REUNION GOUVERNEMENT/WALIS

Pour une véritable décentralisation autour de grands pôles régionaux



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Depuis plus de 40 ans , nous avons assisté à plus de 100 réunions Walis/gouvernement et en août 2020 la bureaucratie néfaste , source de démobilisation à tous les niveaux est toujours présente en force avec des zones d'ombre touchant selon le Ministère de l'intérieur environ 8 millions de personnes, et l’Algérie est toujours tributaire pour ses recettes en devises avec les dérivées à 98% des hydrocarbures, et malgré des discours les exportations hors hydrocarbures insignifiantes. Espérons que la rencontre gouvernement walis en ce mois d'août 2020   permettra des solutions concrètes au profit tant de l'économie nationale que des citoyens. Car au moment où les plus hautes autorités du pays s'orientent vers la révision de la Constitution  et parlent  de « refonte de l'Etat » pour un développement plus équilibré et solidaire, comme  j’ai eu à le rappeler  dans différentes contributions nationales et internationales, largement diffusées entre 2007/2019 afin, de rapprocher l’Etat du citoyen, il y a urgence  pour nos gouvernants de comprendre le fonctionnement de la société loin des bureaux climatisés, passant par  une véritable décentralisation  autour de cinq à six grands pôles régionaux  économiques à ne pas confondre avec l’avatar dangereux du régionalisme.
1.- Sa situation géographique est stratégique : en face de l'Europe, côtoyant la Tunisie, l'Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger comme point d'appui de l'Afrique sub-saharienne. L'Algérie s'étend sur 2 380 000 km2 dont 2100 000 km2 d'espace saharien. La densité paraît faible, mais les 9/10e de la population sont concentrés sur les terres du Nord  selon les données de l’ONS de la location de la population au niveau des 48 wilayas. Il est d’ailleurs regrettable que le dernier recensement  général de la population et de l'habitat (RGPH) date de 2008, annoncé en  grande fanfare par le précédent gouvernement pour le second semestre 2020, alors qu’il constitue un outil stratégique  pour définir les lacunes,  les besoins et pour l’élaboration de toute politique  fiable. Car force est de constater  à des constructions anarchiques avec le manque d'homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d'urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes, avec le risque de l'extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue et la prostitution. Il suffit de visiter toutes les wilayas, sans exception, pour constater des routes, des infrastructures et des ouvrages d'art qui ont coûté à la collectivité nationale plusieurs dizaines de milliards de centimes inutilisables en cas d’intempéries, des routes éventrées à l'intérieur des villes où la plupart des autorités se complaisent uniquement aux axes principaux visités par les officiels, des ordures qui s'amoncellent depuis des années à travers la majorité des quartiers périphériques, des logements que les citoyens refont, surtout les secondes œuvres avec des VRD non finies, des espaces verts qui font place à du béton, la construction d’unités dangereuses et polluantes près des villes, des sites touristiques, près des côtes, contenant plusieurs centaines de lits et qui déversent à la mer leurs déchets sans compter le manque d’eau pour l’hygiène. Cela témoigne d’actions urgentes dont la responsabilité ne concerne pas seulement un département ministériel, mais à la fois plusieurs ainsi que les collectivités locales. Cette situation peut avoir des conséquences très graves,  avec la "bidonvilisation" sur le plan sécuritaire qui a un coût.  ce fait, l'aménagement du territoire plaçant l'homme pensant et créateur au cœur du développement doit réaliser un double objectif, d’une part, une société plus équilibrée, plus participative et solidaire, d’autre part, la croissance au service de l’emploi. L’aménagement du territoire devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu'elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l'espace où elles sont installées. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites mais d'organiser leurs solidarités à travers des réseaux rénovés qui tiennent compte des mutations, tant internes que de l'économie mondialisée en favorisant une armature urbaine souple à travers les réseaux par la fluidité des échanges, la circulation des hommes, des biens, les infrastructures et les réseaux de communication. Cela implique une nouvelle architecture des villes, des sous-systèmes de réseaux mieux articulés, plus interdépendants bien que autonomes dans leurs décisions, évitant le gigantisme. Elle devra forcément se situer dans le cadre d'une stratégie plus globale dépassant l'espace Algérie. Cela doit inclure la protection de l'environnement, impliquant un nouveau modèle énergétique pour un développement durable qui protège les générations futures, pour éviter la destruction dans un avenir proche de notre planète, et qui avec l'eau (cet or bleu) seront l’enjeu du XXIe siècle. Cette action devra s'inscrire dans le cadre de l'espace africain, maghrébin, et euro-méditerranéen qui est l'espace naturel de l'Algérie. Aussi, si la politique méditerranéenne est une évidence, il s'agit pour les riverains sud-sahariens, ainsi qu’à nos frontières,  d'imaginer ensemble des zones tampons de prospérité et non voir ces zones sous des angles négatifs, ce qui accroît les tensions comme en témoigne cet exode massif  vers l'Europe.
2.- L’efficacité de ces mesures d'aménagement du territoire pour favoriser les activités productives, impliquent la refonte des finances locales et des taxes parafiscales sans laquelle la politique d'aménagement du territoire aurait une portée limitée devant s'appuyer sur le système de péréquation entre les régions pauvres et riches et sur une véritable décentralisation qui doit être prise en compte par les pouvoirs publics évitant l’esprit centralisateur jacobin largement dépassé. La structure qui me semble la plus appropriée pour créer ce dynamisme, ce sont les chambres de commerce régionales qui regrouperaient l'Etat, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation professionnelle, et les universités/centres de recherche. L'action des chambres de commerce, lieu de concertation mais surtout d'impulsion pour la concrétisation de projets serait quadruple :
a- premièrement, dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites confiés à des agences de promotions immobilières publiques et privées ;
- deuxièmement, mettre à la disposition des sociétés une main-d’œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires et des centres de recherche, évitant ce mythe d'une université par wilayas. Exemple la chambre de commerce offrira un poste pour 10 candidats en formation, les 90 % non retenus ne constituant pas une perte pour la région. L'apprentissage en dynamique est un capital humain pour de futures sociétés qui s'installèrent dans la région, une société installée payant des impôts qui couvriront largement les avances en capital de la formation avancée. Cette formation devra être adaptée pour tenir compte de la norme qualité standard, le label qualité étant exigé pour tout exportateur (y compris le Maghreb) en direction de la CEE, des USA ou de l’Asie. Ainsi, nous assisterons à une symbiose entre l'université et les entreprises. Car les sociétés ont besoin de l'accès aux chercheurs, aux laboratoires pour les tests d'expérimentation et l’université a besoin des sociétés comme support financier et surtout d'améliorer la recherche. Les étudiants vivent ainsi la dialectique entre la théorie et la pratique ;
- la troisième action est de favoriser des entreprises souples reposant sur la mobilité et les initiatives individuelles. Des tests ont montré que l'initiative personnelle, pour certains produits, permet d'économiser certains équipements (donc d'avoir un amortissement moindre dans la structure des coûts) et de faire passer le processus de sept (7) minutes (420 secondes) à 45 secondes soit une économie de temps de plus de 90 % améliorant la productivité du travail de l'équipe . Ce qu'on qualifie d’équipes auto- dirigées ;
d- La quatrième action, la chambre de commerce intensifie les courants d'échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l'extérieur et l'élaboration de tableaux de prospectifs régionaux, horizon 2020/2030. La mise à la disposition des futurs investisseurs de toutes les commodités nécessaires ainsi que des prestations de services divers (réseau commercial, loisirs) est fondamentale Cette symbiose entre ces différentes structures et certains segments de la société civile doit aboutir à des analyses prospectives fondamentales, à un tableau de bord d’orientation des futures activités de la région, afin de faciliter la venue des investisseurs. C'est que  les recherches actuelles à portées opérationnelles montrent que les institutions ont un rôle dans la société, notamment des prix Nobel de sciences économiques montrent que les institutions ont un rôle dans la société, déterminant la structure fondamentale des échanges humains, qu'elles soient politiques, sociales ou économiques, constituent un des facteurs déterminants du développement économique de long terme. Sur le plan opératoire, la version actualisée des indicateurs de gouvernance dans le monde, montre que certains pays progressent rapidement dans le domaine de la gouvernance tout en reconnaissant que les données font aussi apparaître des différences sensibles entre les pays. Les progrès sont en rapport avec les réformes dans les pays où les dirigeants politiques considèrent la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption comme des facteurs indispensables à une croissance durable et partagée. Cette politique devra s'inscrire dans le cadre de l'espace euro-méditerranéen et africain, qui est l'espace naturel de l’Algérie.  Pour  les riverains  il s’agit d'imaginer des zones tampons de prospérité et  de ne pas voir ces zones sous des angles négatifs (assistanat) mais en privilégiant le co- développement. La pleine réussite de ce processus complexe éminemment politique implique de poser le rôle de l’Etat et son articulation avec le marché dans la future stratégie socio- économique ce qui renvoie au mode de gouvernance tant local qu’international où  la régionalisation économique favorisera une société plus participative et citoyenne.  Pour l’Algérie, il s’agit de procéder à une autre organisation institutionnelle, sous réserve d‘objectifs précis, loin   du juridisme étroit , ayant eu depuis l’indépendance les  meilleures lois du monde mais rarement appliquées.
3.-Avec  la pression démographique galopante souvent oubliée ,  plus de 50 millions d’habitants horizon 2030 est que plus de 80% de la population algérienne vivent  dans des grandes villes et villes moyennes avec une demande   sociale croissante. Il  faudra  créer entre 2000/2025 plus de 350.000 emplois par an qui s ‘ajoute au taux de chômage actuel nécessitant sur plusieurs années un taux de croissance de 7/8% et tenant compte de  la nouvelle reconfiguration mondiale  fondée sur la transition  numérique et énergétique.  Des actions qui doivent être prises en compte dans le plan de relance  en étant conscient  que l’Algérie terminera avec moins de 40 milliards de dollars de réserves de change et que le taux d'intégration entreprises publiques et privées ne dépasse pas 15% en 2020 .   Il s'agit, d'opérer un nécessaire changement qui passe par une vision stratégique , les tactiques pour paraphraser les militaires devant se mouler au sein  d‘une fonction stratégique datée (moyens/objectifs) , une approche basée sur une identification claire des missions et responsabilités et une restructuration des fonctions et des services chargés de la conduite toutes les activités politiques, administratives, financières, techniques et économiques.
En résumé, la mentalité bureaucratique est de  croire  que c’est en créant d‘autres entités administratives que l’on résout  le problème de la gestion des collectivités locales , accroissant la bureaucratie et les dépenses. Alors qu’avec les  nouvelles technologies ( e-administration) il  s ‘agit de réduire les institutions intermédiaires  pour plus d’efficience  . De ce fait , la nouvelle organisation institutionnelle implique  d éviter les micros institutions, l’éparpillement des ministères et également des wilayas  budgétivores, devant être regroupées en adéquation avec ceux des ministères. L’on ne devra  jamais assimiler décentralisation et déconcentration néfaste, cette dernière,  en cas de tensions budgétaires,  rejetant les problèmes que ne peuvent pas être résolus au niveau central   sur le local,  souvent sans moyens et autonomie de décisions.

 


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