Béchar

L’hôpital craque sous le poids de l’arrivée massive des malades



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Ce que l’on redoutait il n’y a pas si longtemps est malheureusement arrivé . Les signes avant-coureurs de l’effondrement des capacités d’accueil de l’hôpital 240 lits de Béchar sont apparus il y a plus de deux semaines et la longue souffrance des patients contaminés par la pandémie de la Covid-19 a atteint ses limites.

Le chef-lieu de wilaya a enregistré en fin de semaine dernière pas moins de 18 décès confirmés par plusieurs sources hospitalières et presque autant les jours suivants.

Comment on est arrivé à cette situation, s’interroge-t-on ? D’abord, cette déclaration publique avant-hier du directeur de l’hôpital qui a accusé ouvertement les parents des patients atteints de l’épidémie à décider d’hospitaliser tardivement leurs proches. «Les parents tergiversent et au dernier moment ils envoient leurs malades à l’hôpital, mal en point.

Quand ils décèdent c’est la colère, la casse et des pluies d’insultes contre les médecins et aides soignants», a indiqué encore la direction de la structure médicale largement saturée.

Du côté des médecins, ces derniers sont formels : une recrudescence ces derniers jours des cas confirmés ou très suspects et une augmentation des décès ont fragilisé l’établissement hospitalier et mis les praticiens dans des situations embarrassantes.

Ici, on se demande s’il y a des enquêtes épidémiologiques objectives, régulières ? A-t-on déterminé et identifié des clusters à Béchar ? Y-a-t-il une évaluation périodique sur la base de critères scientifiques dûment établis sur les cas avérés et confirmés ? Quelles sont les mesures prises et appliquées pour le confinement ?

Ou encore quelles sont les mesures prises en matière de protection du personnel soignant puisque pratiquement tous les jours des personnes impliquées dans la lutte contre l’épidémie font face à un manque flagrant des équipements adéquats ? Toute une foule de questions cruciales que les médecins en charge de la lutte contre la pandémie ne cessent de se poser.

Ou encore pourquoi les services publics ne disposent-ils pas d’un scanner et se voient obligés d’orienter les malades vers le privé avec des conséquences néfastes pour le service public, mis à mal par la mauvaise gestion, la mauvaise organisation, incohérences et laisser-aller ?

Les praticiens de la santé exigent que le service public soit équipé de 2 ou 3 scanners avec formation de techniciens de maintenance locaux. Autre incohérence relevée en cette période de crise sanitaire : on est toujours, disent-ils, avec les fameuses récupérations de 15 jours pour 1 mois de travail ce qui à leurs yeux constitue un non-sens, un service public dévoyé et détourné de sa vocation.

Les médecins privés s’estiment à leur tour marginalisés et pourtant, affirment-ils, ils assurent une grande partie des consultations externes mais, ajoutent-ils, ils n’ont aucune information pour l’orientation des cas suspects et leur devenir.

Des regards se posent aussi sur l’incivisme et l’indiscipline des milliers de citoyens qui continuent à faire fi des consignes et recommandations en matière de protection et prévention, que ce soit au niveau des marchés de grandes surfaces ou dans les transports publics ou le port du masque et la distanciation physique sont quasi-absents.


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