Plus de 50 000 restaurants et cafés au bord de la faillite

«Ils sont plus de 50 000 cafés et restaurants menacés aujourd’hui de déclarer faillite suite aux mesures de confinement. Nous comprenons parfaitement la complexité de la situation sanitaire, mais cela ne nous empêche pas de réclamer la reprise de ces deux activités», a déclaré, hier, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’ANCAA.

Depuis le lancement de la 2e phase de déconfinement, aucune nouvelle mesure d’allégement par rapport à l’activité commerciale n’a été décrétée. Un confinement qui ruine plusieurs secteurs, notamment celui de la restauration.

«Ils sont plus de 50 000 cafés et restaurants menacés aujourd’hui de déclarer faillite suite à ces mesures de confinement.

Nous comprenons parfaitement la complexité de la situation sanitaire mais cela ne nous empêche pas de réclamer la reprise de ces deux activités», a déclaré, hier, El Hadj Tahar Boulenouar, président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCAA), lors d’un point de presse. Pour lui, la situation est très critique pour ces intervenants commerciaux et leurs employés.

Ces 4 mois de confinement ont généré, selon ses propos, des pertes énormes, notamment parce que la majorité des propriétaires de restaurant et de café ne sont pas détenteurs des locaux, mais sous contrat de location.

«Plus de 90% des intervenants dans ce secteur d’activité louent des locaux pour travailler. Les frais de location ne sont jamais en dessous de 100 000 da par mois. Durant ces mois de suspension d’activité, les pertes ne se limitent pas aux 400 000 DA de frais de location, mais nettement plus. Y sont compris le stock alimentaire expiré et jeté et les salaires des travailleurs.

Il faut savoir qu’un restaurant ou un café n’emploie pas moins de 6 à 10 salariés. Cela veut dire que ces personnes sont en chômage depuis mars et sans véritable revenu pour eux et leurs familles. Continuer à confiner ces deux activités pénalise une grande partie de nos concitoyens, qui dépasse largement les 2,5 millions d’Algériens», déplore Akak Hocine, représentant des restaurateurs.

Un constat partagé par Belaïd Saïd, représentant des propriétaires de café et cafétéria, tous deux présents lors de cette conférence de presse.

Prenant en considération l’ampleur de l’impact de cette crise sanitaire sur le secteur, El Hadj Tahar Boulenouar a réitéré sa position quant à la reprise totale de l’activité commerciale qui, selon ses propos, n’a aucune incidence sur la propagation du coronavirus.

Il estime que faire face à cette pandémie relève essentiellement du degré de conscience de chacun et du respect des gestes barrières.

Dans ce sens, il rappelle l’engagement des commerçants, notamment les restaurateurs et les propriétaires de café, à œuvrer au respect de ces mesures de prévention.

Ils se disent prêts à travailler avec 50% de leur capacité d’accueil, privilégier les repas et boissons à emporter afin d’éviter les regroupements et mettre en place un système de désinfection et de nettoyage des lieux et de tous les objets utilisés dans le service.

Pour ce qui est de la vente en ligne avec livraison à domicile, les restaurateurs estiment que cette démarche n’est pas à engager dans la légèreté et nécessite une préparation au préalable afin d’atteindre un maximum de clients.

De plus, ce mode de vente ne peut couvrir les dépenses de tout un restaurant, dont la majorité de ces clients sont des personnes de passage.

Les intervenants dans ces deux activités demandent une autorisation de reprise, mais aussi de bénéficier d’un crédit sans intérêt et d’une exonération fiscale partielle, notamment pour ces mois d’inactivité.