La mort est un virus assassin contracté à la naissance



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La vie est un mystère qu’il faut vivre et non un problème à résoudre, pensait Mohandas Gandhi, le Mahatma qui n’est pas de Tichy malgré son prénom.

Tout comme la mort n’est pas un processus médical, expliquent les scientifiques, la compétence du médecin s’arrêtant juste avant ce moment fatidique qui relève de la métaphysique.

La mort est pourtant réelle et dans une analyse très vivante, le sociologue Nacer Djabi a tenté de disséquer «l’enterrement comme un moment politique central en Algérie», revenant sur le culte des morts et sur les étranges obsèques du frère d’Ouyahia.

Ce qui est très bien tombé, quelques jours après son article, sans parler de la cérémonie de rapatriement des crânes de résistants, les autorités inauguraient un cimetière moderne de 40 000 places dans l’est du pays. Inaugure-t-on des cimetières devant caméras de télévision et responsables officiels ?

Absurde, même pour les non-vivants, la mort tient pourtant bien une place centrale, des martyrs de l’indépendance aux victimes des années 1990 en passant par les tractations politiques qui se font souvent lors de funérailles d’une personnalité, dans cette tradition qui dit que quand on n’aime pas quelqu’un on ne se rend pas à son mariage, mais on doit aller à son enterrement, où toutes les affaires en suspens se négocient, surtout politiques, à voix basse devant des foules nombreuses.

Sauf que s’il y a les morts, rapatriés ou consacrés lors de funérailles, on oublie souvent les vivants et ces Algérien(ne)s bloqués à l’étranger qui seraient des milliers, comme le champion olympique Taoufik Makhloufi, à attendre encore un avion d’Air Algérie pour rentrer chez eux.

L’Algérie ayant enfin décidé de mettre en place il y a deux ans un mécanisme visant à assurer le complexe et pénible rapatriement de ses ressortissants morts à l’étranger, voilà peut-être la solution : si tous ceux qui sont bloqués se suicident, l’Algérie les ramène au pays pour y être enterrés dans des cimetières modernes. En direct à la télévision.


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