Des festivals d'été revisités en France pour «sauver quelque chose»



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«Préserver ce qui pouvait l'être» : quelques dizaines de festivals de spectacle vivant en France veulent faire bonne figure durant cet été brisé par le coronavirus, se réimaginant avec jauge réduite, concerts diffusés sur internet ou en plein air. Après l'avalanche d'annulations, festivals et salles sont toujours soumis à des règles de distanciation drastiques, de quoi indigner artistes et producteurs qui s'estiment lésés par rapport à d'autres secteurs.
Si elles sembleront bien pâles en comparaison avec leurs éditions précédentes, les manifestations de musique classique, d'opéra, de théâtre ou de cirque qui ont été repensées se voient comme un acte de résistance dans un climat de morosité.
   
«Garder un murmure théâtral»
«Je ne pouvais pas laisser Avignon muselée», assure à l'AFP Serge Barbuscia, président de Scènes d'Avignon qui regroupe cinq théâtres permanents de la Cité des Papes, privée cette année de ses célèbres festivals, le «in» et le «off». «Il fallait qu'on fasse quelque chose. Nous sommes les gardiens du feu et avons souhaité garder un murmure théâtral», ajoute ce directeur de théâtre. Du 16 au 23 juillet, il organise des lectures d'une quinzaine de textes contemporains inédits au Palais des Papes, haut lieu d'Avignon. «On retourne à l'essence du théâtre avec ces mises en voix.»
Des dizaines d'acteurs et d'actrices liront ces textes non pas dans la Cour d'honneur, scène emblématique du «in», mais dans le Cloître adjacent, en plein air.
Deux lectures sont prévues par soirée (18h30 et 20h30) devant un public de 100 personnes (entrée libre et sur réservation). Des textes qui «viennent d'être écrits, sur des sujets d'aujourd'hui». Parmi les auteurs : Pierre Notte, Serge Valleti, Rémi De Vos, Matei Visniec ou encore Eric Bu et Laura Léonie qui ont écrit «sur un couple qui pense qu'on vit la fin du monde».
Parmi les autres manifestations annoncées : le Festival des Heures musicales de l'Abbaye de Lessay en Normandie avec 270 spectateurs dans l'église romane, le Festival des Forêts, qui propose des «bains de forêts musicaux» avec 20 personnes par groupe à Laigue et Compiègne, ou encore le festival de cirque annuel du Centre international des arts en mouvement à Aix-en-Provence (200 personnes en plein air chaque soir).
De même, les Rencontres musicales d'Évian proposeront six concerts (4-9 juillet), la moitié de sa programmation initiale.
La Grange au Lac, salle de 1 100 places, célèbre pour son lien avec le légendaire Rostropovitch, accueillera 150 spectateurs pour des concerts retransmis en direct sur Radio Classique et la plateforme Medici.tv.
Il s'agira d'une affiche de musique de chambre — la présence de grands orchestres sur scène posant encore problème —, avec des artistes essentiellement  basés en France dont le quatuor Ebène, Gautier Capuçon, Alexandre Kantorow et Bertrand Chamayou. «On va s'adapter pour recevoir le plus de gens possible si la jauge autorisée évolue», précise Philippe Bernhard, le directeur artistique. «On a voulu préserver ce qui pouvait l'être, et sauver quelque chose, notamment l'écosystème du festival», assure-t-il. «L'organisateur est le premier des dominos, à partir du moment où l'on baisse les bras, tous les autres s'effondrent.»
Un état d'esprit partagé par Pierre Audi, directeur artistique du Festival d'Aix-en-Provence, une des plus importantes manifestations d'art lyrique dans le monde : «Il faut construire et dire aux gens que nous serons là dans l'après-crise.»
   
«Se projeter en 2021»
Le Festival, initialement prévu du 30 juin au 18 juillet, n'a pas eu la chance du calendrier de Salzbourg, rare rescapé des grandes manifestations estivales, qui se tiendra pendant le mois d'août. Ou du festival international de piano de la Roque d'Anthéron, également maintenu en août. Pour M. Audi, il était «très difficile d'organiser une billetterie, même limitée. Il faut créer plusieurs entrées pour des lieux comme le Théâtre de l'Archevêché; c'était bien trop tard».
À défaut des cinq productions ambitieuses d'opéra prévues, le Festival a maintenu ses récitals (à huis clos et diffusés via internet), avec les artistes initialement programmés, comme le baryton Christian Gerhaher, le chef d'orchestre Simon Rattle ou la soprano Sabine Devieilhe.
Pour les opéras, «j'essaie de garder un maximum de productions intactes pour les prochaines éditions», indique M. Audi. «Il faut se projeter en 2021.»
 


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