirus a très vite contaminé l'économie mondiale, qu'il a presque mise à l'arrêt.

Cela s'explique par l'impréparation, voire la faillite des systèmes de santé publique dans la plupart des pays qui avaient opté pour une mondialisation sauvage, comme c'est le cas aux États-Unis et dans l'Union européenne. La pandémie a particulièrement touché ces économies basées sur la délocalisation, synonyme de désertification industrielle, de destruction des services publics, de dominance du secteur tertiaire (qui représente 80% de l'activité économique).

Pourtant les alertes ne manquaient pas. Personne n'a voulu tirer les leçons des précédentes pandémies. Sans remonter jusqu'à celle de l'influenza, dite grippe espagnole vers la fin de la Première Guerre mondiale, et qui avait fauché plusieurs dizaines de millions de vies humaines, citons la pandémie, aujourd'hui oubliée ou occultée de la grippe de Hong Kong qui avait surgi en 1968 provoquant la mort d'un million de personnes dans le monde dont 30.000 en France. Malgré toutes ces alertes, la recherche sur les épidémies n'a pas consacré suffisamment de moyens pour prévenir cette pandémie, qui sera, à n'en pas douter, suivie de bien d'autres. Pour une raison simple : les vaccins ne rapportent pas beaucoup de profits. Espérons que le Covid-19, qui a contaminé l'économie mondiale, va provoquer un sursaut salvateur dans ce domaine.

LJI : Le président américain Donald Trump, qui avait au départ minimisé la gravité du covid-19 en la qualifiant de « grippette », s'est rétracté mais en cherchant à faire porter la responsabilité à l'OMS et la Chine ?

Majed Nehme : Trump n'est pas le seul à avoir minimisé la gravité de cette pandémie. La plupart des pays occidentaux, aujourd'hui les plus affectés, regardaient, amusés, les Chinois combattre le virus. C'est le cas aussi du Brésil qui, jusqu'à aujourd'hui, persiste et signe dans cette voie idéologique, malgré la montée en flèche des décès (15.000 à la mi-mai).
Trump n'accuse pas seulement la Chine et l'OMS, mais aussi la communauté scientifique américaine qui refuse un déconfinement jugé trop rapide.

L'actuel locataire de la Maison blanche, candidat républicain à sa propre succession, qui se voyait remporter la présidentielle de novembre de cette année haut la main, se sent désormais menacé.

Son principal atout c'était l'économie. Or avec le coronavirus, l'économie est à terre, le chômage a atteint des taux jamais égalés depuis la Grande Dépression de 1929. La dette, déjà abyssale, avec 23.223 milliards de dollars au 31 janvier de cette année, va être augmentée de plusieurs autres trillions de dollars avec le coronavirus. A cela s'ajoute la crise pétrolière qui va condamner la plus grande partie des compagnies de gaz de schiste, déjà lourdement endettées, à la faillite. Car avec un prix de pétrole très bas (20 dollars le baril), ces compagnies ne pourront plus continuer à produire avec un coût d'extraction d'au moins 50 dollars.

Face à ces sombres perspectives, Trump essaie de faire diversion en lançant des accusations à l'emporte-pièce. Il a même accusé l'OMS de collusion avec la Chine alors qu'il est de notoriété publique que cette organisation onusienne est très complaisante avec le lobby pharmaceutique américain. Mais quelles que soient les conséquences géopolitiques de cette pandémie, qui n'a pas encore atteint son pic aux États-Unis, tout indique que l'Occident se lance dans une nouvelle guerre froide, contre le géant chinois cette-ci.

LJI : Des voix à l'intérieur des États-Unis d'Amérique s'insurgent déjà contre l'incohérence de la politique menée par Donald Trump. L'Amérique peut-elle s'attendre à une élection présidentielle très serrée ?

Majed Nehme : Tous les ingrédients sont là pour une confrontation très serrée. Mais il est trop risqué de se prononcer sur l'issue de cette confrontation. Tous les voyants économiques, sociaux, énergétiques et sanitaires sont au rouge, à part la Bourse. Trump avait prédit qu'à moins de 100.000 décès, c'est un score acceptable pour le pays. Un score presque atteint avec plus de 90.000 morts vers la mi-mai. Ce sera bientôt le double des victimes de toutes les guerres américaines après 1945.

D'ici novembre, nous ne savons pas quelles surprises surgiraient sur le plan intérieur, ou si, par aventurisme, une intervention militaire contre l'Iran ou le Venezuela, serait décidée pour canaliser la colère populaire contre la gestion calamiteuse de la crise.

LJI : En Europe, le Covid-19 a constitué une rude épreuve pour l'UE. Les Italiens ont brûlé le drapeau de l'UE et hissé celui de la Chine et de Cuba. Cela augure-t-il d'un nouveau Brexit ?

Majed Nehme : La pandémie a dévoilé au grand jour les insuffisances, pour ne pas dire le fiasco de l'Union européenne face à cette crise sanitaire qui était pourtant prévisible.
On a constaté l'impréparation, que ce soit au niveau de la prise en charge des patients, ou au niveau de la communication politique. Cette pandémie a aussi montré la faillite de la doctrine fondatrice de l'UE : effacement des États face à un secteur privé sauvage de plus en plus mondialisé, plus soucieux d'accumuler les profits que de servir l'économie réelle ; la désertification industrielle, la baisse du pouvoir d'achat, le recul des libertés politiques, un désarroi social propice à la montée en puissance de toutes sortes de mouvements identitaires fermés sur eux-mêmes, xénophobes, racistes.

Cela nous rappelle tristement l'entre-deux guerres mondiales et la montée du fascisme et du nazisme. La bureaucratie technocratique de Bruxelles conduit l'UE à l'impasse, voire à l'éclatement, amorcé par le Brexit.

Je pense qu'un sursaut est toujours possible si l'on en croit les déclarations des principaux dirigeants européens. Même l'Allemande Angela Merkel l'a laissé entendre en disant que les traités ne sont pas intouchables.

D'ailleurs dès le début de la pandémie, la Commission européenne avait gelé toutes les règles budgétaires relatives aux déficits, favorisant ainsi l'endettement des Etats pour faire face à l'urgence sanitaire et sociale.

Si aucune révision sérieuse des traités européens basés sur le libéralisme débridé, la soumission aux États-Unis, la mondialisation sauvage, la réhabilitation du rôle de l'Etat régulateur et protecteur n'est pas faite, il y a toutes raisons de voir l'UE imploser.

LJI : Comment voyez-vous le monde post corona ?

Majed Nehme : Bien malin celui qui pourrait répondre au jour d'aujourd'hui à une telle question sans se tromper ! Nous sommes dans une période d'incertitudes qui suscite toutes sortes d'interrogations. Le monde post-corona risque-t-il de ressembler étrangement à celui du pré- corona, du moins à très court terme ? Ou bien va-t-on, par conviction ou par obligation, vers un nouvel ordre mondial ?

En tout cas, si des changements structurels dans les relations internationales et dans le fonctionnement des économies mondialisées n'interviennent pas, une crise systémique pourrait s'en charger.


Déjà, avant même que la pandémie ne soit vaincue, un parfum de nouvelle guerre froide pointe à l'horizon avec la Chine, élevée par Washington et ses obligés au stade de menace existentielle à abattre. Une guerre qui constitue une véritable fuite en avant qui n'empêchera pas l'effondrement de l'ordre mondial actuel, synonyme de désordre, de guerres, d'inégalités…

Rappelons que la grande crise financière de 1929 n'avait pu être jugulée provisoirement, du moins aux États-Unis, que par l'adoption, trois ans après, du fameux New Deal lancé en 1933 par le nouveau président, le démocrate Franklin DelanoRoosevelt. Ce dernier fait voter par le Congrès, du 9 mars au 16 juin 1933, une série de lois interventionnistes qui vont chambouler tous les credos du libéralisme américain basé sur le laisser-aller, laisser-faire. Après un plan de sauvetage des banques, le 10 mars 1933, il lance de grands travaux publics, soutient massivement l'agriculture et l'industrie, taxe lourdement les très grandes fortunes à 91% !
Mais quelques années plus tard, le New Deal est pratiquement abandonné au profit d'une nouvelle politique dynamique de réarmement.

Cette politique est-elle transposable à la nouvelle donne générée par la crise économique post-corona ? Allons-nous vers un chômage massif, une sévère récession, conséquence de la montagne de dettes contractées pour soutenir l'économie ? Va-t-on enfin vers un nouveau deal vert qui créerait un nouvel ordre économique plus éthique et plus propre ? Ou bien s'achemine-t-on tout droit, grâce aux nouvelles technologies de la communication, vers une dictature mondiale globalisée ? On le voit, tous les scénarios sont ouverts, vers le pire, comme vers le meilleur.

LJI : Le principe dont se targuait Washington d'assistance aux peuples en danger n'est-il pas bafoué par Donald Trump qui a refusé la suspension des sanctions contre l'Iran pour permettre à Téhéran de lutter contre le corona ?

Majed Nehme : Il ne faut pas oublier que le programme électoral de Donald Trump de 2016 était basé sur un slogan simple, voire simpliste : « America First ! » Il reflétait une idée bien ancrée dans l'imaginaire d'une partie de l'Amérique profonde qui pense que les malheurs des classes populaires et moyennes sont les conséquences d'une mondialisation effrénée et d'une politique étrangère hégémonique qui avait propulsé les États-Unis au rang de gendarme de la planète. Cette frange de l'opinion majoritaire était donc favorable à un certain isolationnisme qui se traduirait par un repli sur soi afin de mieux se consacrer à la reconstruction d'une Amérique qui voit ses infrastructures parties en lambeaux. Ce n'est pas nouveau dans l'histoire des États-Unis. Cela nous rappelle un autre slogan en vogue en France dans les années 50, lancé par Raymond Cartier, un journaliste à Paris-Match : La Corrèze avant le Zambèze » !

Donald Trump, qui a un sens très poussé de l'opportunisme, avait mieux que quiconque saisi la force opportuniste de cet argument auquel il ne croyait pas vraiment, même s'il en fait un argument de campagne. Pour lui, « L'Amérique d'abord », voulait dire « le monde après ». Il le répète d'une manière choquante, répugnante, même si ce principe avait guidé les pas de tous ses prédécesseurs.

N'oublions pas que le président Obama avait soumis l'Iran à des sanctions autrement plus redoutables que celles imposées par Trump, puis, ayant réaliséqu'elles ne feront jamais plier ce pays, il s'est résigné à conclure un accord avec lui en 2015. Un accord couvert par l'ONU et que Trump avait juré de torpiller s'il était élu. Il pensait que cette posture allait lui ramener les voix des puissants lobbies israéliens et évangéliste. Une fois élu, il a donc déchiré l'accord sur le nucléaire mais sans parvenir à imposer son dictat aux autres membres signataires.

En refusant de suspendre les sanctions unilatérales contre l'Iran en temps de pandémie, tout en négociant dans les coulisses avec ses émissaires, il donne des gages de soumission à ces deux lobbies qui, pense-t-il, vont l'aider à se faire réélire. Cette posture s'inscrit par ailleurs dans une politique plus générale d'alignement sur les positions israéliennes, voire de certaines monarchies du Golfe. Par ailleurs, Washington n'a jamais couru « pour secourir des peuples en danger ». Les « aides » américaines, en recul sous Trump, étaient accordées pour acheter l'allégeance et la servitude des pays qui les recevaient, ou pour servir les intérêts géopolitiques de l'Amérique. L'humanisme n'avait rien à voir avec ces « aides ». Les sanctions américaines ne touchent pas que l'Iran, elles visent tous les pays que Washington estime récalcitrants à ses volontés. C'est le cas de la Syrie, de Cuba et du Venezuela qui sont soumis à des sanctions barbares.

C'était aussi le cas de l'embargo contre l'Irak de 1990 à 2003 et qui avait causé la mort de millions d'Irakiens.… Trump a même arrêté les aides que les États-Unis accordaient à l'Unrwa, l'Agence de l'ONU créée en 1949 suite au nettoyage ethnique pratiqué par les organisations terroristes juives, dont la Haganah, et qui avait forcé plus d'un million de palestiniens àl'exode vers les camps de réfugiés dans les pays arabes voisins. Il y a quelques jours, les Palestiniens ont commémoré le 72e anniversaire de la Nakba, mot donné à cette catastrophe !

LJI : Comment évaluez-vous les mesures initiées par l'Algérie dans la lutte contre le corona ?

Majed Nehme : L'Algérie s'en sort grandie face à la pandémie. C'est le constat qu'a fait l'OMS, à travers son représentant sur place à Alger, qui a félicité « leadership du ministère de la santé et les mesures prises par le gouvernement algérien pour circonscrire l'épidémie à tous les niveaux ».
Il faut reconnaître que les responsables algériens de ce secteur n'ont pas paniqué et ont pris toutes les mesures pragmatiques qui s'imposaient dès l'apparition des premiers cas de contamination à Blida.

Le président Abdelmadjid Tebboune a perçu très tôt la gravité et la dangerosité du Covid-19 en ordonnant dès le 23 mars un confinement partiel à Alger et total dans la région de Blida, au sud de la capitale, la plus touchée par la pandémie.
Il faut rappeler que c'est à Blida que le premier foyer de cette pandémie a été repéré. Seize membres d'une même famille de cette région ont été contaminés par le coronavirus à la suite de contacts avec des ressortissants algériens résidants en France.

On remarquera aussi que contrairement à ce qui s'était passé en France et dans de nombreux pays européens au début de la pandémie, où la gestion de la crise était pour le moins chaotique (manque de gel, de masques, de respirateurs, de lits d'hôpital, de tests…), l'Algérie a pu faire face sans paniquer en comptant sur ses moyens et ses ressources humaines et en faisant appel à ses amis chinois, russes et cubains qui avaient répondu présents.

Certes, le bilan est lourd mais rien à voir avec les pays de la rive Nord de la Méditerranée. Il aurait pu être plus grave encore si les mesures de riposte n'avaient pas été prises à temps sur l'étendue d'un territoire vaste comme un continent (fermeture de frontières, confinement, dépistage, distanciation physique, abondance de masques à prix symboliques etc. C'est ce qui avait permis de constater que d'ores et déjà la pandémie est sur la pente descendante.

L'Algérie a également beaucoup appris de l'expérience pionnière chinoise en la matière.

Elle a pu apprécier l'aide inestimable de la Chine dans ce domaine et la solidité du partenariat et de l'amitié entre les deux pays. Une amitié qui date déjà de l'époque de la guerre de libération nationale.

Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad a eu d'ailleurs les mots justes pour répondre au message de son homologue chinois en déclarant dès avril dernier : « Je remercie le Premier ministre chinois et son gouvernement pour le travail colossal fourni pour nous aider à combattre cette pandémie. Il est certain qu'ensemble, nous allons triompher de ce fléau. » En concluant que « ce n'est qu'une étape dans les relations entre les deux pays », des relations « privilégiées, avec un passé glorieux, un présent solide et un avenir rayonnant ». Ces mots ne sont pas anodins. Ils ont été prononcés au moment où les relations franco-algériennes étaient au plus bas.


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