Saïd Amara, membre de l’équipe de football du FLN, est décédé hier

Un monument est parti



...

Saïd Amara n’est plus. Il s’est éteint hier à l’aube à Saïda, sa ville natale, à l’âge de 87 ans.

C’est un pan de l’histoire du football algérien qui disparaît avec le décès d’un homme qui a sacrifié sa vie et sa carrière de footballeur au profit de l’Algérie, de la jeunesse algérienne et le football. Saïd Amara est allé rejoindre ses nombreux amis et coéquipiers de la glorieuse équipe du FLN qui ont quitté ce monde au cours des dernières années.

Le défunt a entamé sa carrière de footballeur en 1951 sous les couleurs de la Gaité, club de Saïda jusqu’en 1953, saison au cours de laquelle il a rejoint le Sporting de Bel Abbès.

Après deux ans sous le ciel de la Mekerra, il a traversé la Méditerranée pour porter le maillot de Strasbourg. En 1957, il opte pour l’AS Béziers, où il reste trois ans (1957-1960) avant de rejoindre la glorieuse équipe du FLN à Tunis.

Au lendemain de l’indépendance, les Girondins de Bordeaux lui proposent un contrat de deux ans (1962-1964). Saïd Amara a hésité à répondre favorablement à l’offre de Bordeaux. Une partie de l’environnement bordelais a manifesté son hostilité à la venue du joueur algérien.

Il raconte cet épisode un peu méconnu de sa carrière : «Lorsque des dirigeants bordelais m’ont sollicité, une frange de la population locale (Algérie-française) a envoyé au club et à moi des menaces de mort. Je n’étais pas disposé à rejoindre les Girondins.

Informé de ce qui se passait, le maire de Bordeaux, Jacques Chaban Delmas, un grand homme politique, qui a été maire de la ville durant 46 ans, Premier ministre sous Georges Pompidou (1969-1972), 16 ans président de l’Assemblée nationale française, m’a adressé une lettre où il m’a dit en substance : ‘‘Monsieur Saïd Amara, je vous rassure. Venez jouer à Bordeaux sans aucune crainte. Votre sécurité sera assurée et personne ne touchera à un de vos cheveux.

En tant que maire de Bordeaux, je salue votre engagement au profit de votre pays et de la cause pour laquelle vous vous êtes engagé’’.» L’enfant de Saïda a signé à Bordeaux avec lequel il a disputé une finale de coupe de France en 1964.

Il était temps pour lui de rentrer au pays pour se mettre totalement au service du football algérien. Il a entraîné le MC Saïda avec lequel il a remporté la coupe d’Algérie contre l’ES Mostaganem (1964-1965), la JSM Tiaret (1968-1971), en 1984 il a remporté le championnat d’Algérie avec le GC Mascara avec Khenane Mahi comme co-entraîneur.

Il a été sélectionneur de l’équipe d’Algérie à plusieurs reprises entre 1968 et 1974. Entre 1973 et 1999, il a successivement entraîné l’ES Mostaganem, le MC Oran, le GC Mascara, le MC Saïda et enfin le Ahly de Benghazi. Saïd Amara a été durant de longues années président de la Ligue régionale de Saïda et membre du bureau fédéral au cours des mandats de Mohamed Raouraoua.

Après la disparition de Saïd Amara, il ne reste plus que 7 survivants de la glorieuse équipe du FLN, à savoir Mekhloufi, Maouche, Kerroum, Zouba, Defnoun et Smaïl Ibrir.

Attristée par la disparition de Saïd Amara, la rédaction sportive d’El Watan présente à sa famille ses sincères condoléances et prie Dieu Le Tout-Puissant et Miséricordieux d’accueillir le défunt en Son Vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons».


Lire la suite sur El Watan.