Une rentrée pas comme les autres



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Aujourd’hui, plus de 6 millions d’élèves du primaire reprennent le chemin de l’école dans une première phase de la rentrée scolaire l Au moment où les autorités du pays rassurent quant à la prise de toutes les mesures de protection contre la Covid-19, la crainte des parents, des élèves et du personnel pédagogique et administratif reste présente.

Alors que les tentatives de réouverture des établissements scolaires dans plusieurs pays à travers le monde se sont traduites par un échec et des contaminations en masse, l’Algérie se lance, dès aujourd’hui, dans cette expérience de retour à la vie normale en cohabitant avec le virus.

Devant ce fait accompli et l’obligation d’assurer la scolarité des élèves interrompue pendant plus de 8 mois, les parents d’élèves restent anxieux.

Est-ce qu’un enfant en bas âge est un porteur sain du virus ou peut-il vraiment tomber malade ? Doit-il porter le masque ou pas ?

Pourra-t-il respirer normalement en portant son masque toute la journée ? Est-il assez conscient pour respecter les consignes ? Les établissements sont-ils véritablement prêts pour recevoir les élèves tout en mettant réellement à exécution le protocole sanitaire ?

C’est une multitude de questions qui tourmente l’esprit des parents qui craignent réellement pour leurs enfants. «Je ne suis pas prêt à prendre le risque et j’ai décidé de ne pas l’emmener à l’école aujourd’hui.

Je vais attendre jusqu’à la semaine prochaine pour voir si vraiment les conditions sont propices pour la scolarité de mon garçon encore trop jeune pour être responsable», déclare Kheir-Eddine, un jeune papa.

C’est le cas de Sihem, maman d’une adorable petite fille qui fait sa première rentrée scolaire. Elle dit préférer prendre du recul et être sûre que le protocole sanitaire est appliqué.

D’autres estiment que la scolarité de leurs enfants passe avant tout. «Jusqu’à quand vont-ils rester à la maison ? Ils doivent bien rejoindre l’école un jour ou l’autre. Cette pandémie n’est pas près d’être maîtrisée, donc autant l’affronter, surmonter sa peur et prendre ses mesures.

Moi personnellement, j’ai appris à mes enfants tous les gestes barrières et je les ai munis de tout ce dont ils ont besoin pour se protéger. Masques, visières et gel hydroalcoolique sont déjà dans leur cartables», témoigne Faiza, maman de 2 enfants à l’école primaire.

Des écoles face au défi

Dans cette stratégie de vivre avec le virus, les écoles sont face à un nouveau défi : mettre en place le protocole sanitaire, malgré le budget réduit à 60% depuis 2019. Ahmed Fettoum, Coordinateur national des directeurs de lycées, est formel. L’application du protocole est impossible dans tous les établissements scolaires.

Selon notre interlocuteur, les ressources financières dont disposent les établissements, tous cycles confondus, ne concordent pas aux exigences de la situation sanitaire actuelle. «Le budget annuel d’un lycée de 500 élèves tourne autour de 900 000 DA. Près de 40% de ce budget sont affectés aux charges annexes, à savoir le payement des factures d’eau, d’électricité et de gaz.

Ce qui nous reste ne peut suffire pour acheter tout au long de l’année les masques, les solutions hydroalcooliques et les détergents nécessaires pour la désinfection quotidienne des lieux», souligne-t-il.

Les budgets des écoles primaires sont nettement inférieurs. Une directrice d’école a carrément saisi l’APC pour une aide financière, car elle ne dispose pas du budget nécessaire, mais aussi de personnel chargé du nettoyage. A la veille de la rentrée, l’APC est toujours aux abonnés absents.

Dans d’autres wilayas, les mairies ont carrément dit non à cette aide, sous prétexte que le budget de l’APC ne prévoit pas un chapitre de prise en charge annuelle des établissements scolaires. La tutelle doit agir.

Beaucoup d’écoles, notamment dans les zones déshéritées, recevront les élèves dans des conditions en dessous de la normale.

«Mettre en place un protocole c’est bien, mettre la main dans la poche pour l’appliquer c’est encore mieux», déclare Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef).

Dans la wilaya de Médéa, les parents d’élèves ont cotisé et ce sont les travailleurs, y compris les enseignants, qui ont nettoyé l’établissement.

Avec les consignes du ministère prévoyant une désinfection quotidienne, cette tâche risque d’être périlleuse, voire impossible. Le ministère justement mise beaucoup sur la conscience collective et surtout sur la participation des parents d’élèves dans la sensibilisation de leurs enfants.


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