Coronavirus

 La situation à Oran est très inquiétante



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Les hôpitaux oranais, que ce soit l’EHU ou le CHU, sont arrivés à saturation, les services dédiés à la Covid-19 sont pleins, et tous les jours que Dieu fait, les centres de tri reçoivent un afflux de plus en plus grandissant des cas suspects.

La situation épidémiologique qui prévaut à Oran n’est guère reluisante. Les cas de personnes atteintes de Covid-19 sont en forte hausse, et si l’on s’en tient aux chiffres officiels, on apprend qu’en seulement deux jours, soit samedi et dimanche dernier, ce sont 64 nouveaux cas qui ont été enregistrés à Oran, faisant porter la totalité à 824 personnes ayant contractées la Covid-19 dans le territoire wilayal.

Le personnel soignant est durement touché par la propagation du virus, puisque des dizaines de médicaux, entre médecins, infirmiers, ambulanciers ou autres, ont contracté ce virus au fil de ces dernières semaines.

Cela va sans dire que les hôpitaux oranais sont d’ores et déjà surchargés, et à cette allure, les médecins, infectiologues, pneumologues et autres responsables sanitaires craignent une saturation totale, dont les effets catastrophiques iront crescendo.

Beaucoup, en effet, appréhendent carrément un scénario à l’italienne se réalisant à Oran si aucune mesure draconienne n’est prise dans les plus brefs délais pour contenir ce mal et le faire reculer. Pour beaucoup de médecins, à Oran, à l’instar des autres villes algériennes, c’est seulement maintenant que nous atteignons le pic, et celui-ci est parti pour durer au moins 3 semaines.

Les hôpitaux oranais, que ce soit l’EHU ou le CHU, sont arrivés à saturation, les services dédiés à la Covid-19 sont pleins, et tous les jours que Dieu fait, les centres de tri reçoivent un afflux de plus en plus grandissant des cas suspects. «Généralement, quand deux ou trois personnes d’une même famille sont infectées par le virus, on appelle les autres membres de la famille pour leur faire passer le test également.

Quand on tombe sur des cas positifs, qui ont des symptômes de coronavirus, ils restent à l’hôpital. Cela dit, quand on a affaire à des cas asymptomatiques porteurs de virus, ils sont conduits vers le nouvel hôpital 240 lits, qui a ouvert récemment ses portes pour n’accueillir que les cas asymptomatiques».

Ce nouvel hôpital, se trouvant à Haï Nedjma (commune de Sidi El Chahmi), a été aménagé en centre anti-Covid, et est temporairement sous la tutelle de l’Etablissement hospitalier universitaire d’Oran (EHU).

Face à la montée des cas, rendant de facto les services Covid-19 saturés, un plan B a été instigué, celui de renvoyer les malades chez eux, tout en leur donnant un traitement à prendre. Les malades se font alors traite à domicile, avec obligation de faire un contrôle systématique le 5e jour chez leur médecin traitant, pour éventuellement ajuster les doses.

Il est impératif, nous explique-t-on, que le malade atteint de Covid-19 soit surveillé même à domicile, et qu’à la moindre petite anomalie, celui-ci doit se rendre immédiatement à l’hôpital afin que le médecin lui ajuste son traitement. En effet, il arrive parfois que le patient développe des effets secondaires dus aux médicaments qu’il prend (hydroxichlorochine).

Ces effets se traduisent généralement par des vomissements atroces, lesquels provoquent ce qu’on appelle dans le jardon médical «des hypokaliémies» (baisse du potassium dans le sang), qui génèrent des arrêts cardiaques. «Il ne faut pas que le malade vienne au stade final du corona. Dès qu’il aperçoit un symptôme, quel qu’il soit (irritation de la gorge, écoulement nasal, fièvre, toux, maux de tête), il faut qu’il se dirige immédiatement vers les hôpitaux pour diagnostic et se faire traiter à temps», nous explique un responsable sanitaire.

Là, en effet, est l’épée de Damoclès à cause de laquelle, déplorent de nombreux médecins, les cas de Covid montent en flèche à Oran comme n’importe où ailleurs en Algérie : à la nonchalance de beaucoup de personnes – qui mènent une vie des plus normales sans tenir compte des restrictions sanitaires –, s’additionne un autre phénomène, de plus en plus constaté par les médecins, autant ceux qui activent dans leurs propres cabinets que ceux qui travaillent à l’hôpital : «le qu’en dira-t-on».

Beaucoup de personnes considèrent le coronavirus comme une «maladie honteuse», et pour peu qu’apparaissent en eux les symptômes alarmants, plutôt que d’aller se faire diagnostiquer immédiatement afin de contenir le mal, ils préfèrent passer cela sous silence, n’en parlant à personne, et n’allant chez le médecin qu’une fois que la maladie a bien avancé.

«Entre-temps, ils auront contaminé un grand nombre de leur entourage et provoqué l’irréversible», se désole une médecin. Il faut savoir qu’à Oran une grande partie des activités économiques ont repris depuis le 7 juin dernier, mais avec des restrictions sanitaires pointilleuses.

A l’entrée de tous les magasins, en effet, une affichette indique que le port du masque est obligatoire. Il en va de même pour les transports en commun, même si, en ce qui concerne les bus privés, les conducteurs de ces derniers transgressent le règlement et ne sont pas très regardants quand un passager monte sans bavette.

Les cabinets dentaires sont eux aussi sur le qui-vive pour faire barrage à la propagation du virus : dès l’entrée du cabinet, on prend la température du patient et on lui fait porter des sur-chaussures et un calot chirurgical sur la tête, tout en lui demandant de laver ses mains avec du gel hydroalcoolique.

Mais ce semblant de vie normale fait croire à beaucoup, et à tort, que le mal est derrière nous. Un pharmacien, activant dans une zone semi-rurale, à 4 km d’Oran, déplore quant à lui le «scepticisme irresponsable» d’une partie de la population.

«En ma qualité de pharmacien dans la banlieue sud d’Oran, je constate que les femmes sont bien plus précautionneuses et responsables que les hommes. Beaucoup de gens qui viennent chez moi pour acheter une bavette me confient qu’ils effectuent cet achat plus par commodité qu’autre chose.

Parce que sans la bavette, ils ne peuvent ni monter dans les transports publics ni accéder à des magasins. Sinon, ils m’avouent qu’ils ne croient pas du tout en la dangerosité de ce virus et prennent la chose à la légère. J’ai beau faire de la sensibilisation, c’en est désespérant !

Jeudi dernier, j’ai vu à Saint-Remy un cortège d’une quinzaine de voitures en train de passer, klaxonnant à outrance, pour célébrer un mariage. Dans le quartier où j’habite, les salles de jeux sont pleines de mômes qui jouent à la play-station les rideaux fermés.

Nous sommes aujourd’hui le 29 juin, et il y a encore des gens qui demandent à ce qu’on leur prête notre propre bavette, rendez-vous compte !, pour accéder aux postes, aux banques, aux bureaux des impôts, etc. Tout cela est très conducteur et fait circuler le virus…» Pour beaucoup, cette recrudescence de la maladie vient du premier déconfinement, décidé à la hâte au début du Ramadhan dernier.

Cette décision de déconfiner avait déconstruit la peur que la population avait du coronavirus, et depuis beaucoup ont cru à tort que ce dernier avait perdu de sa virulence. «Il n’en est rien ! C’est maintenant qu’il faut être plus que jamais sur ces gardes, sinon il faudra craindre le pire !», alerte un médecin.


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