Verdict en appel de Khaled Drareni

Condamnation unanime du verdict de la cour d’Alger



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Large indignation suite à la condamnation, hier, du journaliste Khaled Drareni à deux ans de prison ferme.

A la cour d’Alger, les journalistes, les avocats et militants consternés ont dénoncé, à la sortie de la salle d’audience de l’imposant immeuble des Fusillés, une décision «absurde et arbitraire», qui «asseoit l’arbitraire» et «empêche un exercice normal de la profession dans le pays». Membre du collectif de défense, Me Abdelghani Badi parle d’une «situation déplorable» qui instaure une «insécurité judiciaire» et menace tous les Algériens.

«Par cette décision, on fait régresser encore plus le pays», tranche son confrère, Me Abdelhafidh Tamert.

Le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, consterné par une telle sentence, dénonce une «lourde condamnation pour des poursuites infondées et illégales, avec un dossier vide». «Khaled est condamné pour délit de presse pourtant abrogé par la Constitution. Drareni est sacrifié pour l’exemple pour faire taire les voix libres et discordantes. Ce verdict annonce le bras de fer et le coup de force en prévision du référendum constitutionnel imposé contre la volonté du peuple», soutient M. Salhi.

Pour le président du RCD, Mohcine Belabbas, le verdict rendu par la cour d’Alger dans l’affaire de Khaled Drareni, Samir Benlarbi et Slimane Hamitouche confirme la «régression générale» des libertés et la «criminalisation» de l’exercice de la citoyenneté consacré par la Constitution en vigueur. «Intervenant à la veille d’une énième révision unilatérale de cette Constitution par les gestionnaires du statu quo, ces décisions nous rappellent que le viol de la loi est, d’abord, le fait des dirigeants officiels.

La condamnation de Khaled Drareni à deux années ferme restera gravée dans les mémoires et l’histoire comme l’une des pires instrumentalisations de la justice dans la gestion des conflits politiques et contre le comportement citoyen. Khaled Drareni est coupable d’avoir eu une attitude active et responsable dans l’intérêt du métier de journaliste et dans l’intérêt du pays», estime M.Belabbas.

«Pas de justice sans liberté»

La condamnation en appel de Drareni a fait réagir le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Christophe Deloire, qui se dit «scandalisé par l’entêtement aveugle des juges algériens qui viennent de condamner Khaled Drareni à 2 ans de prison (en appel)». «Son maintien en détention est la preuve d’un enfermement du régime dans une logique de répression absurde, injuste et violente», s’offusque-t-il.

La présidente de la sous-commission des droits de l’homme au Parlement européen, Marie Arena, estime dans une déclaration que la condamnation en appel à deux ans de prison ferme de Drareni «verrouille le droit à la liberté d’expression dans un pays où la liberté de la presse a été chèrement acquise mais sauvegardée. Il n’est pas de démocratie sans justice, ni de justice sans libertés». «Les journalistes sont des défenseurs des droits de l’homme. Qui d’autre peut garantir l’indépendance de l’information en Algérie ?» s’interroge-t-elle.

Réagissant de son côté à la sentence, la directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, Amna Guellali, a estimé que la peine de prison infligée à Drareni est une «parodie de justice» dans un pays censé subir des changements politiques et des transformations à la suite de manifestations de masse. «Ces peines sévères soulignent la répression plus large des libertés dans le pays et confirment un schéma alarmant de poursuites contre des journalistes et des militants qui ont appelé à plus de démocratie et de respect de l’Etat de droit en Algérie», affirme-t-elle, appelant les autorités algériennes à libérer «immédiatement et sans condition» le journaliste qui a «osé documenter les violences policières et les arrestations arbitraires lors des manifestations». «Il est crucial pour l’avenir des droits humains en Algérie qu’ils soient libérés», poursuit-elle. Sociologue et observateur avisé des évolutions politiques, Nacer Djabi est sans appel sur les visées des autorités : «La condamnation de Khaled est un message adressé à tous les Algériens, et pas uniquement les journalistes.» Amin Khan, poète, estime : «Dans la vie des nations, comme dans la vie des gens, il y a parfois des fautes irréparables, impardonnables.»


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