Djerad plaide pour une rupture avec l'ancienne gouvernance



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La rupture avec l'ancienne gouvernance a été au centre de l'intervention du Premier ministre devant les walis. Déclinant sa feuille de route, Abdelaziz Djerad a appelé à un partenariat avec tous les acteurs sociaux dans cette bataille contre les fléaux qui gangrènent l'administration algérienne.


La modernisation de l'administration, à travers la numérisation, et l'éradication de l'argent sale est déjà un challenge à réussir pour le Gouvernement.
Ce dernier tend d'ores et déjà à procéder à un renouvellement imminent du cadre éthique applicable aux agents publics. L'objectif étant de garantir la probité des agents publics et faire barrage à tout conflit d'intérêts.

C'est un impératif « incontournable » pour le Premier ministre Abdelaziz Djerad, qui a indiqué , ce jeudi à Alger lors de la clôture des travaux de la rencontre Gouvernement –Walis, que « l'instauration de la nouvelle République, que nous souhaitons tous, constitue la pierre angulaire du programme d'action du gouvernement et des collectivités locales, à travers la consécration de la démocratie effective, le lancement d'une nouvelle méthode de gestion des institutions et la transparence ».

La modernisation de l'Etat et de ses institutions via la numérisation et la disponibilité des statistiques est une condition sine qua non pour instaurer la nouvelle République et bâtir une économie aux standards internationaux, a soutenu M. Djerad. Il a appelé dans la foulée à « lutter contre la bureaucratie, à réorganiser l'administration centrale et locale, à améliorer leur compétence via la numérisation, à rationaliser les moyens et à former les ressources humaines ».

Pour ce faire, le premier ministre a souligné la nécessité de moraliser la vie politique en luttant contre la corruption et les corrompus , affirmant que « les corrompus existent à différents niveaux ».
« Il est impératif de consacrer l'Etat de droit qui préserve les droits et libertés des citoyens qui sont le socle de la nouvelle République, sans lequel ne saurait être bâtie une économie », précise –t-il , appelant à un véritable « partenariat » avec les acteurs sociaux.

Djerad a précisé que « la lutte contre la corruption, sous toutes ses formes, la transparence et la moralisation de la vie publique garantiront l'intégrité et la probité des agents publics ». Ce qui permettra, a-t-il dit, de « rétablir la confiance des citoyens dans leurs institutions ».

Pour le Premier ministre, il faudrait changer la donne au sein des administrations en instaurant une nouvelle relation avec le citoyen et l'Etat, fondée sur « la notion de responsabilité et de reddition des comptes ».

Et pour agir concrètement, il a exhorté les membres du Gouvernement à « mettre en place de nouveaux mécanismes de prévention et de contrôle, à même d'assurer la probité des agents publics et la bonne gestion des deniers publics ».

L'accès aux postes de responsabilité « sera désormais tributaire de l'éligibilité, du mérite et de l'intégrité », martèle M. Djerad, précisant que des mécanismes d'évaluation seront mis en place à cet effet. Il a en outre plaidé pour une « rupture totale avec l'ancienne gouvernance qui a conduit à de graves et inacceptables dérives ».

Le Premier ministre a, par ailleurs, fait savoir que le Gouvernement « procèdera dans les prochains jours au renouvellement du cadre éthique applicable aux agents publics pour prévenir les conflits d'intérêts ».

Pour rappel, la réunion Gouvernement-walis, présidé par le chef de l'Etat Abdelmadjid Tebboune, a été consacrée à l'évaluation de la mise en œuvre du programme du Gouvernement annoncé en février dernier. Suites aux rapports présentés au bout de six mois, les résultats sont loin d'être satisfaisant, suscitant la déception des hautes autorités qui ont pointé du doigt le laxisme des responsables locaux.

Il s'agit notamment des projets arrêtés dans le cadre de la prise en charge des zones enclavées ou encore du programme de déploiement de la numérisation , de la disposition des statistiques réels et exacts et surtout de la lutte contre le fléau de la bureaucratie qui gangrène le réseau administratif et freine toute démarche de réforme profonde.


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