Vaccins anti-Covid-19 et fournitures médicales

Fret express et logistique, ce grand défi mondial à relever



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D’ici la fin 2020, le vaccin anti-Covid-19 pourrait être prêt. Le Centre mondial de vaccins (Covax), mécanisme mis en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui en a fait l’annonce la semaine dernière, parle d’une dizaine de vaccins au stade expérimental, sur plus de 250 actuellement en cours de développement et d’essai à l’échelle de sept plateformes différentes. «L’objectif est de distribuer 2 milliards de doses d’ici à la fin de 2021», a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS, en marge de la réunion hebdomadaire d’évaluation sur la situation et la réponse, au niveau mondial, à la pandémie du coronavirus.

> Par Naïma Benouaret

 

 

A ce jour, 172 pays et territoires, dont l’Algérie, ont rejoint ou sont en discussions en vue d’adhérer à l’initiative onusienne Covax ; 80 Etats en mesure de s’autofinancer ayant déjà manifesté leur intérêt d’y participer, alors que les 92 pays et territoires, à revenu faible ou intermédiaire, pourraient bénéficier du système de garantie de marché (AMC) du Covax.

Codirigé par la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI) et l’alliance GAVI pour les vaccins, ce mécanisme de groupement des achats consiste à collaborer avec les fabricants de vaccins pour garantir aux pays du monde entier un accès juste et équitable à des vaccins sûrs et efficaces, une fois homologués et approuvés, et ce, grâce à un cadre d’allocation en cours d’élaboration que l’OMS est en train d’élaborer.

Une question s’impose ; comment assurer les livraisons équitables et rapide d’un tel volume d’un tel produit, d’une telle sensibilité et qui requiert une chaîne d’approvisionnement stable et sûre ? D’autant que, à en croire Kamel Khelifa, expert et consultant international dans le domaine du transport et de la logistique, la part logistique dans l’achat d’un produit de consommation de «magasin à magasin», se situe dans une moyenne mondiale de 16%, elle est de 5% dans les pays développés et la facture d’acheminement vers un pays comme l’Algérie pourrait atteindre les 35%.

Que dire de la fourniture d’un vaccin et de la logistique qui l’accompagne, dans un contexte de l’une des plus graves crises sanitaires survenues au cours de l’histoire récente et d’enjeux mondiaux liés à la fourniture de vaccins, sans précédent, où risquent de se mettre en place de nouveaux rapports de forces larvés, tous azimuts.
Recensant les contraintes majeures de la logistique de la Covid-19, le groupe DHL, leader mondial du fret express et des services logistiques, fort d’une puissante flotte aérienne, maritime et routière, de 380 000 employés répartis dans plus de 220 pays et territoires à travers le monde, propose dans un livre blanc, publié tout récemment, un cadre mondial pour faire face, en termes de logistique, à cette urgence sanitaire et ainsi qu’à celles pouvant éventuellement surgir au-delà.

Dès lors que «les premières autorisations d’utilisation d’urgence des vaccins contre la Covid-19 devraient prendre effet au dernier trimestre 2020, les opérateurs logistiques doivent relever le défi posé par la mise en place rapide de chaînes d’approvisionnement médicales capables de fournir à travers le monde une quantité sans précédent de plus de dix milliards de doses de sérum», recommande le géant de le colosse des services logistiques, allant de la livraison nationale et internationale de colis aux solutions d’expédition et de livraison pour l’e-commerce, en passant par le transport express international routier, aérien et maritime et la gestion de la chaîne d’approvisionnement industrielle.

Dans cette étude dédiée à la mise en place d’une logistique stable d’approvisionnement en vaccins et matériel médical pendant la pandémie de Covid-19 et les éventuelles futures crises sanitaires, le groupe DHL, propriété de la poste allemande (Deutsche Post), et son partenaire, l’analyste McKinsey & Company, estiment que «les vaccins contre la Covid-19 ayant franchi certaines étapes de développement, des exigences strictes en matière de température (jusqu’à -80°C) sont susceptibles d’être imposées pour certains vaccins afin de garantir le maintien de leur efficacité pendant le transport et l’entreposage». D’où les nouveaux défis logistiques pour l’actuelle chaîne d’approvisionnement médicale qui distribue habituellement les vaccins à des températures d’environ 2–8°C.

Dans la même étude est, en outre, évalué comment le transport de vaccins en tant que produits hautement sensibles à la température peut être géré efficacement afin d’éviter la poursuite de la propagation du virus. Immense, l’ampleur de la tâche l’est à plus d’un titre : «Pour assurer une couverture mondiale en vaccins contre la Covid-19, jusqu’à 200 000 envois sur palettes, 15 millions de livraisons en boîtes réfrigérantes et environ 15 000 vols seront nécessaires pour les différentes configurations de la chaîne d’approvisionnement.»

Pour les auteurs du volumineux document, face à la pandémie qui a éclaté avec une ampleur et un impact inédits, les gouvernements, les entreprises et le secteur logistique doivent s’adapter rapidement à ces nouveaux défis logistiques en mettant en œuvre des stratégies dans un monde de plus en plus connecté. «Pour protéger les vies contre la pandémie, des gouvernements ont décidé de jouer un rôle plus actif dans les chaînes d’approvisionnement médicales.

Au cours des derniers mois, nous avons démontré qu’une planification solide et des partenariats appropriés au sein de la chaîne d’approvisionnement peuvent jouer un rôle-clé, tandis que les gouvernements s’efforcent d’assurer les approvisionnements en fournitures médicales essentielles lors d’urgences sanitaires de cette ampleur».

Enchaînant, les analystes de DHL et du McKinsey & Company expliquent, avec force arguments, comment le recours aux Partenariats public-privé (PPP) s’avère déterminant. «A l’avenir, la gestion des crises sanitaires par les autorités devra passer par des partenariats public-privé», insistent-ils. Car depuis le déclenchement de la pandémie, la demande de fournitures médicales a explosé.

Par exemple, l’Unicef a fourni 100 fois plus de masques faciaux et 2000 fois plus de gants médicaux qu’en 2019. «Faire venir des fournitures médicales depuis des lieux éloignés et les livrer à leurs destinataires a été l’une des activités les plus cruciales de la gestion de la réponse à la pandémie durant la première phase de l’urgence sanitaire.»

Ce qui témoigne du caractère stratégique de la logistique en amont, «surtout en ce qui concerne les EPI (Equipements de protection individuelle), en raison de la concentration géographique de la production, des capacités limitées de transport aérien et du manque de contrôle qualité à l’arrivée.

Pour garantir la stabilité de l’approvisionnement médical en cas de future crise sanitaire, il est nécessaire que les gouvernements mettent en place, avec des partenaires des secteurs public et privé, un cadre exhaustif de stratégies et de structures de crise de santé publique».


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