La double peine des enseignants universitaires



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Désappointés, les principaux concernés lancent un appel aux autorités compétentes afin qu’elles daignent prendre en charge cette problématique.
Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) - Depuis la reprise de leurs activités pédagogiques, soit officiellement le 19 septembre dernier, les enseignants des universités vivent une situation inédite.
L’interdiction de circulation interwilayas par la voie des transports publics et privés étant toujours en vigueur, empêche plusieurs de ces derniers de se rendre sur le lieu de leur travail, à Alger notamment. Il s’agit, bien sûr, des enseignants qui résident dans les wilayas limitrophes. Comme si cette situation n’était pas assez contraignante, les « absents » ont été sommés par leurs directions respectives de marquer leur présence sous peine de faire l’objet de sanctions induisant des ponctions sur salaire.
Désappointés, les principaux concernés lancent un appel aux autorités compétentes afin qu’elles daignent prendre en charge cette problématique, qui met à mal le couronnement des activités pédagogiques du dernier semestre se rapportant à l’année 2019-2020.
Djamila Allioua, enseignante à la Faculté d’Alger, confie ne pas comprendre cette « contradiction ». Celle-ci ne conçoit pas « qu’on puisse reprocher aux enseignants qui habitent loin d’Alger de ne pas se rendre au travail en sachant que l’interdiction de circuler est une décision du gouvernement ». Djamila Allioua, qui habite à Médéa, explique qu’il n’est pas normal qu’elle ou ses collègues soient contraints de se rabattre sur les taxis clandestins et de payer, par conséquent, « des prix excessifs pour un voyage de moins d’une heure dans certains cas ».
Outre ce problème épineux, notre interlocutrice révèle que les universités ne sont entourées d’aucune mesure de sécurité liée à la lutte contre la propagation du virus. « Les salles ne sont pas nettoyées et aucun produit désinfectant n’a été mis à la disposition du personnel », a-t-elle signalé. Ils sont, par ailleurs, nombreux à dénoncer cette situation, la considérant comme « une atteinte à la dignité de l’enseignant ». Confortant la position de ces professeurs en colère, le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) s’est également indigné, comme le souligne l’un de ses membres. « La tutelle n’a même pas eu la présence d’esprit d’assurer le transport aux enseignants », dénonce-t-il, en rappelant que les professeurs des universités n’ont pas tous la chance d’avoir des véhicules, et que la moindre des choses aurait été de « les prendre en charge ». Ce dernier se dit inquiet de la tournure que prennent les choses tant « la fin de l’année peine déjà, sans ça, à se clôturer».
L’intervenant regrette qu’aucun dispositif n’ait accompagné la reprise des enseignants et juge qu’à « moins que l’interdiction de la circulation entre une wilaya et une autre ne soit levée, les décideurs doivent à tout prix offrir une alternative au personnel enseignant », pour leur permettre de rejoindre les universités. Il faut signaler que pour l’heure, la reprise des transports interwilayas ne semble pas être à l’ordre du jour. Et ce, en dépit des nombreux appels des citoyens, qui se trouvent actuellement dans le même cas que certains de ces enseignants.
M. Z.


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