La bande de Ghaza sous couvre-feu

La Covid-19 et Israël s’allient contre les Ghazaouis



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Longtemps à l’abri de la pandémie de Covid-19 (seuls quelques dizaines de cas ont été découverts), la bande de Ghaza qui fait face à de multiples crises craint le pire aujourd’hui.

Après l’annonce officielle, lundi soir, par le ministère de la Santé de 4 cas positifs parmi les citoyens, dans le centre de l’enclave palestinienne, les autorités contrôlant ce territoire palestinien sous blocus de l’occupation israélienne depuis plus de 14 ans ont décidé d’imposer un couvre-feu dans toute la bande de Ghaza d’une durée de 48 heures pour tenter de limiter la propagation de la pandémie.

Les quatre personnes infectées sont de la même famille et habitent le camp de réfugiés d’Elmaghazi, densément peuplé, situé au centre du territoire. L’un d’eux est propriétaire d’un supermarché en face de l’hôpital «Chouhada Al Aqsa» dans la ville de Deir El Balah, également dans le centre de la bande côtière. C’est dire combien sera compliquée l’enquête épidémiologique.

La police a commencé lundi à 23h l’application de la décision du couvre-feu en demandant aux magasins de fermer et aux citoyens de rentrer chez eux. Il faut dire que l’annonce par les autorités de la présence de cas d’infection par le nouveau coronavirus et de la décision d’imposer le couvre-feu a eu l’effet d’une bombe au niveau de la rue ghazaouie qui souffre déjà de multiples crises. Les gens se sont rués sur les supermarchés et tous les magasins vendant des produits alimentaires. Les étalages des quelques vendeurs de fruits et légumes, encore ouverts à cette heure tardive, ont été vidés en un clin d’œil.

Quant aux boulangeries, elles ont été littéralement prises d’assaut. Beaucoup ont couru vers les pharmacies pour se procurer des désinfectants et des masques à usage unique. Une certaine panique se lisait sur les visages des citoyens pourtant habitués à des conditions extrêmes, telles les 3 guerres sanglantes et dévastatrices menées par l’occupation israélienne contre l’enclave palestinienne entre 2008 et 2014. Hier matin, les rues étaient presque vides. Les mosquées et les magasins sont restés fermés, seuls quelques véhicules et ceux de la police circulaient. La grande majorité des citoyens respecte le couvre-feu.

Vers un apaisement avec Israël

Pour obliger Israël à lever le blocus imposé à la bande de Ghaza depuis plus de 14 ans, le mouvement Hamas, le seul maître de ce territoire palestinien depuis l’été 2007, lorsqu’il a réussi, par la force des armes, à chasser l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas installé à Ramallah en Cisjordanie occupée, a autorisé les lâchers de ballons incendiaires et explosifs sur le sud de l’Etat hébreu.

Des armes rudimentaires qui causent beaucoup de dégâts suite aux incendies qu’ils déclenchent, sèment la panique parmi la population des colonies israéliennes proches de l’enclave palestinienne, maintiennent les forces israéliennes et les pompiers en état d’alerte permanent et contre lesquels la très forte armée israélienne ne peut pratiquement rien faire.

Faisant porter la responsabilité de ces lancements de ballons incendiaires au mouvement Hamas, les autorités israéliennes ont donné le feu vert à l’armée de répondre par des bombardements de positions des brigades Ezzeddine Al Qassam, la branche armée du Hamas.

Voyant que les ballons incendiaires continuaient de tomber malgré les bombardements quotidiens, les autorités israéliennes ont décidé de mettre plus de pression sur le mouvement Hamas et la population ghazaouie. Depuis le 16 août, Israël a renforcé le blocus de la bande de Ghaza en fermant «Karm Abou Salem», le seul point de passage réservé aux marchandises. 3 jours après, faute de carburant, la seule station électrique du territoire s’est arrêtée. Une grave pénurie d’électricité et d’eau potable s’est alors installée, transformant, en ces jours de grandes chaleurs, la vie des deux millions d’habitants de l’enclave palestinienne en un véritable enfer.

La situation sur le terrain semblait empirer. Israël a poursuivi ses bombardements lundi soir et 4 combattants du Djihad islamique sont tombés en martyrs à l’est de la ville de Ghaza dans une explosion mystérieuse.

Malgré tous ces événements, tout peut changer avec l’annonce de la découverte des cas d’infection par le Covid-19 et le couvre-feu qui pourrait être maintenu au-delà des 48 heures annoncées, synonyme de l’arrêt du lancement des ballons incendiaires et donc de la justification de l’escalade militaire et du renforcement du blocus par Israël.

L’annonce par le Qatar de l’augmentation de ses dons mensuels à la bande de Ghaza de 25 millions de dollars à 40 millions jusqu’au mois de mars prochain est une autre cause d’apaisement probable de la situation. Ces aides qataries sont prévues dans le cadre d’un accord indirect de trêve entre Israël et le mouvement Hamas, datant de 2019, parrainé par l’ONU, l’Egypte et le Qatar.

Ghaza
De notre correspondant Farès Chahine


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