Les Algériens face au déconfinement

Entre soulagement et crainte



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L'allégement du couvre-feu et la levée progressive du confinement dans plusieurs wilayas du pays n'a pas laissé indiffèrent les algériens notamment les pertes de familles dont les enfants vont reprendre le chemin des examens ou ceux qui planifient des vacances. Ces décisions ont suscité la crainte chez certains et le soulagement chez d'autres.

Après cinq mois d'isolement, les autorités autorisent l'ouverture graduelle des mosquées, des plages ainsi que les grands parcs au public.

Depuis l'apparition du covid-19, les autorités politiques et sanitaires se sont mobilisés pour garantir la sécurité du citoyen, afin de l'aider à surmonter cette dure épreuve et faire face aux risques incalculables de cette pandémie.
Leur démarche se fait sur la base d'une analyse de la situation épidémiologique. Néanmoins, cette fois, des avis craignent les effets du déconfinement tant attendu. Une question revient comme un leitmotiv :« que deviendra la sécurité sanitaire face au risque du relâchement de la vigilance de certains contre la Covid-19 ». Réactions de quelques citoyens approchés par le Jeune Independant.

Yassin, un steward dans la compagnie aérienne Air Algérie, pense qu « il n'est pas encore temps pour déconfiner, car les chiffres des contaminés dépassent les 500 par jour ! »

Selon lui en dépit de l'interdiction de la baignade en plein confinement, les plages à Saint Eugène ont été archicomble. Pour ce natif de ce quartier, la réouverture des lieux de culte est une bonne chose.

« Je suis d'accord pour la décision de la réouverture des mosquées, et pour le protocole de la distanciation sociale, je valide aussi la décision de ne pas faire la prière le vendredi, car il y a tellement de monde ce jour-là et le risque de contamination devient plus grand »

Kahina gérante d'une école privée au quartier « Les Sources » sur les hauteurs d'Alger, affirme que le déconfinement progressif est la meilleure chose à faire. « L'ouverture est la bienvenue, mais j'estime qu'on devrait y aller progressivement. L'ouverture des grands espaces d'abord, l'installation des services d'accueils et d'hygiènes, le contrôle de protection et la réception d'un nombre précis de personnes pour pouvoir les gérer », a-t-elle dit.

Selon elle, la méthode progressive et graduelle est préférable : « Parce que le virus n'est pas partant, il va s'installer dans le temps et on devrait apprendre à vivre avec ce danger ! Et on ne pourrait pas vivre avec en masse. « Commençons progressivement à revenir à une vie normale acceptable et sans danger », a-t-elle souligné.

Concernant le couvre-feu, elle estime qu'elle ne comprend pas cette mesure « d'interdiction à la circulation le soir". Parce que si on le fait contre la propagation du coronavirus, on le ferait pendant la journée, durant les horaires de regroupement et de rassemblement des foules. La nuit, je crois que cette mesure, c'est juste un maintien d'ordre, C'est une manière de gérer la circulation du soir afin de réduire les accidents nocturnes » explique-t-elle.

Hamid, ingénieur en informatique, rencontré à Ben Aknoun, pense que l'ouverture reste le meilleur choix pour le maintien de l'équilibre économique du pays. « Cependant, il est aussi important de penser à faire des visites médicales à domicile », dit-il, ajoutant « qu'il faut prendre des mesures de protection aux catégories vulnérables, notamment les personnes âgées, ceux qui souffrent des maladies chroniques, et même les femmes enceintes ».

Pour sa part, Dr Belamri Khawla, médecin à l'hôpital Mustapha Bacha, exerçant au service chirurgie infantile est catégorique. « Sincèrement, je suis entièrement d'accord, puisque tout simplement, on n'est pas vraiment en confinement. Donc, il vaut mieux que la vie reprenne son cours normal, mais avec des mesures strictes », a-t-elle dit.

Toutefois, elle insiste sur le renforcement des mesures barrières sanitaires et l'interdiction des rassemblements. « On ne peut pas rester en confinement plus que ça !! En revanche tout dépendra du citoyen » qui, selon elle, « doit faire preuve de civisme et de responsabilité qui protège la collectivité conscience ».

Il convient de rappeler que lors de la réunion du Conseil des ministres, tenue dimanche dernier le Président de la République a ordonné la mise en place d'un système de veille, dans chaque wilaya du territoire, qui aura pour mission de suivre au quotidien, l'évolution de la situation sanitaire et de procéder, sans tarder, au reconfinement en cas de dégradation de la situation .


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