La moitié des cas Covid enregistrée au chef-lieu

Depuis jeudi dernier, la recette principale d’Algérie Poste à Constantine est fermée. La crise sanitaire a contraint cette structure de service public à garder ses portes closes pour au moins quelques jours.

En effet, sur une feuille placardée à l’entrée de la «Grande poste», il est juste mentionné : «Le bureau est fermé jusqu’à nouvel ordre». Aucune explication n’est portée à la connaissance des citoyens lésés par ce cas de force majeure. Selon certaines sources, un guichetier a été testé positif au coronavirus.

La mise en quarantaine en pareil cas ne souffre donc aucune ambiguïté. Sauf que ce n’est pas la seule administration à être affectée dans la même semaine par l’épidémie. La délégation de l’arrondissement urbain d’El Guammas est aussi fermée depuis le 18 juin. Un cas confirmé à la Covid-19 parmi le personnel est à l’origine de cette suspension d’activité, peut-on saisir à travers une note manuscrite affichée à l’adresse des administrés.

Ces contaminations, selon certains observateurs, seraient une conséquence de la reprise professionnelle à partir du 14 juin, première étape du plan de déconfinement. Le non-respect des mesures de protection aidant, la courbe épidémiologique de la capitale de l’Est, après avoir enregistré depuis le début du mois en cours une certaine stabilité, avec 2 cas et zéro décès, a connu un rebond hier avec la confirmation de 9 cas.

Un lien de cause à effet, comme semble l’affirmer le député de Constantine Rachid Yaici, par le truchement d’une publication, sur sa page Facebook, des statistiques sur la pandémie dans la wilaya. Un éclairage fort instructif sur l’évolution de la conjoncture sanitaire locale en l’absence de communication de la part des responsables du secteur de la santé.

Ainsi, l’on apprend que les trois centres de référence, à savoir le CHU, l’hôpital El Bir et celui de Didouche Mourad, comptabilisent respectivement 102 cas pour le premier et 70 chacun pour les deux autres. L’analyse des statistiques confère la première place dans ce funeste palmarès à la municipalité du Vieux Rocher.

En effet, cette dernière caracole avec près de la moitié du nombre de malades Covid dans la wilaya, soit un taux de 49%. Elle est talonnée par la nouvelle ville Ali Mendjeli avec 36%, la commune de Hamma Bouziane avec 5%.

Le reste est réparti sur les autres communes. Les chiffres sont têtus. Ils lèvent tout doute sur le fait que la ville de Constantine et celle d’Ali Mendjeli sont incontestablement les deux principaux foyers de l’épidémie. Et de l’avis général, c’est à ce niveau que le relâchement est ostentatoire.

Le port du masque rendu obligatoire et l’observation de la distanciation dans l’espace public ou dans les administrations sont un fait rare. «Nous assistons à un flux inquiétant de malades vers les services Covid, lesquels sont parfois renvoyés chez eux, en dépit de leur état critique, faute de lits.

Les établissements hospitaliers sont débordés et si le déconfinement continue à être associé à une reprise de la vie normale, nous risquons une deuxième vague», avertissent des médecins sur les réseaux sociaux, en conjurant la population à adopter les gestes barrières afin de prémunir les familles et les personnels soignants. Car, faut-il le souligner, ces derniers ont payé un lourd tribut depuis le début de l’épidémie à travers le territoire national.

A Constantine, où le nombre de cas confirmés est de 521, le milieu hospitalier n’a pas été épargné. La preuve est que le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a été obligé d’intervenir. Il a récemment procédé à l’installation d’une commission dont la mission est la prise en charge et le suivi des paramédicaux infectés par la Covid-19 dans la wilaya.