Limitation de l’âge de la pratique féminine du foot

«On achève bien les filles»



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A partir de la nouvelle saison 2020/2021, seules trois joueuses par club, ayant dépassé la trentaine, pourront continuer à jouer au football. Toutes les autres seront contraintes de mettre un terme à leur carrière.

C’est ce que révèlent les nouveaux règlements généraux du football féminin. Cette nouvelle disposition a provoqué de l’incompréhension parmi les joueuses, qui s’interrogent sur l’utilité d’une telle mesure. «L’application de la nouvelle règle est entrée en vigueur depuis maintenant deux mois.

Chaque équipe doit obligatoirement conserver uniquement trois joueuses de 30 ans et plus. Le problème est que de nombreuses joueuses qui activent dans le championnat sont âgées entre 28 et 32 ans. Il y en a même qui ont 40 ans. Partout dans monde, l’âge ne pose pas du tout problème. La preuve, la meilleure joueuse du monde, l’Américaine Megan Rapinoe, est âgée de 35 ans et joue toujours. Pareil pour la Brésilienne Marta, qui a 34 ans. Ne dit-on pas que le plus important c’est le rendement ?» se demande une joueuse d’une équipe du Centre avant d’ajouter : «On va condamner des joueuses à mettre un terme à leur carrière, alors qu’elles sont en pleines capacités et veulent encore jouer. Ceci, en plus du fait que la majorité des filles ne vivent que du football.

Même les entraîneurs ont été mis dans l’embarras. Ils sont à présent forcés de choisir entre celles qu’ils veulent garder et les autres qu’ils vont pousser à partir.» Une autre joueuse de Béjaïa enchaîne : «C’est une vraie aberration pour les filles, surtout que chaque équipe compte dans son effectif des joueuses de 30 ans et plus. Cette mesure est discriminatoire et est condamnée par la loi. En quoi l’âge gêne-t-il pour quelqu’un qui est en bonne santé et qui est encore capable de donner encore plus ? D’ailleurs, en équipe nationale, on a de tout temps sélectionné des joueuses d’expérience.»

PRIORITÉ ASSURANCE ET SALAIRE

Bien que toutes les lois de par le monde condamnent ce genre de pratiques basées sur la discrimination, il y a toujours absence de réaction de la part des joueuses. Elles discutent entre elles, critiquent, mais n’arrivent toujours pas à réagir, hormis peut-être à la faveur de quelques publications sur Facebook. «Les filles ont peur. J’estime que les présidents de club devraient nous aider. Ne dit-on pas toujours qu’on est tous pour le développement du football féminin.

Il y a des présidents de club qui ont dénoncé cette nouvelle mesure en sollicitant Zetchi, mais a priori sans succès», révèle la joueuse de Béjaïa. De nombreuses footballeuses estiment qu’au lieu de se focaliser sur la limitation de l’âge pour les joueuses, la FAF ferait mieux de se pencher sur les contrats des joueuses, leur assurance (prise en charge des frais médicaux) et les salaires, sans oublier qu’il n’y a aucun plan de carrière pour les joueuses après leur retraite. «Il n’y a ni contrat ni assurance. On signe une licence pour jouer.

Nous nous entendons sur un salaire, mais celui-ci n’est jamais versé chaque mois. Souvent, les joueuses touchent la moitie des salaires. L’autre moitié reste tributaire du renouvellement du bail avec le club. Pour ce qui est des salaires, ils varient entre 40 000 DA et 10 000 DA. Il y a même des footballeuses dans le championnat de la Ligue 1 qui touchent 8000 DA par mois, c’est vous dire !» précise la joueuse de Béjaïa. Le football féminin a besoin d’une véritable refonte pour dynamiser sa pratique.

Et ce n’est sûrement pas avec des décisions comme celles de limiter l’âge des pratiquantes qu’on arrivera à élever le niveau de la pratique footballistique féminine.


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