L’Entente victime d’un fusible nommé «indice»…



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Du côté des instances dirigeantes d’un football gangrené par le régionalisme et les passe-droits, le burlesque a la peau dure. Au lieu de retenir la leçon du TAS de Lausanne donnant gain de cause à l’USMA, la FAF et la LFP s’accrochent à la politique de la «fuite en avant».

Sans retenue aucune, ils maintiennent le MCA à la deuxième place, qui ne dispose pourtant que de 34 points. Criant haut et fort à l’injustice et au parti pris des instances, le club phare de Aïn Fouara, l’ES Sétif, reste scotché à la troisième place. Pour les éminences grises d’un football contaminé par la Covid-19, le chiffre 34 est désormais supérieur à 37. Les professeurs de mathématiques de la planète sont sommés de revoir leurs cours et fiches pédagogiques.

Il en est de même pour l’ensemble des Fédérations du monde. Pour la prochaine saison, celles-ci devraient donc établir les classements selon un indice et faire abstraction des points glanés sur terrain. Pour départager le MCA et l’ESS ex æquo, la Ligue et la Fédération brandissent le fameux indice qui aurait été appliqué en France.

Le même indice est appliqué aux autres clubs des différents paliers. Ainsi, le 2 août dernier, la FAF oubliant que les «paroles s’en vont et les écrits restent» instruit les présidents des Ligues amateurs à appliquer ledit indice qui stipule que «l’application de la règle de l’indice intervient au cas où les clubs totaliseraient un nombre de journées différent dans un même groupe pour départager des clubs ex æquo en nombre de points».

Le texte est clair comme de l’eau de roche. Cependant, la sentence de Lausanne fausse les calculs des instances dirigeantes obligées de trouver une issue de secours au Doyen perdant de facto et la 2e place et le droit de disputer la LDC. Ne se souciant guère de la position de l’Entente et de l’opinion sportive nationale outrée par de telles manigances et bizarreries, la LFP et la FAF remettent sur la table la burlesque histoire de l’indice, maintiennent vaille que vaille, leur classement s’apparentant à un diktat. Affichée sur le site de la Ligue, l’inattendue décision choque les Sétifiens se considérant comme victime d’une injustice et de régionalisme.

Pour exprimer leur colère et leur indignation, des centaines d’inconditionnels ont organisé dimanche en fin d’après-midi un sit-in devant le siège du club sétifien, lésé une seconde fois. «A travers cette décision de la honte, la Ligue et la Fédération perdent toute crédibilité. On n’a plus confiance en ces gens appliquant les lois selon leur humeur et les intérêts de leurs protégés. D’un autre âge, ces pratiques sont dignes de la ‘‘îssaba’’ chassée par le hirak qui n’a toujours pas touché le monde du football miné par les combines et le clientélisme.

Pour nous rétablir dans nos droits, nous demandons l’intervention de l’Etat et à sa tête le président de la République», fulminent des fans en furie. Abasourdis, les dirigeants préparent la riposte. «Nous condamnons et dénonçons cette injustice s’apparentant à une machination. Par la faute des instances dirigeantes du football national, nous allons emboîter le pas à l’USMA.

On va en outre frapper aux portes de toutes les instances, y compris celles de la CAF…», tonne Azzedine Arab, le président du conseil d’administration de l’Aigle noir, dérangeant la nomenklatura d’un football dévasté par le coronavirus, d’un autre genre…


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