Pluies diluviennes, inondations et dégâts à l’Est

Des scènes récurrentes face à l’incurie des pouvoirs publics



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Il était 16h ce lundi après-midi, quand des chutes de grêle commencent à s’abattre sur Constantine. Elles seront suivies de fortes précipitations, accompagnées de bourrasques de vent. Les citoyens qui vaquaient à leurs occupations, autant que ceux ayant terminé leurs journées de travail, ont été surpris par cette «tempête».

Il a suffit de quelques dizaines de minutes de pluie pour que la ville soit complètement paralysée. Des scènes récurrentes chaque année au début des premières pluies. Ne dit-on pas que les mêmes causes produisent les mêmes effets ? La municipalité de Constantine accuse toujours un retard dans le curage des avaloirs. Et pourtant, à l’annonce du BMS, les internautes l’ont interpellée pour effectuer les travaux nécessaires.

Surtout afin d’éviter les erreurs passées où des inondations ont provoqué des pertes humaines, comme ce fut le cas le 21 septembre 2018 à El Kentouli. Ce jour-là, 15 minutes de pluie ont eu raison de deux personnes, un quinquagénaire et une avocate, mère de 4 enfants. 18 autres personnes ont été blessées et 46 véhicules endommagés. Et c’est grâce à la solidarité citoyenne que bon nombre de personnes et d’automobilistes pris au piège par les eaux s’en sont sortis indemnes, face à la défection des autorités locales.

Les dégâts d’aujourd’hui ne sont, certes, pas de la dimension de ceux dudit sinistre, mais d’aucuns ont assisté à des scènes récurrentes dont la plus impressionnante demeure celle de l’inondation de la station du tramway Palma. Au niveau de cette cuvette, la monté de l’eau jusqu’à 50 cm, selon la Protection civile, a stoppé la circulation des rames dans les deux sens, celle en partance vers le centre-ville et celle de retour vers le terminus, à la nouvelle ville Ali Mendjeli.

Pendant plusieurs heures, les pompiers se sont acharnés à aspirer les centaines de litres d’eau qui obstruaient le passage. Il a fallu plusieurs heures pour dégager la voie de tous les débris hétéroclites qui ont été charriés par les flots et contribué au débordement du niveau d’eau. Pendant ce temps, les usagers à bord des rames à l’arrêt attendaient en prenant leur mal en patience.

Certains, ne supportant pas un «intérieur confiné», surtout en cette période de pandémie de coronavirus, ont préféré quitter la rame et continuer le trajet à pied. Les automobilistes, qui empruntaient le boulevard de la Soummam, ont été témoins de la «galère» de ces usagers, qui ont fini par traverser une immense flaque d’eau avant de rejoindre l’autre bord. Des interventions similaires ont été opérées par les éléments de la Protection civile au niveau de la gare routière de l’Est.

Cet axe névralgique pour la circulation a été congestionné sous l’effet des eaux, causant un énorme embouteillage. Dans la banlieue est, le pont entre les cités Boudjenana et Boussouf a été tout simplement noyé, à telle enseigne qu’il fut interdit à la circulation pendant plusieurs heures. Ce ne sont là que quelques points noirs dans la ville, qui rappellent, à chaque saison de pluie, l’inaction des gestionnaires.

UNE VICTIME À DÉPLORER

Ces pluies diluviennes ont été fatales pour B. W., un garçon de huit ans. Son corps inerte a été repêché, lundi en fin d’après-midi, par les éléments de la Protection civile, quelques heures après avoir été emporté par l’oued Bouchareb en crue. C’était dans la localité de Aïn El Beïda Ahriche, au nord-ouest de Mila.

Cette perte humaine, qui est de trop, vient endeuiller une famille, plutôt une région, qui ne s’est pas encore relevée du séisme l’ayant secoué le 3 août dernier. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les Miléviens sinistrés, installés sous des tentes au stade municipal, ont été affectés par les fortes pluies. Le site qui les héberge a été submergé par les eaux, accentuant l’adversité dans laquelle ils sont plongés depuis plus d’un mois.

UN CENTRE D’EXAMEN INONDÉ

A quelque 80 km de la capitale de l’Est, la wilaya de Skikda a aussi connu des désagréments liés aux caprices de la météorologie. De fortes averses se sont abattues dans la nuit de lundi à mardi, paralysant plusieurs axes névralgiques, notamment au chef-lieu de wilaya où les éléments de la Protection civile ont dû intervenir, à partir de 2h, sur 16 sites touchés par des inondations.

Un premier bilan de la Protection civile fait part de plusieurs opérations de pompage des eaux au niveau de quelques cités de la zone basse de la ville et cite en particulier le cas de la cité des Frères Saker où un immeuble, quelques commerces ainsi qu’un établissement scolaire furent cernés par les eaux. Les mêmes interventions de pompage, qui se sont poursuivies jusque dans la matinée d’hier, ont également concerné un CEM, centre d’examen, situé à la cité Merj Eddib.

Ces fortes précipitations ont, par ailleurs, drainé des tonnes de boue, qui ont énormément perturbé la circulation sur la corniche de Stora et celle de l’îlot des Chèvres. L’une des conséquences aussi de cette situation, la survenue d’un affaissement assez important de la route de Beni Malek ainsi qu’un écroulement partiel d’une bâtisse désaffectée, au quartier Napolitain.

LES PIEDS DANS L’EAU

La région est du pays a enregistré des perturbations climatiques, la semaine écoulée, faisant trois victimes, un couple à Batna et un homme à Tébessa. Cette fois-ci, la nature a été plus clémente puisque dans l’une comme l’autre région, la situation n’a pas été aussi désastreuse.
N’empêche qu’une dizaine d’habitations précaires, notamment à Diar Chouhada et Oued Nagas, ont été complètement submergées par les eaux à Tébessa.

Plusieurs familles, particulièrement celles habitant le vieux quartier de La Remonte, ont passé la nuit les pieds dans l’eau. Les avaloirs raccordés au réseau des eaux usées ont débordé au niveau de la RN16. Des affaissements, des arbres arrachés et d’autres dégâts sont à déplorer. Tous les axes routiers menant à la ville de Tébessa ont été envahis de boue, de branches d’arbre et d’ ordures ménagères charriées par les eaux débordant des caniveaux.

DES QUARTIERS EMBOURBÉS

Signe aussi du désengagement des personnes en charge de la gestion des affaires publiques, les quartiers sans aménagement sont devenus source de tracas pour les citoyens. Pour les habitants de Sidi Khaled, dans la wilaya de Biskra, commune agropastorale, si la pluie est en principe un bienfait, elle est devenue une calamité au vu de la situation.

La ville s’est transformée en une immense pataugeoire avec des routes boueuses et d’immenses mares d’eau saumâtre rendant la circulation des véhicules dangereuse, des quartiers entiers et des établissements scolaires inaccessibles en voiture, se plaignent les habitants à chaque fois qu’un orage survient. «Si jamais il pleut encore avec la même intensité, nous serions tous inondés et emportés par les eaux déferlant en oued incontrôlable dans les ruelles.

Malgré les milliards de dinars dépensés pour l’aménagement urbain de notre commune, force est de constater que les travaux de voirie sont bâclés, les avaloirs, quand ils existent, sont bouchés et nos maisons sont ainsi très vite à la merci d’une inondation majeure dont les retombées seront catastrophiques pour des centaines de familles», se plaint-on à Zaboudja.

Comme ce dernier îlot urbain populaire, le quartier d’El Faidh, de Ali Lakhal et l’avenue Emir Abdelkader de la ville de Sidi Khaled sont dans un piteux état, embourbés et impraticables, relève-t-on.


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