Covid-19

4 000 personnes sous « tracing » à Constantine



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Un peu plus de quatre mille personnes sont actuellement pistées dans le cadre des opérations d'identification des proches et parents des malades atteints de la covid-19.
Des équipes épidémiologiques installées au niveau des six établissements publics de soins de proximité de la wilaya sont à pied-d'œuvre afin de traquer au plus près toute personne susceptible de développer des symptômes principalement graves de la maladie.
Des visites et un suivi rigoureux des cas soupçonnés sont mis en place par des équipes épidémiologiques.

Pour se faire, au moins deux visites durant la mise en quarantaine, souvent à domicile des citoyens concernés et des appels via les réseaux téléphoniques, fixe et mobile permettent aux médecin et leur auxiliaires d'être au chevet de ces potentiels malades, a précisé ce lundi au jeune Indépendant, le directeur par intérim de la Santé et de la Population de Constantine, M. Adil Daas.

Le « tracing » est selon lui capital pour maitriser la pandémie au niveau local. Il précise par ailleurs que quand il s'agit d'un malade hors wilaya, le cas sera communiqué aux services de santé concerné qui poursuivront à leur tour l'enquête épidémiologique au niveau de la circonscription de la personne soupçonnée.

M, Daas, bien que qualifiant la situation d'inquiétante n'a pas manqué de précise qu'à l'heure actuelle elle est maitrisée. « Une carte épidémiologique est actualisé chaque jours, voire chaque heure, explique-t-il ce qui permet aux équipes médicales et sécuritaire de rester sur le qui-vive prêtes à agir au moindre soupçon ».

Le premier responsable de la Santé dans la capitale de l'Est a précisé par ailleurs qu'à travers la wilaya qui occupe actuellement la cinquième place au niveau national, un nombre très restreint de professionnel de santé a nécessité une hospitalisation qui fort heureusement a été dans tous les cas sans gravité. Seules des opérations de mise sous quinzaine ont été réalisées dans la plupart des cas via des structures hôtelières.

A une question sur les tests de dépistage, le responsable a précisé que 300 employés de la santé ont subi le test PCR, un bien maigre chiffre au vu du nombre beaucoup plus important de personnel médical qui avoisine les 11 500 employés éparpillés à travers les structures sanitaires de la wilaya dont le CHU DR Benbadis, l'établissement hospitalier Didouche Mourad, quatre EH spécialisée, quatre établissements publics et six établissements publics des soins de de proximité chapeautant une quarantaine de polycliniques.

Parmi le personnel médical certains ont contracté le virus en dehors du lieu de travail ou de la structure sanitaire, ce qui conforte l'idée que les mesures barrières restent le meilleur moyen pour se prémunir contre toute contamination.

Actuellement précise-t-il trois hôtels, un à proximité de l'aéroport Mohamed Bouadif, et deux autres à la cité dite Onama et à la ville nouvelle Ali Mendjli, ont été réservés à hébergement du personnel médical affecté au niveau des services de la covid-19 à travers les trois structures hospitalières.

Au moment où l'annexe de l'institut Pasteur installée au niveau du pôle universitaire d'Ali Mendjli réalise près de 300 tests par jours. Le laboratoire prend en charge aussi les analyses pour une dizaine de wilayas de la région Est. Actuellement seul, la wilaya de Batna a entamé les tests au niveau du nouveau laboratoire, en attendant la mise ne marche de ceux de Sétif récemment acquis et d'Annaba.



Près de 50% des cas ont été enregistrés à Constantine-ville
Selon le DSP le dépistage « n'est pas systématiquement réalisé et encore moins sur demande, « mais dès qu'il y a une situation particulière au sein d'un service covid-19 ou autre, l'enquête épidémiologique est sitôt enclenchée et prise ne charge par les spécialistes, avant que la sphère ayant gravité autour de l'employé suspecté ou confirmé porteur du virus ne soit élargie à d'autres employés et même à sa famille ».

Des opérations ayant déjà touché deux services durant les deux dernières semaines rappelons-le, ceux de la maternité et de l'hématologie en l'occurrence. Le directeur a toutefois reconnu que l'annexe de l'Institut pasteur n'est pas encore arrivée au stade de faire un dépistage de masse.

« D'autant qu'un patient dépisté aujourd'hui négatif, il ne le sera pas forcément demain, ce qui pose problème en terme de quantité », précise M. Daas, lequel ajoute qu'au niveau de la commune de Constantine où 49% des cas ont été enregistrés, il n'y a pas un foyer précis mais tous les quartiers ont été touchés, suivi d'El Khroub avec 36% où la plus grande proportion a été notée dans le ville nouvelle Ali Mendjli et la nouvelle agglomération de Massinissa.

Quant aux malades guéris, ils seraient près de 400 personnes rétablies, selon le directeur lequel avait tenu à préciser que les « citoyens doivent comprendre qu'en l'absence de vaccin un malade rétabli peut tout à fait rechuter et retomber malade ».

Le responsable a tenu à préciser que la covid-19 a créé une situation inédite à laquelle aucune structure sanitaire n'était préparée, aussi bien publique que privée, reconnaissant, comme c'est d'ailleurs le constat fait par les plus hautes autorités de l'Etat que le système de « santé algérien a montré ses limites dans certains aspects ».


D'aucuns l'avaient d'ailleurs crié haut et fort bien avant l'apparition de la pandémie, qu'il n'était pas question de continuer avec les mêmes reflexes et les mêmes méthodes », se voulant plus explicite, l'interlocuteur à préciser qu'il faudrait sortir de la bivalence public-privé et qu'il faudrait plutôt chercher une complémentarité dans le cadre d'une réflexion globale qui relève des hautes autorités sanitaires et politiques.

Une situation qui fait que bien que tous les structures sanitaires hormis celles totalement dédiées à la covid-19 comme c'est le cas de l'hôpital d'El Bir à Constantine, se devaient de continuer à prendre en charge leurs malades tout en rajoutant une nouvelle approche lié à la nouvelle maladie qui avoue-t-il pouvait touché n'importe quel service ou bloc opératoire. « Nul n'ignore que les porteurs sains sont désormais nombreux au sein de la population.

Pour notre part nous prenons en charge tous les cas suspects. Il s'agit de suivre la courbe d'hospitalisation et non des cas positifs. Un aspect qui reste loin des chiffres fournis à en croire le responsable. Puisque les structures hospitalières de Constantine ont été parfois confrontées à plus d'une trentaine de patients présentant des symptômes, ce qui de prime abord se devait d'être pris en charge mais après test beaucoup ont pu être libérés ou placés en confinement à domicile avec un suivi par les équipes épidémiologiques.

Il faut aussi reconnaitre que le retour des 50% des fonctionnaires et la réouverture de certaines structures étatiques ont été pour beaucoup dans l'augmentation de malades. Le non-respect des consignes de sécurité la distanciation sociale notamment, le port de masque et la limitation du nombre de personnes autorisées à pénétrer dans la structure souvent très exigües ont été pour beaucoup dans l'explosion des chiffres, ce dont les réunions avec le chef de l'exécutif de wilaya ces derniers jours ont tenté d'éclaircir afin que des mesure plus coercitives soient prises à l'encontre des contrevenant, a-t-il dit.

Rappelons en effet qu'en moins d'une semaine, deux délégations, communales une succursale de la sonelgaz, la grande poste ont dû suspendre momentanément leurs activités en raison de contamination de leur personnel.


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