Ahmed Ouyahia assiste à l’enterrement de son frère Me Laifa Ouyahia

Images choquantes



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Menottes aux mains, les bras tenus par des gendarmes bien armés, Ahmed Ouyahia, l’ex-Premier ministre, a assisté hier à l’enterrement de son frère et avocat Me Laifa Ouyahia au cimetière de Gairidi, à Alger, envahi par un dispositif de sécurité impressionnant, une foule importante de curieux et les caméras des chaînes de télévision privées. La scène est choquante…

Des images choquantes ont été diffusées par des chaînes de télévision privées, hier, et relayées par les réseaux sur l’enterrement de Me Laifa Ouyahia, frère et avocat de l’ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia.

Les mains menottées, encadré par deux gendarmes qui le tiennent par le bras, Ahmed Ouyahia est apparu terriblement affecté, marchant rapidement, entouré par un dispositif sécuritaire impressionnant, slalomant entre les tombes du cimetière de Garidi, à Alger.

Le décès brutal de Me Laifa Ouyahia a été un coup dur pour ses confrères et sa famille. Transformer son enterrement en un show médiatique est une deuxième mort que l’on assène à cet avocat connu pour sa discrétion et son humilité. Dimanche dernier, lors du procès de Ali Haddad, il avait crié sa colère contre les caméras installées dans la salle d’audience en disant : «Si ceux qui veulent savoir ce qui se passe dans cette salle n’ont qu’à venir assister.

Mais, ils n’ont pas le droit de condamner médiatiquement les prévenus, pour préparer la sanction pénale. Les prévenus ont des droits que l’on doit respecter.» Il n’était pas le seul à avoir dénoncé les retransmissions en direct par des chaînes de télévision privées des comparutions à l’audience.

De nombreux avocats se sont succédé à la barre pour exiger du tribunal d’interdire la retransmission des images du procès.

Une bataille gagnée puisque le président a délibéré pour la fermeture de la salle, où étaient transmises les images avec le son, dédiée aux journalistes, sans enlever les caméras se trouvant dans la salle où se déroulait le procès. Il a fallu que le défunt le fasse – sa dernière intervention – quelques heures avant qu’il ne rende l’âme.

Censé être un lieu de recueillement et de sérénité, le cimetière a été envahi dès la matinée par des curieux, des badauds et des caméras, foulant aux pieds le respect dû aux morts.

Le prévenu Ahmed Ouyahia a le droit, comme tous les justiciables, d’assister à l’enterrement d’un membre de sa famille (du 1er et 2e degrés), mais sans cette médiatisation choquante et attentatoire au respect des morts.

Que cachent de tels comportements et à quoi répond la décision de les médiatiser ?


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